L'invité de Relatio
« La loi du marché, c'est l'histoire du petit jésus »
«Etre scientifique, c'est oser tutoyer l'univers »
« Tout ce qui n'est pas renouvelable appartient au patrimoine mondial de l'Humanité »
« Placer le souci de l'Humain en tête de ses priorités »
« Pour un pétrole à...1000 dollars le baril ! »
« Einstein se battait pour publier ses travaux. Pas pour les faire breveter »
« Il ne faut pas remplacer les droits de l'homme par le droit des gènes ».
Ses nombreux livres connaissent un succès international. C'est normal. Et rassurant. Parce qu'ils sont riche d'enseignements. C'est logique à un moment où tout se passe comme si la science dépassait les vertus que lui prêtaient les Lumières et devenait une menace pour le « principe d'Humanité ». Comme l'Hyper-capitalisme, l'économisme, l'esprit de compétition poussé jusqu'à l'absurde.
Ce principe d'Humanité (si cher à RELATIO europe), Albert Jacquard le pratique, non seulement dans ses livres, ses chroniques sur France Culture, ses cours, ses rencontres, mais aussi dans sa vie quotidienne. A chacune de nos (nombreuses) conversations, en privé ou en débat public, j'ai été fascine par son personnalisme intrinsèque : « Je ne suis moi que parce que Tu es Toi, un « Je »... « Je suis qui je croise » : nombre de ses phrases sont devenues miennes. Un Maître non à penser, mais à Vivre, Albert le scientifique qui rêve d'une Europe « institutrice du monde »
« Etre scientifique », dit Albert Jacquard, « c'est tout faire pour gagner en permanence en lucidité ». C'est aussi « oser tutoyer l'Univers »...
Ce qui le passionne, c'est « l'humanistique », une discipline qu'il a enseigné à l'Ecole d'architecture de Lugano. C'est l'art et la manière d'aborder les problèmes d'une façon interdisciplinaire, « à la fois horizontale, verticale et transversale. Il faut établir des ponts entre les spécialités dans lesquelles chacun a tendance à s'enfermer. Et il faut pour tout et en tout placer le souci de l'humain en tête des priorités. »
Un constat qui est un regret : « Il y a trop de paresse intellectuelle dans les milieux politiques, trop de conformisme. Les esprits évoluent moins vite que nos sociétés. Nous avons en Europe un déficit d'imagination et de courage. Le monde est complexe, mais il ‘est pas compliqué ; il suffirait d'un peu de bon sens pour mieux l'organiser et mieux le gérer »
Son rêve ? Devenir « ministre mondial de l'Education » : « c'est un poste que l'UNESCO devrait créer sur initiative européenne. »
Il rêve aussi d'une Europe, unie dans sa diversité, qui soit ou redevienne « lumière du monde », non en renouant avec « la passion colonialiste et impérialiste du convertir », mais en étant pleinement fidèle aux valeurs qu'elle prétend porter.
« Avant de faire une Constitution ou un nouveau Traité, la Convention aurait du définir les ambitions et les finalités de l'unification européenne. La finalité : tout doit toujours partir de là. Dans la recherche comme dans le management des entreprises et dans l'action politique. Les moyens, on les trouve toujours... »
« Tout ce qui n'est pas renouvelable
appartient au patrimoine mondial
de l'Humanité »
-- Globalisation, mondialisation...Albert Jacquard et José Bové, même combat ?
-- Pas tout à fait, non ! Je comprends les combats de José Bové. Je serais même tenter de l'applaudir quand il s'en prend à des symboles d'une mondialisation qui tend à l'uniformisation et qui place la rentabilité financière d'une minorité au-dessus des intérêts de la majorité. Dans nos combats, comme sur le droit au logement ou pour les sans-papiers, nous avons nous aussi choisi des cibles symboliques et entrepris des actions emblématiques. Quand on estime qu'une Loi est mauvaise, c'est un devoir citoyen de se battre pour la faire changer. Mais je ne suis pas du tout d'accord avec José Bové et ses amis quand ils saccagent des expériences faites par des organismes d'Etat et par des chercheurs qui ont une véritable éthique
-- C'est la Bataille des OGM, des organismes génétiquement modifiés...
