Voilà, c’est (presque) fini… On attaque le dernier jour de notre festival de Deauville version 2015. Mais pas question de se laisser abattre, il va encore se passer beaucoup de choses pendant cette journée !
Samedi
Et on commence le matin même par une interview de Lawrence Bender, le célèbre producteur des film de Tarantino et de Will Hunting entre autres. Absolument adorable, on tombera sous le charme de l’homme passionnant , drôle et gentil qui nous parlera de son métier, de Quentin Tarantino, de sa passion pour la danse et bien d’autres. Promis, on vous retranscrit l’interview très vite !
Puis à 14h, place à une dernière avant-première en journée : celle de Crazy Amy, la nouvelle comédie de Judd Apatow. Moi qui ne suis pas trop fan d’habitude de son humour trash et répétitif, je ressors plutôt conquise de Crazy Amy. Même si c’est toujours trop long pour ne pas trouver des gros moments de creux au milieu du film, l’humour de Crazy Amy est bien plus absurde que vulgaire, et le couple principal fonctionne surtout à merveille. Amy Schumer et Bill Hader ne sont pas des canons hollywoodiens, et on s’identifie facilement à leur jolie histoire, bien plus « romantique » que les précédents films du réalisateur. On en ressort avec le sourire aux lèvres.
Sourire de courte durée car on apprend que nous n’aurons pas de places pour la cérémonie du soir et qu’il va falloir mendier pour apercevoir Sicario…Hors de question de rater la clôture, on fera ce qu’il faut pour terminer notre festival correctement ! Heureusement, on a dans la foulée une bonne nouvelle : si nous n’avons pas accès à la cérémonie on nous donne par contre accès à la Villa Kiehl’s pour la dernière soirée du festival ! A nous le Kiehl’s Club juqu’au bout de la nuit !
Nous décidons donc de mendier des places pour le soir sur le tapis rouge. Nos sourires fonctionnent et nous obtenons rapidement plus de places que nécessaire pour rentrer dans le CID. Mais un dernier obstacle nous attend : cette année, Deauville se croit à Cannes et a décidé que personne n’avait le droit d’aller à la cérémonie avec des baskets. Ce n’était pas le cas pendant la semaine, et ce n’était indiqué nulle part mais on se fait refouler. Tout ça parce que Marine a des baskets blanches (quelle hipster à Stan Smith celle là aussi ! :D), alors que les baskets noires ou celles, on cite, « qui ont l’air de coûter 3000€ » ont le droit de rentrer. *rires enregistrés*
Au final, tout le monde intégrera bien la salle comme il faut pour une cérémonie longuette et sans surprise. Mais d’abord, on rendra hommage à l’élégante Patricia Clarkson. Elle remerciera Deauville de récompenser sa carrière et fera plein de private jokes avec le maire et ses amis…
Puis les jurys monteront sur scène pour remettre les prix. Contrairement à son ami Vincent Lindon, on ne peut pas dire que Benoit Jacquot soit un grand bavard et le tout est expédié sans aucun grand discours chaleureux. Voilà donc la liste des gagnants :
Prix de la critique : Krisha (qu’on a pas vu…)
Prix du public : Dope (qu’on a adoré)
Prix de la révélation Kiehl’s : James White (qu’on a détesté mais qu’on était sûres de voir récompensé)
Prix du jury : le stylisé Tangerine (pas de surprise là non plus)
Grand prix : 99 Homes (qui s’est imposé d’entrée comme un énorme challenger et qui mérite amplement son prix).
Vers 21h, il est enfin l’heure de découvrir Sicario, le film de clôture de ce 41ème festival. Avec les bons retours qu’il avait eu à Cannes et parce qu’on aime beaucoup Denis Villeneuve, on en attendait beaucoup. Un peu trop peut-être, voilà pourquoi on a été déçues. Si l’on reconnait d’énormes qualités au film, on a quand même trouvé le temps très long. Nos voisins qui ont beaucoup ronflé et ceux qui ont quitté la salle au milieu du film aussi on imagine… Certaines scènes sont pourtant d’une tension incroyable, car Villeneuve se sert du personnage d’Emily Blunt pour nous transférer ses émotions. Perdue au milieu des cartels mexicains, Emily Blunt angoisse, et tente de démêler tout un noeud d’informations. Et nous aussi. Il est difficile de comprendre tous les enjeux de Sicario à la première vision, et les enchaînements entre les scènes très angoissantes sont un peu faiblards. D’un autre côté, on s’est rongé les ongles jusqu’au sang devant certaines séquences, la mise en scène et la photographie sont incroyables et les acteurs (Emily Blunt, Josh Brolin et surtout Benicio Del Toro) sont absolument parfaits.
Même si on est loin d’avoir détesté Sicario, ce Festival s’achèvera donc officiellement sur un goût mitigé. En effet, si nous avons aimé Dope ou 99 Homes en compétition, ce Deauville 2015 ne nous aura pas époustouflé. Tous les films était bon, mais aucun ne nous aura vraiment fichu une claque comme la séance de Whiplash l’an dernier. Pareil pour les grandes avant-premières attendues.
Pour oublier ça, ou plutôt pour aller discuter de Sicario avec Michael Bay qui est revenu dans la salle pour assister au film, on file à la Villa Kiehl’s pour une dernière soirée. On y dansera sur la piste avec un Lawrence Bender déchaîné et bon danseur en effet, on fera des presque selfies avec Michael Bay, on écoutera Patricia Clarkson discuter sur les sofas de la villa, on dira au revoir de loin aux membres du jury qu’on aura croisé pendant près de 10 jours, ainsi qu’aux autres collègues blogueurs et journalistes, et aux membres de l’équipe Kiehl’s…
Une photo publiée par Anaïs Berno (@ana_berno) le 12 Sept. 2015 à 18h38 PDT
Dimanche
Dernier réveil, dernière projection avant de partir avec une séance enfant :« Le Prophète ». Enfin séance enfant c’est vite dit, car on réalise rapidement que le Prophète n’est pas un film très abordable pour les plus jeunes. Parlant de religion, de politique, d’amour et de mort, préparez-vous à de nombreuses questions à la sortie si vous vous y risquez avec vos enfants. Impossible pour moi de rentrer dans cette histoire malgré ses qualités indéniables. Le rythme en dent de scie et les séquences métaphoriques à répétition m’auront complètement perdue. Pourtant, Le Prophète bénéficie d’une bande son très jolie, est empli de poésie, et regroupe différents styles d’animation d’une qualité incroyable. Mais l’ensemble parait assez interminable et on a du mal à s’accrocher à un quelconque personnage.
Mais voilà, c’est déjà le temps de rentrer à Paris et de quitter les planches de Deauville. Moment toujours étrange que celui où Deauville se vide de sa foule et de ses stars, et où on doit dire au revoir à nos sandwichs sur la plage, nos séances vip du soir, nos rencontres 4 étoiles avec des stars ou des festivaliers..
Alors comme chaque année, même si on aura galéré pour avoir des places pour le soir, si certaines gestions nous auront agacées, si on se sera plaint de la météo…on sait qu’on reviendra l’année prochaine, parce que le Festival de Deauville, on ne peut plus s’en passer ! Alors Kiehl’s, Il parasole, les planches, le CID…see you next year !