" Je rentre tout juste d'un voyage au sud de l'Ethiopie, dans la vallée de l'Omo, à la rencontre de peuples premiers. Ce voyage, bouleversant, a été très fort en émotions et en rencontres humaines. Si les paysages ravissent mes yeux, c'est la rencontre humaine qui fait battre mon cœur. L'Ethiopie a été bien au-delà de toutes mes espérances.
Ce voyage n'aurait pas pu exister sans la présence de Francis Bouzon, guide Atalante, qui voue une véritable passion aux peuples de la vallée de l'Omo. Sa maîtrise des langues locales (le swahili -langue véhiculaire du Kenya et de Tanzanie- mais également les langues des Maasaï, Hamer, Karo, ainsi qu'un peu d'amharique et d'orominia), sa passion et sa connaissance des différentes cultures et coutumes locales, son humilité également, ont été des éléments essentiels dans la réussite et la qualité de ce voyage.
J'avais vu sur internet des portraits de femmes et d'hommes de la vallée de l'Omo, raides et figés dans des postures peu naturelles, mais aussi des vidéos qui me faisaient frémir tant elles semblaient avoir été tournées dans des zoos humains. Nous avons croisé des groupes de touristes qui se contentaient de quelques minutes par village et monnayaient des photos contre quelques birrs éthiopiens. Une fois rentrée, la petite troupe exhibera fièrement sa collection de portraits à sensation dans des dîners mondains ou sur internet. Je ne voulais surtout pas d'un tel voyage."
Lire à ce sujet mon entretien sur le Tourisme responsable avec JC. Guérin d'Atalante.
Grâce à Francis Bouzon, à l'absence d'appareil photo de prime abord, et au temps,
Atalante, qui a créé la Charte Ethique du Voyageur suite à un voyage dans le Sud de l'Ethiopie, propose un voyage de 15 jours, où l'on s'arrête systématiquement 2 nuits et 2 jours chez cinq groupes ethniques. les rapports avec la population changent et la rencontre se crée.Bien sûr, j'ai dessiné certains moments dans mes carnets, j'ai aussi fait quelques photos et des vidéos,
mais j'ai aussi beaucoup savouré ces moments d'échanges intenses sans aucun artifice, avec ma mémoire pour seul carnet ou pellicule photographique. Je pense que je retournerai en Ethiopie pour une immersion chez l'une de ces ethnies et une découverte plus approfondie de leur culture, aujourd'hui menacée."Envie d'en savoir plus sur cette carnettiste humaniste ?