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Cette invention française n’existe encore que sur le papier. Mais si cet appareil fonctionnait, le monde de l’énergie serait bouleversé.Un ingénieur français a-t-il inventé une prodigieuse machine à produire de l’électricité ? Un générateur inédit qui ne consomme aucune autre énergie, donc ne coûte pratiquement rien et ne dégage pas la moindre pollution ? Source perpétuelle d’électricité renouvelable, ce rêve écologique a été imaginé par Luc Besançon, le patron de LMW9, une start-up domiciliée à Aubagne. Le plus troublant, c’est que sa découverte intrigue les spécialistes les plus pointus, et il suffit de voir qui lui rend visite, le mois prochain, dans les Bouches-du-Rhône, pour se convaincre de ne pas prendre son aventure à la légère. Car Elon Musk , le génial patron de Tesla Motors, numéro 1 mondial des véhicules électriques , a demandé à Jérôme Guillen, le vice-président en charge des ventes mondiales de sa marque, d’aller examiner le dispositif de Luc Besançon.Cette machine s’appelle LLW9. Le prototype, actuellement en construction, a la forme d’un cylindre de 2 mètres de long. A l’intérieur, des aimants disposés en demi-lune font alterner les phénomènes d’attraction et de répulsion jusqu’à entrainer le cylindre dans un mouvement rotatif. Il ne reste plus dès lors qu’à connecter cette machine tournante à un générateur, genre grosse dynamo, pour produire de l’électricité. Il faut rappeler que la plupart des usines électriques fonctionnent sur le même principe : une centrale au charbon, au fioul, un réacteur nucléaire fabriquent de la vapeur pour faire tourner un générateur. Une turbine à gaz ou une éolienne produisent aussi un mouvement rotatif. Le convertisseur d’énergie LLW9 n’a pour sa part pas besoin de pétrole, d’uranium enrichi, et pas même de vent pour tourner. La position des aimants suffit pour être à l’origine d’un mouvement perpétuel ou presque. «Le fabricant d’aimants avec qui je travaille estime que je perdrai peut-être 15 % de force magnétique après vingt ans d’utilisation», tempère Luc Besançon.En attendant, il cherche à lever 250.000 euros, avec l’aide de l’institut privé IIDSRSI (Institut International pour le Soutien à la Recherche Scientifique Innovante), de Sophia-Antipolis, pour terminer de construire son prototype. Une quarantaine d’investisseurs individuels lui ont déjà apporté la moitié des fonds. Si tout va bien, le premier convertisseur devrait être opérationnel à la fin de l’an prochain. D’une puissance de 8 kilowatts, cet engin devrait permettre d’alimenter un pavillon de 120 mètres carrés hébergeant quatre personnes. Un projet complémentaire du «Powerwall» cher à Elon Musk. Grâce à ce mur de batteries lithium-ion, rechargées par des éoliennes ou des panneaux solaires, le patron de Tesla espère rendre les habitations totalement indépendantes des réseaux électriques. Dès lors, une association des Powerwalls à des convertisseurs LLW9 suffirait pour changer le monde.Tout cela est-il bien sérieux ? EDF a des doutes, mais le géant national, qui doit entretenir 58 réacteurs nucléaires, ne voit pas forcément d’un très bon œil l’émergence d’un concurrent de ce genre. EDF a pourtant présélectionné LLW9 pour le prix Pulse, son concours d’innovation, en 2016. Schneider Electric, Alstom, Vinci Energie, entre autres, s’intéressent aussi à cette invention. Et puis le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est déjà sur les rangs pour expertiser le prototype dans son centre de Cadarache aussitôt que ce sera possible. Au cas où tous les tests seraient concluants, il ne resterait plus qu’à rechercher une entreprise capable d’industrialiser le convertisseur, pour un coût de production estimé à 5.000 euros par l’inventeur. «Ensuite, nous allons nous efforcer de le miniaturiser», confie Luc Besançon. Il s’agirait cette fois de fabriquer un appareil pouvant être embarqué sur un véhicule pour recharger la batterie en roulant. Une idée qui a aussi de quoi séduire le patron de Tesla.Etienne GingembreLa présentation du dispositif LLW9 en vidéo :
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