C’est la rentrée pour Spacejunk Bayonne. Leur nouvelle exposition, Lowbrow en France, ouvre ses portes Jeudi 17 Septembre et ce jusqu’au 14 Novembre prochain. De quoi engager la nouvelle saison de la meilleure des façons.
Qu’est-ce que le Lowbrow?
Ce courant artistique né aux États-Unis au cours des années 70 est un pied de nez à l’art contemporain bourgeois et élitiste. Ses artistes assument un art trash voire lugubre, souvent à la limite de l’obscène. Depuis plus de 10 ans, Spacejunk s’applique à faire connaître et promouvoir le lowbrow en France et en Europe par le biais d’une programmation singulière.
Davantage représenté outre-Atlantique, le lowbrow s’invite néanmoins petit à petit dans le paysage artistique contemporain du vieux continent depuis une dizaine d’années. Ainsi, les artistes français font leur place à l’international dans cet univers déjanté, s’enrichissant avec fascination de la pop culture américaine tout en préservant une influence culturelle européenne.
Portés par une imagination débordante, passant au hachoir les conventions artistiques, les lowbrow artists prennent plaisir à mélanger sans tabous, la culture classique à la culture populaire. Composées de références underground, d’hommages pudiques et d’irrévérences caractérisées, les œuvres lowbrow sont foisonnantes et questionnent, non sans malice, le bon goût académique.
Les six artistes présentés ici, sont des auteur(e)s français parmi les plus représentatifs de ce courant alternatif. A découvrir ou redécouvrir à l’occasion de Lowbrow en France, l’exposition événement de la rentrée.
Infos:
Vernissage 17 Septembre – 18h30
35 rue Sainte-Catherine, Bayonne, France
Voici une présentation des artistes présents.
Jérome Barbosa
Décrit par Robert Crumb comme “un outsider aliéné”, Jérome Barbosa revendique visuellement son appartenance au mouvement lowbrow et réalise sur papier, des dessins détaillés de ses obsessions, de ses colères ou de ses « idées folles ». Héritier affiché de Robert Crumb, mais également inspiré par Gotlib, Claude Serre, Jean-Luc Navette et Rifo, Jérôme Barbosa défigure, détourne, déforme et dénonce avec un humour certain les dérives de notre société contemporaine. Jérôme Barbosa elle l’une des révélations de l’année 2014 pour l’équipe de Spacejunk, avec sa première exposition solo Viva la Psychose, tant et si bien qu’il est à nouveau programmé cette année pour Lowbrow en France avec des œuvres inédites !
Berhart
Berhart Claderes est autodidacte. Pas de cours de dessin, aucune formation artistique, juste une envie de s’essayer à toutes les techniques et toutes les matières. Après avoir été dessinateur de BD puis directeur artistique dans l’édition et la communication, il ouvre sa galerie en 2005. Aujourd’hui, c’est sur l’ordinateur qu’il exprime au mieux ses aspirations artistiques, sous influences pop et street culture. Ses œuvres, enrichies d’une multitude de détails symboliques, politiques et mystiques, se rapprochent des compositions de Todd Schorr, maître du pop surréalisme. L’influence d’artistes comme Robert Williams et Ron English, se retrouve au cœur de ses paysages dépouillés où créatures fantastiques et monstres mythologiques se mêlent aux icônes médiatiques et aux symboles populaires de notre société contemporaine lors de saynètes insensées à l’humour noir et piquant. Virtuose du dessin numérique, Berhart nous livre ici une version originelle du lowbrow actuel.
Ciou
Artiste peintre et illustratrice, Ciou s’est approprié le lowbrow et en transforme les codes pour nourrir ses œuvres fournies et colorées. Inspirée par les pin-up de l’artiste Miss Van et le psychédélisme de Junko Mizuno, elle invente son propre univers, naviguant du merveilleux au cauchemardesque.
Ses femmes, tantôt bienveillantes, tantôt agressives, côtoient des yōkai, créatures surnaturelles, monstres et esprits légendaires du folklore japonais, et évoluent dans une sphère hostile, violente, rehaussée de couleurs vives et acidulées. Le miroir d’une génération hantée par la mort, rêvant de nature et de douceur.
Ciou expose ses dernières années au sein de galeries emblématiques ; Dorothy Circus Gallery, Magda. Danysz, Art’s Factory Gallery…
Odö
Qu’Odö utilise l’aquarelle, le stylo ou l’acrylique, son travail minutieux est incroyablement riche en précision et en symbolique. Véritable virtuose, il attache beaucoup d’importance aux détails qui fourmillent dans ses œuvres.
Artiste de la board culture, Odö est aujourd’hui naturellement associé aux mouvements lowbrow et pop surréaliste. Les personnages de Disney peuplent ses œuvres depuis ses débuts ; déformés et psychédéliques, ils sont le reflet d’une société contradictoire. Il aime également donner vie à ses pin-up vintage, comme des muses, égéries de son art sensible. L’univers du tatouage est toujours très présent dans ses productions, habillant les corps de ses personnages d’une multitude d’ornements aux symboliques mystiques, religieuses et polulaires.
Un artiste que nous aimons tout particulièrement !
Malojo
Malojo a été marqué dans son enfance par les couvertures de comics, les affiches de films d’horreur et les cartoons de Tex Avery. En résulte aujourd’hui des œuvres à l’apparence innocente mais pourtant peuplées de symboles mythologiques et religieux et de personnages enfantins défigurés par des cicatrices et des boursouflures. L’adorable cohabite avec le laid, l’agréable avec l’insoutenable.
Autant fasciné par les artistes dits « classiques », comme Bruegel et Caravage que par Jack Kirby, maître de la bande-dessinée américaine, ou que par Walt Disney, Malojo donne naissance à des peintures léchées à l’empreinte résolument surréaliste.
Veks
A l’âge de 27 ans, Veks Van Hillik est déjà un artiste renommé du lowbrow en France. Dès son enfance, il ne quitte plus son crayon des mains et puise son inspiration dans la nature qui l’entoure. Une faune et une flore qui sont encore aujourd’hui les acteurs principaux de ses tableaux.
Veks développe un style bien à lui, onirique et surréaliste oscillant entre douceur et noirceur. Imprégné des travaux de l’illustrateur Gustave Doré du XIXème siècle (Contes de Perrault, Fables de La Fontaine…), de Ingres, Caravage, Dali ou des textes de André Breton, il est aussi marqué par l’imagerie de sa génération et influencé par la pop culture, les jeux vidéos, la BD, le street art et le tattoo. Malgré son jeune âge, Veks a déjà exposé à la MondoPop Gallery à Rome et à la GristleTattoo Gallery à Brooklyn, ainsi qu’à Melbourne.