-- Oui. Mais il y a O G M et O G M ! Il faut se méfier des idées simplistes, des généralisations abusives et des diabolisations faciles... En la matière, il faut juger au cas par cas, en fonction des finalités, des objectifs. C'est quand les fins sont occultées qu'on fait n'importe quoi. Ce n'est pas parce que des scientifiques manipulent des gènes qu'ils font des choses abominables
--Avant Porto Allègre, le philosophe Luc Ferry démontrait devant le Collège de France que la notion de « développement durable » mise à toutes les sauces, n'était pas très précise
-- Pour moi, c'est simple ; tout ce qui n'est pas renouvelable appartient au patrimoine commun de l'Humanité, et doit donc être protégé. Les cathédrales de Strasbourg et de Bruges n'appartiennent pas qu'aux Strasbourgeois et aux Belges. Elles appartiennent au monde entier. Et c'est bien. Pourquoi s'en tenir aux pierres ? La Nature aussi compte des richesses qui risquent de disparaître. Et quel est le prix de ces richesses ? Il est fixé arbitrairement.
Combien le pétrole, par exemple ? Trois dollars comme jadis ou le niveau d'aujourd'hui ? Si l'on veut encore du pétrole pour nos arrières-petits enfants il faudrait le mettre à 1000 dollars ! Faisons-le et vous verrez, nous inventerons vite des sources d'énergie qui nous permettrons de nous déplacer tout aussi bien en polluant moins l'atmosphère
-- En tout, il y a tout de même la loi du marché.
--Ah ! La loi du marché ! C'est l'histoire du petit Jésus. Un conte pour enfant. Une croyance...Pire : c'est un mensonge. Ceux qui ont conceptualisé le libéralisme n'ont jamais préconisé un « laisser-faire, laissez-passer » pur et dur, sans limite, sans règle, sans principe (de transparence et d'égalité, notamment). Le problème aujourd'hui c'est que le marché n'a pas de loi : c'est le règne du plus fort, avec des géants qui ont davantage de pouvoirs que les Etats qui devraient être par nature des puissances régulatrices.
Je suis consulté pour l'élection d'un chef d'Etat ou d'une majorité gouvernementale. Mais qui me demande mon avis sur la direction de toutes les multinationales qui dirigent le monde ? Personne.
Or ces grands patrons ont plus de pouvoirs que les dirigeants politiques. Et quelques soient leurs qualités et leur sens de l'humain, ils ne sont pas payer pour faire du bien, inscrire la Solidarité (sociétale et mondiale) au cœur de leurs préoccupations : ils sont payés pour faire de l'argent, dégager des bénéfices.
La loi du marché, telle qu'on l'entend actuellement, ne peut d'ailleurs pas être vraie dans un monde qui sait, depuis Valéry, que les « civilisations sont mortelles »
-- « Le temps du monde fini commence », pour reprendre le titre d'un de vos livres. C'est votre manière à vous d'annoncer la fin de l'Histoire ?
-- Non la Fin de l'Histoire. Cela ne veut rien dire. L'Histoire continuera tant que les hommes se raconteront des histoires...Mais nous sommes entrés dans une ère nouvelle, effectivement. Avec une planète qui n'est plus développée mais mise en danger.
La globalisation dont nous parlions tout à l'heure, ce n'est ni un bien ni un mal. C'est un fait. Il faut gérer cette réalité, en prenant en compte toutes sa composante.
Comment aurais-je peur de la mondialisation puisque je suis comme tous les humains un citoyen du monde, un enfant de la Terre. Ma patrie, c'est la Terre. Et les Croisés du régionalisme ou du nationalisme, deux formes de tribalisme, devraient aussi s'en rendre compte et l'admettre. La couche d'ozone, les nuages, le soleil dépassent les frontières, non ? Le niveau des Océans concerne tout le monde, même les Tibétains.
-- La Terre, ma Mère-Patrie, dit Edgar Morin
--- Tout à fait. D'ailleurs, on doit même dépasser la Terre. Quelles sont les grandes leçons des découvertes scientifiques fantastiques de ces dernières années ? Il y a une continuité extraordinaire entre le Cosmos et l'être humain. Ce n'est pas la loi du marché qu'il faut respecter, c'est la loi de la vie.
Vivre est un cadeau. Et vivre ce n'est seulement échanger des marchandises, fabriquer et consommer, vendre et acheter des biens ou du confort. Il faut aussi être bien soigné quand on est malade et quelques soient ses moyens financiers. Il faut avoir accès tout au long de sa vie à l'éducation et à la culture. Quelle loi du marché pour l'école ? La fortune ou l'infortune des parents ? Attention. Toutes les évolutions ne sont pas des progressions. Il y a des régressions aussi...
