On a écouté : Nathaniel Rateliff & The Night Sweats

Publié le 13 septembre 2015 par Swann

Dimanche pluvieux. Envie d’écouter un album qui fait du bien au cœur, un album qui réconforte, qui te fout la patate. Je sors le premier album de Nathaniel Rateliff et de son groupe, les Night Sweats. Tu te souviens probablement de lui comme un folkleux guère joyeux. In Memory of Loss son dernier album solo était plus dans la lignée du folk de Bon Iver et autres comparses enjoués, Dry the River, Iron & Wire, Mumford and Sons, The Lumineers… avec qui il a tourné. Sauf que toute cette période mélancolique semble désormais loin derrière lui.

(c) Malia James

Nathaniel Rateliff partage maintenant la scène avec The Night Sweats, six musiciens de Denver, amis de longue date, multi-instrumentistes qui viennent apporter leur funky et groovy touch aux textes toujours un peu maussades du chanteur. Il ne s’en cache d’ailleurs pas, et confie sans problème que ses sujets de prédilection englobent « les rapports entre les gens, la vie privée, les échecs sentimentaux, l’alcool, ce genre de bêtises », les difficultés auxquelles il a été confronté au cours de sa vie. Chanter ses malheurs lui servirait de confessionnal et d’exutoire personnel, lui qui déclare écrire des chansons sur des choses dont il ne sait pas trop parler autrement. On le sent presque ressusciter à travers cet excellent album soul et blues.

Sur ce premier album du groupe, on est d’abord frappé par cette impression de délivrance et d’affranchissement dans la voix de Nathaniel. Chaque titre est interprété férocement avec les tripes (Trying So Hard Not To Know, S.O.B), ponctué de sincérité (I’d Be Waiting), d’émotions et d’espoir (Thank You). Les titres sont plutôt éloquents, I’ve Been Failing, Howling at Nothing, Wasting Time… une réelle pénitence. On aime particulièrement la sexy Shake (« Get on your knees and come to me now, I hope you really like to swing wild ») et sa rythmique de basse atrocement lascive. On adore également I Need Never Get Old, les distorsions de la guitare et ses cuivres fougueux (« I said I needed to try, needed to fall now baby, I needed your love I’m burning away, I need never get old »). En fait, pour tout vous avouer, on aime absolument chaque entité constituant cet album, certes pas novateur, mais extrêmement bien amené et terriblement bien foutu.

En concert le 14 octobre pour le MaMA Festival au Backstage by the Mill.