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"Victor" nous propulse dans l'après-guerre, les années 50 où l'amitié de deux hommes incarnés par Éric Cantona et Grégory Gadebois se heurte à l'amour d'une femme pleine de doute (Caroline Silhol). Intrigue classique, sauf qu'Henri Bernstein, à l'instar de Sacha Guitry est un styliste et les dialogues vombrissent, pétillent, tournoient, lâchant des bons mots par centaines (des punchlines dirait-on aujourd'hui), et surtout s'autorisant un discours en profondeur sur le genre humain. Le talent d'Henri Bernstein est tel que le fond désespéré et totalement cynique peut passer inaperçu tant le spectacle est formidable et sans baisse de rythme.
Autour de Grégory Gadebois qui domine la pièce de la tête et des épaules, Éric Cantona, imposant, Caroline Silhol, légère et inoubliable, Serge Biavan, solide, et Marion Malenfant, gracieuse, vous en font voir pendant 1h45. Nous ne sommes plus très habitués à autant de sentiments, de littérature, de réflexion, de surprise aussi concentrés. Voilà ce qui rend Victor prodigieux, maitre étalon d'un théâtre classique et luxueux, que le spectateur quitte à regret une fois le rideau retombé.
A voir au théâtre Hébertot à Paris 17e à 21h en semaine, et en matinée à 17h le dimanche.
Réservations ici