--- Parmi les progrès incontestables, il y la construction d'une Europe Unie, non ?
--- Absolument. C'est un vrai miracle ! On ne le dit pas assez. C'est fantastique. Inespéré. La paix sur le Rhin ! La paix bientôt sur le Danube ! Un continent pacifié ! Ce n'est pas qu'une construction géopolitique, économique et financière : c'est une œuvre culturelle. Mentale même. Le franc-comtois que je suis n'a toujours pas les mêmes sentiments ou sensations quand il va en Italie ou en Allemagne.
La mémoire des frontières, ça s'assume, çà se dépasse, çà se transcende. L'Union européenne a modifié et modifie encore la relation identité-altérité des Européens. Il ne faut surtout pas que les Européens oublient d'où ils viennent. Oublient toutes ces guerres d'Empires, de religions, de nations qui ont fait couler tant de sang, fauché tant de vies, provoqué tant de souffrances. Je suis un vrai militant de l'Union européenne parce que je suis un ennemi de l'autoritarisme, du totalitarisme, du fascisme, du stalinisme, du colonialisme. Il ne faut surtout pas que les Européens oublient leurs valeurs.
--- Concrètement, cela veut dire quoi ?
--- Pour l'heure, l'Europe est trop marchande et pas assez digne des messages d'universalité dont elle est porteuse en raison de son histoire. L'Europe doit avoir le souci de l'excellence, même si la perfection, par définition, est hors de portée. Elle doit être exemplaire. L'Europe Unie doit être une étape vers la Planète Unie.
--- En l'état, c'est l'Amérique qui dirige le monde...
--- L'Amérique a la puissance, c'est vrai. Elle vient aussi de faire l'expérience de la vulnérabilité, une expérience ancestrale chez les Européens qui savent que le destin des Empires les plus puissants c'est de disparaître, défaits.
Je ne suis en rien anti-américain. Ce serait stupide. Mais ce qui est bon pour l'Amérique n'est pas forcément bon pour le monde. Voilà à peine trois-quarts de siècle qu'elle se pose en gendarme du monde. Le monde va-t-il bien pour autant ? Il faut une gouvernance mondiale, çà c'est sûr. L'ONU n'est pas une organisation adaptée. Je ne rêve pas d'une Europe qui rivalise en puissance militaire avec les Etats-Unis. Je ne rêve pas d'une Europe-gendarme. Je rêve d'une Europe inspiratrice du monde. D'une Europe-institutrice du monde. Imaginons un instant que les 27 décident de former et de payer tous les enseignants qui font défaut en Afrique, en Asie et ailleurs ! Quelle belle initiative ! Quel beau chantier pour le développement, pour la paix, pour la sûreté du monde !
--- Belle utopie, surtout...
--- Pourquoi ne pas rêver ? Pourquoi ne pas cultiver de belles utopies ? Les vrais grands hommes sont des visionnaires, des porteurs d'utopie. Quand Hugo annonçait-il les Etats-Unis d'Europe ? Ils sont là. C'est comme l'espace euro-méditerranéen. Paul Valery l'appelait de ses vœux dans son « regard sur le monde actuel ». J'en suis un farouche partisan depuis des années. Il viendra le temps où la Méditerranée sera un lac de paix. Il faut avoir l'intelligence de mettre en place des outils intellectuels, politiques, institutionnels, culturels, éducationnels, économiques.
--- Le processus déclenché à Barcelone va dans ce sens. Le projet d'union pour la méditerranée aussi
--- Trop peu et trop lentement. Trop commercial et pas assez humain. Les discours sur la lutte contre l'intégrisme sont vains si l'Europe n'aide pas les autres riverains de la Méditerranée à offrir des horizons d'espérance à leur jeunesse. Ce serait un juste retour des choses, non ? L'Europe est fille de la Méditerranée ! Au-delà il y a tout le Proche-Orient. Et l'Afrique... L'homme vient de là-bas.
Malheureusement, nous ne tenons pas nos promesses. Où est le un pour cent du PNB que les pays nantis s'étaient engagés à consacrer aux plus défavorisés ? La belle France généreuse consacrait 0,64% de son PIB à la coopération en 1997 : aujourd'hui, elle ne consacre que 0,32% !
