Magazine Culture

Amazon mise sur les autoédités avec la création d’un prix littéraire

Par Aucoindulivre

Amazon affiche clairement son intérêt pour l’autoédition numérique depuis plusieurs années, et de plus en plus d’auteurs sont séduits par ce mode de publication. A tel point, qu’Amazon a créé le Prix Amazon des autoédités publiés sur Kindle.

Un jury présidé par Lorànt Deutsch et composé à la fois d’auteurs autoédités chez Amazon ainsi que de responsables Amazon, a été mis en place pour sélectionner un lauréat le 5 octobre 2015. Et qu’on se le dise, ce n’est pas un prix de seconde zone. Amazon versera à l’heureux écrivain 5 000 euros, ainsi que des produits marketing d’une valeur de 15 000 euros pour qu’il puisse rendre son ouvrage plus visible.  De plus l’ouvrage sera soumis au comité éditorial d’Amazon dans l’éventualité d’une traduction et vente à l’étranger.

Cela marque un tournant dans l’édition numérique et l’autoédition. Peu reconnus, ces auteurs souffrent souvent d’une image négative « d’amateurs » et beaucoup de lecteurs ont dans l’idée qu’un autoédité (et sûrement encore plus en numérique) publie lui-même son ouvrage parce que les éditeurs traditionnels l’ont refusé. Alors certes, il y a évidemment des auteurs qui se tournent vers l’autoédition numérique, boudés par la machine éditoriale traditionnelle, ce qui ne veut pas dire pour autant que ce sont de mauvais écrivains. Ensuite, il y a tous ces auteurs qui préfèrent baisser le prix de vente de leur ouvrage mais obtenir une marge de vente beaucoup plus élevée qu’en édition papier traditionnelle (plus de 60 % de marge dans l’autoédition contre 5 à 8 % dans l’édition papier). Et puis il y a ceux qui veulent être dans une démarche de création indépendante, liberté d’écrire comme ils l’entendent. 

En parallèle, la lecture évolue, les lecteurs aussi. Par exemple, avec l’abonnement au Kindle Unlimited, pour 10 euros par mois, c’est tout un catalogue en libre service qui s’offre à nous, l’équivalent du Spotify pour la musique. Le lecteur peut donc lire une pléiade de livres (dont des autoédités) et sortir du carcan traditionnel : Gallimard, Grasset, Hachette etc. Comme partout bien sûr, il y a des mauvais livres, d’autres qui pourraient être de qualité mais dont le travail éditorial n’a pas été assez abouti par l’auteur. (Rappelons-le quand même, l’édition reste un métier). Et puis il y a des petites pépites, des bonnes surprises, que l’on aurait jamais trouvé en s’arrêtant sur la table de la rentrée littéraire de la librairie du coin. Et enfin, il y a tous ces livres publiés en autoédition qui deviennent des succès mondiaux. Ce n’est plus l’auteur qui démarche la porte des éditeurs, ce sont les éditeurs qui vont sur toutes ces plateformes de lecture (notamment Wattpad) à la recherche de la pépite qui deviendra le nouveau best-seller de l’année (pour ne pas citer la série After, qu’elle soit bonne ou mauvaise n’est pas le sujet de l’article).

Le lecteur devient moins sectaire (sûrement plus aux USA et en Angleterre qu’en France), l’écriture est partout, tout le monde écrit (tout le monde n’est pas pour autant écrivain). L’autoédition numérique a quelque chose que l’édition traditionnelle n’a pas (il ne s’agit pas de faire un combat pour autant) : une ébullition de créativité, une envie de tester de nouvelles écritures, de nouveaux supports. Elle déconstruit le livre et le reconstruit, ce qui créé un dynamisme de création incroyable. 

L’autoédition numérique fait incontestablement partie intégrante de l’édition, et il serait dommage de se priver de découvrir de nouveaux auteurs à cause d’à-priori conservateurs sur ce que doit être ou non un livre. 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aucoindulivre 54 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines