Au sujet du réchauffement climatique, le doute s’immisce dans la presse. Oh, rassurez-vous : pas sur le dogme d’une faute capitale de l’Homme et de ses technologies du diable, ni sur l’indispensable nécessité de taxer les uns et les autres, à mort s’il le faut, pour corriger ce péché. Non. Le doute s’immisce lorsqu’on évoque la réussite de la conférence COP21 ; presque soudainement, François Hollande, son organisateur, semble s’apercevoir que le succès n’est pas certain.
On peut d’ailleurs contraster cet étonnant éclair de lucidité de la part d’un président qui n’en a pas fait montre depuis le début de son quinquennat avec la position diamétralement opposée de l’une de ses ex-compagnes, Ségolène Royal, actuellement en charge du ministère de l’Écologie et dont on pourrait attendre (peut-être à tort ?) de bien connaître le dossier. Pour elle, en effet, la COP21 est déjà un succès.
Malgré cela, François doute, et, à la suite, la presse qui a bien du se ranger aux déclarations présidentielles et commenter, d’un air grave, le possible (et terrible, forcément terrible) échec de la cruciale conférence de fin d’année.
Eh oui : un succès, c’est d’abord — d’après François le calculateur — des « engagements fermes sur les financements » (des sous, donc), et pour rassembler ces fonds, « Un sursaut est nécessaire, et nous devons une fois encore entraîner le monde » ce qui, avec l’historique de la France en matière d’entraînement du monde dans des impasses budgétaires et des démarches stériles, fait quelque peu froid dans le dos.
Mais ne soyons pas naïf : le fait que Hollande ait ainsi rappelé qu’un échec était possible s’inscrit en pratique dans une stratégie de communication, pas très fine mais probablement efficace dans les médias traditionnels. Tout comme il aura fallu promettre des catastrophes et prêcher la fin du monde pour attirer l’attention et — surtout ! — les fonds publics sur les programmes et projets réchauffo-compatibles, Hollande utilise ici la même technique qui consiste à prévenir tout le monde d’une possible catastrophe communicationnelle et d’un échec des négociations lors de sa COP21 pour inciter les uns et les autres à redoubler d’efforts afin qu’il n’en soit pas ainsi.
La différence essentielle, cependant, c’est que s’il peut suffire d’un paquet de milliards ici ou là pour prétendre s’occuper du problème climatique en cramant l’argent public dans des énergies renouvelables contre-productives ou des programmes et des recherches bidons, prétendre au succès de la COP21 nécessitera plus que ce genre de procédés coûteux mais faciles. En effet, il faut aussi arriver à embarquer un nombre conséquent d’États dans la galère climatique. Or, de moins en moins de populations sont prêtes à sacrifier le progrès et leur sortie de la pauvreté sur l’autel d’une écologie mal comprise, sur des modèles climatiques largement faux et sur des procédés fiscaux, taxatoires et collectivistes qui mènent droit au désastre et à la corruption.
L’entraînement dont parle le président François nécessite donc plus que le rappel d’un échec possible. Il faut mobiliser, que dis-je, galvaniser ces foules aux humeurs changeantes, notamment ces gros mollassons de Français dont un méchant quart (en hausse depuis l’année dernière) se dit ouvertement désengagé de ces calembredaines questions climatiques.
Bien sûr, il sera facile d’agiter le ridicule épouvantail des migrants et autres réfugiés « climatiques », et tant Hollande que la presse avec lui ne se seront pas fait prier pour le faire. Alors que l’Europe en général et la France en particulier peinent assez lamentablement à s’extirper d’une situation géopolitique bien gluante, Hollande n’a ainsi pas manqué de rappeler qu’à la suite des actuels réfugiés de guerres et autres migrants économiques qui nous arrivent par trouzaines grouillantes, le réchauffement climatique (inéluctable et catastrophique, je vous le rappelle) sera directement responsable d’un prochain tsunami de déplacés météorologiques qui viendront toquer à nos portes et nos campagnes si nous ne faisons rien, si, tous ensemble, nous ne créons pas deux douzaines de taxes et quelques palettes de vexations écologiques.