Qui aura la sagesse et le réalisme de montrer l'exemple ? Quand on pense aux milliards de dollars et d'euros qui changent de mains chaque jour pour le seul bénéfice des spéculateurs, on a honte.
Où va cette société où le travail est moins rétribué que le jeu et où les nantis ne comprennent pas que les pauvres doivent s'enrichir pour que les riches restent durablement dans le confort.
--- Mais vous le disiez vous-même, l'essentiel se déroule en dehors des contrôles étatiques...
--- C'est vrai, mais il ne faut pas non plus minimiser les capacités d'actions des Etats. Les discours de ce type sont parfois des fuites, des excuses, des caches misère de l'absence de volonté ou de courage. Après le 11 septembre, les ultralibéraux américains ont très vite redécouvert les vertus des interventions étatiques. Et si l'Europe s'unit c'est pour qu'ensemble les Etats qui la composent soient plus forts, puissent peser davantage sur le cours des choses et la vie du monde, non ? Le principe de solidarité est au cœur de l'idée européenne. Si ce n'est plus le cas, il faut le dire.
--- Comment le scientifique que vous êtes réagit-il aux difficultés que les Européens rencontrent pour mettre au point une authentique bioéthique, pour définir des règles morales des manipulations du génome humain, pour limiter les effets pervers de ce qui pourrait se nommer l'intégrisme scientifique ?
--- D'abord, il y a de vraies réflexions, de vrais débats. Le Conseil de l'Europe, notamment a bien joué son rôle de laboratoire d'idées. Ensuite, qu'il y ait des divergences ‘appréciations et des heurts d'intérêt, c'est normal. Il faut rester à l'écoute des uns et des autres et rester très vigilants. Je fais activement campagne, par exemple, contre la directive 98-44 CE de l'Union européenne sur le brevetage des gènes clonés à partir du moment où on leur trouve une application industrielle. C'est insensé. Le brevet à ce stade, c'est la fin de la recherche. Einstein se battait pour publier ses travaux. Pas pour les faire breveter !
Vous imaginez qu'on fasse breveter la pomme de Newton, ou le principe d'Archimède. Tous ceux qui mettent un bateau à l'eau devraient payer des droits aux descendants d'Archimède... Obtenir une séquence déjà existante puisque inscrite au cœur du génome n'a rien d'inventif. Les gènes appartiennent au monde naturel. C'est affligeant. C'est une abomination
--- Et les limites à fixer éventuellement aux manipulations génétiques ?
--- Il ne faut pas remplacer les droits de l'homme par le droit des gènes. Il faut se souvenir que les pires partisans de l'eugénisme n'étaient pas des nazis. Il faut avoir à l'esprit que le support biologique n'à rien avoir avec l'identité profonde d'un être humain. La liberté d'une personne, donc sa dignité, est liée à son humanité, et non à la singularité de son génome.
On en revient aux valeurs européennes essentielles ; On en revient aussi aux fondements personnalistes de ces valeurs : je ne suis pas que le produit de la rencontre entre un spermatozoïde et une ovule, mais je suis les liens que le tisse avec les autres.
