Repas gastronomique chez Isabelle et daniel : rencontre du vin TI aime Type

Par Matlebat
Bonjour à tous,
La Dordogne, c'est grand... mais Nico et Marie sont situés à 15mn de Saint Emilion, et qui dit Saint Emilion dit Rive droite. Et moi qui aime les rencontres, tout d'un coup ça fait tilt... Mais oui bien sûr, Daniel, œnophile bloggeur bien connu pour son blog : http://rivedroite.canalblog.com/ pourrait être dans le coin ! Ni une ni 2, je lui envoie un message et bingo, il est à 5 mn de Saint Emilion, l'occasion est trop belle pour se rencontrer et gentiment Isabelle et Daniel nous invite à déjeuner, super ! Nous nous y rendons avec Nicolas pour un déjeuner, une après midi consacrée à la dégustation, aux discussions vins, vignerons, web vins et à la découverte de parcours de vie très enrichissant.

Isabelle nous a concocté un magnifique menu gastronomique : Amuse bouche : gaspacho de tomate, d'ananas et émulsion de verveine ; gelée d'orange, crème de fenouil, tuile parmesan ; panacotta au parmesan et légumes confits
Entrée : Noix de Saint Jacques rôties, croûte de chorizo et crème de roquette
Plat : Pigeon au vin, et foie gras, purée de patates douces
Dessert : Cheese-cake aux mûres sauvages.
C'était simplement délicieux, et les accords ont globalement très bien fonctionné avec les vins ! Mention spécial au pigeon parfaitement cuit, moelleux, fondant comme j'aime ! Et les vins :