C’est bien évidemment complètement idiot. Depuis le temps qu’on nous promet des déplacés climatiques par millions, on devrait commencer à les observer. Malheureusement, comme je le rappelais dans un précédent article toujours pas démenti, toutes les prédictions de l’ONU en la matière se sont soldées par un échec si cuisant que l’organisation internationale s’est empressée de les retirer de son site pour mettre fin à une humiliation assez rigolote il faut bien l’avouer : non seulement, il n’y a pas eu de millions de réfugiés climatiques, mais si les océans montent, apparemment, ce n’est pas autour des îles pourtant régulièrement destinées à l’inondation fatale, et ce malgré la découverte récente … qu’elles grandissent.
L’argument des réfugiés climatiques est donc idiot, mais comme il marche auprès des médias, il est abondamment utilisé. Et s’il ne suffit pas, qu’à cela ne tienne : on va rajouter une grosse louchée de culpabilisation produite maintenant de façon industrielle par des gouvernements aux scrupules nanoscopiques. Et pour cela, on pourra commencer par introduire insidieusement l’idée que certaines pratiques énergivores ou climato-réchauffistes sont … des crimes, rien de moins : à l’occasion de la publication d’un énième brûlot pro-étatiste « Crime climatique stop ! », co-écrit par un archevêque (Tutu), une pontife de l’anticapitalisme (Klein) et un glaciologue tout à fait neutre puisque patron du GIEC (Jouzel), les habituels zélotes de l’interventionnisme climatique sortent toutes leurs plus belles métaphores pour bien faire comprendre l’impérieuse nécessité de poursuivre et condamner lourdement ceux qui auraient l’idée saugrenue de remettre en cause leurs thèses foutraques.
Par exemple, Christophe Bonneuil, chargé de recherche au CNRS, n’hésite pas à faire un parallèle avec l’esclavage :
« À la fin du XVIIIe siècle, on pensait que l’esclavage était indispensable à la croissance économique et on ne se posait pas la question des conséquences morales. Puis l’esclavage a été dénoncé et puni par le droit. (…) Les émissions incontrôlées de gaz à effet de serre méritent la qualification de crime. Il faut changer de regard pour considérer que brûler des fossiles est immoral. C’est inadmissible que certains fassent des profits sur ce qui apporte de la souffrance .»
Dommage, en utilisant la carte « Nazisme », il aurait pleinement gagné son petit Point Godwin, mais on peut admettre que frapper ainsi d’anathème l’utilisation du pétrole (qui a, littéralement, sorti d’une misère noire plusieurs milliards d’êtres humains), c’est suffisamment bourrin pour qu’aucun doute ne soit permis.
Bref, il n’existe maintenant plus aucune limite dans la culpabilisation des foules.
Tant Hollande que la presse et les habituels propagandistes qui s’affairent autour du GIEC et de la COP21 ont déployé toutes les ficelles, y compris les plus grosses, pour que leur escroquerie continue. Et leur ardeur est d’autant plus forte que les coûts de ces mesures iniques finissent par s’ajouter les uns aux autres, ce qui en temps économiques délicats comme actuellement, provoque des tensions. Parallèlement, le rendement marginal de la culpabilisation décroît : chaque dose toujours plus massive de culpabilisation rapporte un consensus décroissant, voire devient contre-productive. Les populations commencent à voir les factures et les discours moralisateurs s’accumuler, sans aucune amélioration de leur propre sort.
Dès lors, la fumisterie climatique s’essouffle, parce qu’elle est trop basée sur des mensonges, des aberrations, un traitement politique inconditionnel et par moment totalitaire de faits scientifiques largement ouverts à débats, et parce qu’elle a fini par perdre pied avec la réalité tangible des populations exposées à cette propagande.
Qu’il sera drôle de constater le décalage entre cette dernière, qui louangera Hollande et le succès de la COP21, alors que l’observateur lucide n’y verra qu’un échec misérable !
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