Critiques Séries : $5.15/Hr. . Saison 1. Pilot.

Publié le 14 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

$5.15/Hr. // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Je ne me suis jamais caché du fait que je suis un grand fan de Richard Linklater. En 2004, il créé avec Rodney Rothman (22 Jump Street) une comédie pour HBO. Il en avait réalisé le pilote mais malheureusement, le pilote n’était jamais devenu une série. Et puis, comme par magie, ce premier épisode est apparu sur Internet sans trop savoir pourquoi mais pour mon plus grand plaisir afin de voir ce que cette série valait vraiment. C’est d’autant plus incompréhensible que cette série avait tout pour s’insérer dans l’univers de HBO mais plus celui d’aujourd’hui que celui d’hier. En effet, je trouve que $5.15/Hr est presque en avance sur son temps, sur sa façon d’apprécier la comédie dramatique. On pourrait presque retrouver un peu de Enlightened là dedans, sans pour autant que cela ne soit aussi perché bien entendu. L’une des forces de cette série est justement d’être différente et étrange par moment mais dans l’esprit de Richard Linklater. J’aime beaucoup ce que ce cinéaste fait au cinéma (et il mérite les récompenses qu’il a eu pour Boyhood) mais de le voir tenter l’expérience de la série, construire un univers et des personnages avec une distillation différente c’est vraiment une bonne idée. C’est une façon de voir son travail sous un angle légèrement différent. La place de Rodney Rothman est là pour ajouter un peu d’humour (et il le fait de façon assez fun).

Une comédie centrée sur les employés bizarres et sous payés de Grammaw’s Home Cookin’, un fast food aux abords d’Austin.

Car là aussi, $5.15/Hr est une série originale qui ne cherche pas à faire rire comme les autres. J’ai bien aimé la scène d’ouverture de ce premier épisode par exemple qui nous donne tout de suite le ton que la série va aborder d’un point de vue humoristique. Ce premier épisode est là pour nous présenter les personnages. Si cette série n’a pas été commandée, c’est uniquement à cause d’un membre haut placé de HBO qui n’a tout bonnement pas aimé. Les personnages sont pourtant là. Le casting est d’ailleurs fantastique. A commencer par William Lee Scott (L’effet papillon) sous les traits de Bobby. J’aime beaucoup la façon dont Richard Linklater met en scène ses personnages. Il sait très bien s’y prendre et nous le démontre ici de façon billante. Sa façon d’incarner son personnage permet tout de suite donner l’impression que l’on a Bobby et pas l’acteur. A côté de lui, il y a des acteurs plus ou moins connus dont une jeune femme que vous connaissez probablement : America Ferrara (Ugly Betty) avant que cette dernière n’ait accès au rôle qui l’aura véritablement révélée au grand public. D’ailleurs, si $5.15/Hr s’était faite, peut-être que Ugly Betty se serait faite sans elle, ou bien pas du tout.

Pour en revenir à ce premier épisode, cela m’a aussi un peu fait penser à Clerks. Le film de Kevin Smith semble être une sorte d’inspiration ici même si l’angle choisi par Richard Linklater est un peu plus dramatique que celui de Kevin Smith. Ce n’est pas plus mal, puisque le résultat est assez brillant par moment, un peu moins par d’autres. C’est une série qui aurait pu être très humaine, très actuelle aussi sur les conditions de travail et les problèmes de la société. Richard Linklater était presque en avance sur son temps ici, à la fois dans la manière d’aborder le sujet, le ton employé et tout un tas d’autres choses chez ses personnages. HBO devrait presque demander de retourner le pilote, avec si possible le casting d’origine, afin de retenter une expérience qui aurait probablement pu être magnifique. Ce n’est que mon humble avis et le fan du réalisateur/scénariste joue beaucoup là dedans bien entendu mais je me peux m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose que j’aurais énormément apprécier dans cette série. C’est affreux de se dire que ce pilote a mis autant de temps à sortir du placard (et je me demande qui et dans quel but cela a été fait). Quoi qu’il en soit, HBO doit travailler avec Richard Linklater, il ne pourra que leur faire du bien.

Note : 7.5/10. En bref, un pilote perfectible oui, mais d’une brillante tenue.