C'est pourquoi il ne faut jamais que l'Europe trahisse ses valeurs. C'est vrai dans tous les domaines, dans la science comme dans les actions militaires ou policières. Comme dans les activités économiques. Tout doit être fait dans le respect de la vie. »
(Conversation animée par Daniel RIOT)
BIBLIOGRAPHIE (Sélection WiKipedia)
Ouvrages scientifiques
* Structure génétique des populations, Masson, 1970
* Les probabilités, Collection Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1974
* Génétique des populations humaines, Presses universitaires de France, 1974
* The Genetic Structure of Populations, Springer, 1974
* L'Étude des isolats. Espoirs et limites, Presse universitaires de France-INED, 1976
* Concepts en génétique des populations, Masson, 1977
Ouvrages de vulgarisation scientifique
* Éloge de la différence, Éditions du Seuil, 1978
* Moi et les autres, Éditions du Seuil, 1983
* Au péril de la science ?, Éditions du Seuil, 1984
* Inventer l'homme, Éditions Complexe, 1984
* L'Héritage de la liberté, Éditions du Seuil, 1986
* Cinq milliards d'hommes dans un vaisseau, Éditions du Seuil, 1987
* Moi, je viens d'où ?, Éditions du Seuil, 1988
* Abécédaire de l'ambiguïté, Éditions du Seuil, 1989
* C'est quoi l'intelligence ?, Éditions du Seuil, 1989
* Idées vécues, Flammarion, 1990
* Voici le temps du monde fini, Éditions du Seuil, 1991
* Tous différents, tous pareils, Éditions Nathan, 1991
* Comme un cri du cœur, Éditions l'Essentiel, 1992 (ouvrage collectif)
* La Légende de la vie, Flammarion, 1992
* E=CM2, Éditions du Seuil, 1993
* Deux sacrés grumeaux d'étoile, Éditions de la Nacelle, octobre 1993
* Science et croyances, Éditions Écriture, mars 1994
* Absolu, dialogue avec l'abbé Pierre, Éditions du Seuil, 1994
* L'Explosion démographique, Flammarion, collection « Dominos », 1994
* La Matière et la vie, Éditions Milan, coll. « Les essentiels », 1995
* La Légende de demain, Flammarion, 1997
* L'Équation du nénuphar, Calmann-Lévy, 1998
* L'avenir n'est pas écrit, (avec Axel Kahn), Bayard, 2001
* Paroles citoyennes, (avec Alix Domergue), Albin Michel, 2001
* De l'angoisse à l'espoir, (avec Cristiana Spinedi), Calmann Lévy, 2002
* La Science à l'usage des non-scientifiques, 2003
Ouvrages politico-philosophiques
* Un monde sans prisons ?, Éditions du Seuil, 1993
* J'accuse l'économie triomphante, Calmann-Lévy, 1996
* Le Souci des pauvres. L'Héritage de François d'Assise, Calmann-Lévy, 1996
* Petite philosophie à l'usage des non philosophes, Québec-Livres, 1997
* Le Souci des pauvres, 1998
* A toi qui n'est pas encore né, 1998
* Dieu ?, 2003
* Tentative de lucidité : recueil de quelques-unes des chroniques diffusées sur France Culture, 2003 (archives des chroniques)
* Halte aux Jeux !, Stock, 2004
* Nouvelle petite philosophie, Stock, 2005
* Mon utopie, Stock, 2006
* Jamais soumis, jamais soumise (dialogue avec Fadela Amara), Stock, 2007
CITATIONS (sélection Evene)
«Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l'accabler.»
Extrait d'une Conférence - 10 Avril 2001
«La vie, ce concept mystérieux, est ramenée à la présence d'ADN. Il n'y a plus de frontière entre matière animée et inanimée. Tout n'est qu'une question de degré de complexité.»
Extrait d'une Conférence - 10 Avril 2001
«L'objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l'aventure d'une vie à découvrir, à orienter, à construire.»
Extrait de l' Abécédaire de l'ambiguïté de Z à A
«Mon objectif, ce n'est pas de construire la société de demain, c'est de montrer qu'elle ne doit pas ressembler à celle d'aujourd'hui.»
«Désormais la solidarité la plus nécessaire est celle de l'ensemble des habitants de la Terre.»
«Oublions ces examens qui agissent comme des aimants pernicieux en orientant les efforts vers la "réussite".»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Exprimer une idée est une activité difficile à laquelle il faut s'exercer ; la télé supprime cet exercice ; nous risquons de devenir un peuple de muets, frustrés de leur parole, et qui se défouleront par la violence.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.»
Extrait de la Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«On peut apprendre à un ordinateur à dire : "Je t'aime", mais on ne peut pas lui apprendre à aimer.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«L'important n'est pas que mon discours soit vrai, mais qu'il soit sincère.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Il faut prendre conscience de l'apport d'autrui, d'autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«La liberté n'est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices ; elle est la possibilité de participer à la définition des contraintes qui s'imposeront à tous.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Plus nous sentons le besoin d'agir, plus nous devons nous efforcer à la réflexion. Plus nous sommes tentés par le confort de la méditation, plus nous devons nous lancer dans l'action.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Les autres ne sont pas notre enfer parce qu'ils sont les autres ; ils créent notre enfer lorsqu'ils n'acceptent pas d'entrer en relation avec nous.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Sans imagination il ne pourrait y avoir création.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«Le véritable remède contre le chômage est qu'il n'y ait plus de travail pour personne, mais pour chacun une place dans la société.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
«L'oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l'excès de travail est le père de toutes les soumissions.»
Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes
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