Reconnu comme le « colosse aux pieds d’argile » ou « l’homme malade » de l’économie en France, le secteur de l’artisanat du bâtiment a affiché une légère progression pendant le 2ème trimestre de l’année 2015. Une augmentation des carnets de commande se fait sentir depuis les dernières semaines ce qui laisse place à plus d’optimisme du côté des promoteurs et des artisans de bâtiment, après plus de 13 mois de baisse consécutifs.
Bâtiment, après la crise, la reprise pour 2015 ?
L’artisanat du bâtiment : une activité en mal de démarrage
En effet, l’amélioration du secteur du bâtiment a été annoncée pour le début de l’année 2015. Ce qui n’a pas été le cas selon les constatations de la Fédération Française du Bâtiment.
Jacques Chanut, le président de la FFB, a confirmé le difficile démarrage de l’activité pendant les premiers mois de l’année malgré les mesures mises en place : « on ne voit rien venir, aucun signe de reprise, sur aucun segment… C’est un tableau noir que dessinent donc les informations disponibles sur la situation immédiate, en termes de marché comme d’appareil de production ».
Un deuxième trimestre plutôt optimiste
Au 2ème trimestre, l’activité a réalisé un recul de 2% contre 3% pendant les 3 premiers mois, ce qui annonce une légère reprise et amélioration des perspectives pour la fin de l’année. La Capeb a même annoncé » une légère amélioration des carnets de commandes et, si cela se confirme, nous pourrions espérer un troisième trimestre moins terne que ceux que nous traversons depuis trois ans ».
Selon la Capeb cette reprise des travaux concerne tous les secteurs et particulièrement les travaux de performance énergétique avec 25% de hausse des carnets de commande du secteur contre 21% de baisse. Le président de la Capeb, Patrick Liébus a souligné que » les travaux de performance énergétique ont des effets positifs sur notre activité, notamment grâce aux mesures gouvernementales du CITE et de la TVA à taux réduit, même si la route est encore longue pour renouer avec la croissance « .
La confédération a dévoilé également que les demandes de l’activité ont représenté au mois de juillet 72 jours de travail, soit une hausse de 6 jours par rapport au mois d’avril 2015.
La crise de l’emploi dans le bâtiment
Si l’activité est en récession, l’emploi au sein du secteur est certainement le plus touché avec plus de 51 000 postes supprimés en ce premier trimestre de 2015, soit une baisse de 4,4% par rapport à la même période de l’année 2014.
En dépit de l’amélioration de l’activité seulement 4% des entreprises opérant dans le domaine ont réalisé des embauches pendant le mois de juillet contre 7% pendant le 3ème trimestre de l’année précédente. Cette baisse remarquable d’embauche est soutenue par une vague de licenciements qui atteint 10%.
Le président de la Capeb a confirmé à son tour que « si l’activité se détériore moins vite, l’emploi, au contraire, se dégrade plus vite. Quant aux carnets de commandes, j’attends de constater un rallongement pérenne : il peut être dû à l’effet mécanique de la diminution des effectifs dans les entreprises ».
De nouveaux engagements sont indispensables selon la FFB pour réussir à faire sortir l’activité de l’artisanat du bâtiment de cette récession : « Beaucoup d’outils sont là pour faire repartir le neuf et la réhabilitation. La sortie du tunnel est proche mais le milieu du chemin est plus chaotique que prévu. Il faut donc aider les entreprises à passer ce cap. Le redémarrage risque ensuite d’être violent, il faudra donc que les entreprises s’y préparent ».
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