Sur les amuses bouches et entrées :
Vin 1 (apport Nicolas) : Un nez fin, délié d’agrume, citron vert, note mirabelle puis plus fleurie, sur un fond salin et roche. La bouche est ronde a l’attaque puis ça se tend, c’est profond, puissant, bien enrobée d’une matière suave, précise, sur l’agrume, citron, puis plus exotique note ananas, fond de roche. La finale est fraiche profonde à l’acidité douce, type tartrique (enfin c’est comme ça je le ressens…) magnifiquement enrobée et longue persistance d’agrume, citron vert, pomélos, note fruit exotique sur un fond de roche silex. Jeune mais Superbe, j’adore ce genre de vin, a l’aveugle, je pense à un Riesling calcaire jeune, sachant que Nico a apporté en vacance des 2014 de Michel, je le place très vite sur le Pfersigberg mais côté Ortel a cause de la matière, la puissance et le côté exotique. Excellent + 94-96 (17,5-18,5) que ce Riesling, Domaine Ginglinger Pfersigberg Hertacker 2014
Vin 2 (Mon apport) : Un nez pétrolant, d'encaustique, sur la cire d'abeille, l'agrume confit, note de miel à la fleur d'oarnger sur ce fond terpénique. La bouche est ronde dans un profil droit, tendue, c'est sec, matière suave au beau toucher, sur l'agrume léger confit, note miel fleur d'oranger et fond marqué d'encaustique, cire d'abeille et pétrole. La finale est ronde, et tient sur la structure, en offrant une jolie persistance de mirabelle, d'agrume un peu confit, toujours ces notes encaustiques, cire d'abeille et le fond classique pétrole. Un vin assez caractéristique, proche de son identité classique, d'ailleurs, isabelle l'a reconnu au nez, et Nico après quelques réflexions finira par le trouver. Excellent 93 (17) que ce Riesling, Trimbach Frederic Emile 2005.
Vin 3 (Nos hôtes) : Un nez de fruit blanc, de foin, note fougère, bruyère, fond coquille d'huitre, une origine qui fait peu de doute mais à peine suis-je en train de réfléchir et me concentrer sur ce nez que Nicolas s'exclame : "Chablis Dauvissat". Je vois au regard surpris de Daniel que Nico a fait mouche. La bouche est ronde, sur une structure tendue, droite, profonde, matière suave sur le foin, la fougère, sur un fond de craie et de coquille d'huitre. La finale est fraiche, longue persistance de fruit blanc, de foin, fougère sur le fond de craie et coquille d'huitre. Un chablis classique dans un profil plutôt cistercien, je préfère personnellement le style Droin plus baroque. Daniel lance "et le millésime ?", et cette fois c'est moi qui répond du tact au tac, 2008 tant la structure est classique du millésime. Excellent 91 (16,5) que ce Chablis, Dauvissat Forest 2008.
Sur le pigeon, délicieux, 2 crus servis en parallèles :
Vin 4 (nos hôtes) : Un nez superbe de fruit rouge mûr, note de mûre, de cassis, puis épice, vanille évoluant boisé encens, cèdre sur un fond crayeux. La bouche est robuste, grosse matière dense aux tanins soyeux, doux, précis en première bouche mais poudrant/séchant sur la finale, sur le cassis, note boisé épicé vanille, puis camphre sur un fond fumé grillé. la finale est ronde, gourmande, mais l'empreinte tanique accroche encore un peu, mais offre une belle persistance, tonique de cassis, mûre, note épice vanille puis camphrée sur un fond fumé. Un vin qui en jette, gourmand, mûr, dans un style imposant, puissant qui n'est pas mon style préféré mais qui apporte bien du plaisir. Je me suis baladé de la rive droite à la rive gauche, d'un millésime jeune tant le boisé est encore marqué. Parti sur 2009, une fois que daniel indique c'est clairement plus vieux et d'un millésime effectivement chaud, je propose 2000, mais je finis en rive gauche sur Pessac je crois...Excellent 93 (17) que ce Saint-Emilion Chateau Troplong Mondot 2000.
Vin 5-1 (nos hôtes) : Un nez très marqué animal qui domine tout, une bouche de belle structure mais idem... Daniel annonce Brett (ce qui est juste) et part illico à la cave pour remplcar cet exemplaire de Leoville Barton 2001.
Vin 5-2 : tout juste ouvert, a nouveau même si elles sont moins marqués, des notes animales mais qui ne masquent pas le cassis, les notes de cuir, d'épice boite à cigare, sur un fond fumé. Le nez évoque clairement un rive gauche classique arrivant à maturité. La bouche est charpentée, les tanins soyeux, enrobant une jolie fraicheur qui donne de la profondeur, à cette belle structure offrant de la gourmandise sur le cassis mûr, les notes de tabac blond, boite à cigare, toujours des notes plus animales que cuir, et ce fond fumé. La finale est fraiche, puissante et offre une longue persistance de cassis, de tabac, note boite à cigare et fond fumé et toujours cette pointe animale. Après réflexion, je crois que nous avons au moins trouvé le millésime, mais Daniel, qui est décidément intransigeant avec les petits défauts décrètent que le vin est aussi contaminé (c'est probable même si ça n'est pas gênant outre mesure, je dirai même que ce niveau de contamination est assez "classique") et part chercher une autre bouteille !!!! Pourtant ce Pauillac Chateau Lynch Bages 1996 se boit très bien (moins ample et dense, avec une structure moins impressionnante que celle dégustée l'année dernière au même moment avec Nicolas). Excellent 93 (17) pour celle ci.
Vin 5-3 : Un nez superbe et cette fois pas d'animal, tellement classique que je m'écris Pauillac ! En effet, le cassis, les note de poivrons rouges grillés, de cèdre, de boite à cigare, la pointe de graphite, d'encre et le fond fumé sont archi caractéristiques. La bouche est corpulente, voir charpentée au développement avec des tanins soyeux, pleins, mais très délicats, précis, sur le cassis, note boite à cigare, pointe cèdre puis graphite, encre sur un fond délicatement fumé, tabac blond. La finale est fraiche, j'ai noté qu'elle manque un poil de quelque chose que je n'arrive pas à relire, mais élégante sur le cassis, le poivron rouge grillé, note boite à cigare, cèdre et fond encre graphite et fumé. Nous hésitons sur le millésime 95, peut-être mais c'est 96. J'égrène la liste des Pauillac 96 que j'ai bu et qui pourrait être cette bouteille et lorsque Daniel dit "tu l'as donc déjà bu", tout d'un coup, le déclic, et c'est bien Pauillac, Chateau Pontet Canet 96, Excellent 94 (17,5). Un vin dont j'aime l'équilibre et la délicate puissance. D'ailleurs, cette bouteille sera la seule vidée par la suite...
Enfin pour le dessert, ce Maydie dont je n'ai pris aucune note, honte à moi, que j'ai placé sur Maury mais je ne suis pas un spécialiste des Vins rouges sucrés. Joli vin qui a bien accompagné le superbe Cheese Cake aux mures.
Un très beau moment de dégustation, de découverte, de discussion mais il est grand temps de rentrer vers 18H avant que Sylvia et Marie qui s'occupe des 5 enfants, ne nous maudissent ;-) ! L'année prochaine, si cela se présente, on fait le retour...
Amicalement, Matthieu