Vendredi, c’était branle-bas de combat. Bébé était malade.
Tout de suite, papa est gagné par la culpabilité. Il sentait bien que, depuis deux nuits, bébé était anormalement agité et ne dormait pas très bien la nuit. Mais papa était énervé car ces nuits agitées l’empêchaient de se lever à 6h du matin, heure optimale pour être prêt à nager de 7h à 8h. Cela remettait en question les bonnes résolutions de papa et sa motivation pour la saison qui débute. Et puis ça foutait en l’air tout le beau planning d’entraînement qui avait pris tant de temps à papa.
Malgré cet agacement perceptible par toute la famille (même par le chat), papa encourageait maman à aller voir le pédiatre, se doutant quand même de quelque chose. A 12h, le verdict tombe: bébé a une otite. Et, accessoirement, papa avait raison. Pour une fois. Il n’est donc pas si gâteux et connaît donc plutôt bien sa fille et sait donc quand elle fait des caprices ou non. Et là, il savait que ce n’était pas un caprice. Car depuis que papa a décidé de ne plus pas se laisser faire, papa sait être objectif, même si ce n’est pas tous les jours facile.
Ni une ni deux, papa, bien qu’en pleine culpabilité d’avoir pensé à ses entraînements en lieu et place du réconfort à apporter à sa princesse souffrante, reprend ses esprits.
Premier réflexe: consulter la convention collective pour vérifie le nombre de « jours enfant malade » auxquels il a droit. Oui, depuis que je bosse dans un établissement public, entouré de fonctionnaires, j’en ai acquis les réflexes pavloviens élémentaires.
Deuxième réflexe: appeler une collègue, mère courage célibataire qui élève seul son petit, pour vérifier quel document je dois fournir (oui, on est juriste en toute circonstance).
Enfin, dernier réflexe: vérifier l’emploi du temps de l’après-midi pour voir si l’absence est catastrophique ou simplement très problématique. Mais comme papa se voit répéter à longueur d’année qu’il n’est pas indispensable, la décision est prise: il sera fort, aux côtés de sa princesse, pour affronter la maladie. Autrement dit: papa rentre chez lui, avec une justification médicale pour ses ressources humaines.
Papa prend son courage scooter à deux mains pour rentrer vite. Arrivé à la maison, il console bébé qui a forcément un gros chagrin avec cette méchante otite. Bon, bébé sourit et se marre, mais le câlin est nécessaire, médicalement parlant. Et puis, elle est quand même malade vu que le médecin l’a dit sur le papier officiel. Donc le câlin fait partie des soins, plus efficace encore que les antibiotiques. Là encore, papa n’est pas gâteux, mais soucieux du soin à apporter à sa princesse pour qu’elle guérisse vite. C’est le médecin qui l’a dit.
Comme bébé est malade, il est important de bien se reposer. Papa, toujours soucieux du bien être de son bébé, va même jusqu’à l’imiter pour l’encourager. Il fait donc une bonne grosse sieste de 2h. Bébé sera réveillé avant, et maman s’en occupera de la même manière que si papa était resté au bureau… Mais bon, le médecin a dit sur le papier officiel que la présence de papa était nécessaire auprès de sa princesse, souffrant atrocement d’une grosse otite.
Après cette sieste, papa bébé pète le feu: elle roule et re-roule dans tous les sens, attrape tout ce qui passe et se tracte avec ses petits bras dans tout l’appartement. De quoi épuiser papa pire qu’une séance de fractionnés sur piste.
Vivement la prochaine journée de maladie, en espérant qu’elle soit du même acabit que cette otite! En cas de gastro, papa n’est pas sûr de pouvoir utiliser ses jours enfant malade, ses contraintes d’agenda pourraient être trop fortes…