Trop d’émotions, mal contrôlées, et c’est l‘insomnie, révèle cette étude de l’Université d’Örebro (Suède) et même l’insomnie persistante, ajoutent les auteurs. Leurs conclusions, présentées dans le British Journal of Health Psychology suggèrent des interventions d’aide au contrôle émotionnel, pour prévenir ce risque d’insomnie et, globalement, améliorer sur plusieurs fronts la qualité de vie. Emotion et sommeil, 2 facteurs interdépendants, alors que dans le sens inverse, le sommeil régule les émotions et favorise le bien-être émotionnel.
Les chercheurs ont interrogé 2.333 adultes en bonne santé, sur différents aspects du contrôle des émotions (impulsivité, conscience émotionnelle) et sur leur expérience de l’insomnie (temps et difficulté d’endormissement, éveils nocturnes, réveils précoces, somnolence etc…). L’analyse des premières données, en début d’étude, constate de manière surprenante l’absence de lien entre la capacité des gens à réguler leurs émotions et leur expérience de l’insomnie.
En revanche, les données de suivi, à 6 mois puis à 18 mois, montrent que les participants dont la capacité à réguler leurs émotions a diminué sont plus susceptibles de connaître l’insomnie et plutôt de manière persistante.
En fait, la réduction sur la durée, du contrôle émotionnel s’avère associée à une augmentation de 11% du risque de nouvel épisode de l’insomnie ou d’insomnie persistante.
Un cercle vertueux ou vicieux : Si le contrôle des émotions apparaît une condition à nécessaire à un sommeil de bonne qualité, dans le sens inverse, le sommeil favorise le bien-être émotionnel. Un bon sommeil peut aussi permettre de mettre nos soucis et émotions en perspective. Des scientifiques de de l’Université de Californie constatent ainsi dans une étude publiée dans la revue Current Biology, que durant le sommeil profond ou sommeil paradoxal, la chimie du stress s’estompe pour prendre de la distance avec les soucis de la journée. Ils suggèrent aussi leur lien de causalité entre le sommeil et la partie du cerveau concernée par l’émotion et les sentiments.
Presque tous les troubles de l’humeur impliquent des anomalies du sommeil, généralement liées au sommeil paradoxal. Le sommeil paradoxal peut réduire la réaction du cerveau à des expériences émotionnelles vécues dans la journée, réduisant ainsi leur intensité émotionnelle, en supprimant certains messagers chimiques impliqués dans le stress et l’excitation.
Source: British Journal of Health Psychology 8 SEP 2015 DOI: 10.1111/bjhp.12147 The role of emotion dysregulation in insomnia: Longitudinal findings from a large community sample
Current Biology, 23 November 2011doi:10.1016/j.cub.2011.10.052REM Sleep Depotentiates Amygdala Activity to Previous Emotional Experiences
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