Egon Schiele est un peintre, un poète et un dessinateur autrichien né le 12 juin 1890 à Tulln-an-der-Donau près de Vienne et mort le 31 octobre 1918 à Vienne.
Le père, né à Vienne, est chef de gare. Son propre père, pionnier de la construction des chemins de fer, avait participé à la réalisation de la ligne ouest entre Prague et Cheb. La mère d'Egon est issue d'une famille de paysans et d'artisans de la Bohême-du-Sud. Egon grandit auprès de ses deux sœurs, Mélanie et Gerti - l'aînée, Elvira, étant décédée en 1893 à l'âge de dix ans.
Dès l'enfance, Egon Schiele marque un vif intérêt pour le dessin, auquel il s'exerce régulièrement. Sa scolarité se déroule successivement à l'école primaire de Tulln, au collège de Krems-an-der-Donau et au lycée de Klosterneuburg. Dès 1905, année du décès de son père (il a quinze ans), il exécute ses premières peintures, notamment des autoportraits. Le décès de son père ternit sa jeunesse et lui donne une vision du monde sombre et torturée. Son oncle, ingénieur et inspecteur supérieur des Chemins de fer d'État, devient alors son tuteur. S'appliquant à respecter les intentions du père d'Egon, il tente, sans succès, d'orienter le jeune garçon vers une carrière dans les chemins de fer, à l'École Polytechnique supérieure. Cependant, avec l'accord de sa mère et l'appui de son professeur de dessin, Schiele entre en 1906 à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Mais, ne pouvant supporter la tutelle académique de ses maîtres, il quitte l'Académie, suivi d'amis partageant les mêmes convictions.
Il fonde alors le Neukunstgruppe (Groupe pour le nouvel art), se faisant ainsi remarquer par Arthur Roessler, critique d'art, qui devient durant les années suivantes son principal protecteur. Parmi les membres de ce groupe se trouvent différents amis rencontrés à l'Académie : Anton Peschka, Anton Faistauer, Anton Kolig, Robin Christian Anderse, Franz Wiegele. Leur amitié jalonne la vie de Schiele : chacun appuie l'autre pour promouvoir les premières œuvres des autres. Peschka épouse en 1914 une des sœurs d'Egon, Gerti.
Schiele découvre à Vienne un art différent lors d'une exposition d'artistes du deuxième mouvement de la Sécession viennoise, proche de l'Art nouveau. Âgé de 17 ans, il rencontre en 1907 Gustav Klimt, alors âgé de 45 ans, en qui il reconnaît son modèle et maître spirituel. L'admiration est réciproque entre les deux artistes.
1909 voit la première participation de Schiele à une exposition publique à Klosterneuburg. Il présente la même année ses œuvres à l'Exposition internationale des Beaux-Arts à Vienne, qui lui permet d'établir ses premiers contacts avec collectionneurs, éditeurs et aussi architectes - tels Otto Wagner et Josef Hoffmann. Ce dernier dirige alors L'Atelier d'Art de Vienne, fondé en 1903, visant au soutien des arts et de l'artisanat, pour laquelle travaillera Schiele en 1909 et 1910.
Il peint de nombreux portraits d'amis et autoportraits, qui sont exposés dans de nombreuses galeries autrichiennes, hongroises et allemandes. La critique est partagée, une petite partie seulement de l'opinion reconnaissant son talent, l'autre part allant même jusqu'à qualifier ses œuvres d'« excès d'un cerveau perdu ». Il adhère en 1911 au groupe Sema de Munich, auquel appartiennent déjà Paul Klee et Alfred Kubin.
Il rencontre en 1911 une jeune femme à la réputation sulfureuse, Wally Neuzil, déjà modèle de Klimt, qui devient son propre modèle et sa compagne. Tous deux emménagent en province, à Krumlov, en Bohême-du-Sud (aujourd'hui République tchèque). La ville met alors à sa disposition sa plus vaste salle pour qu'il y réalise ses grands formats. Cependant, les habitants de Krumlov manifestant une antipathie de plus en plus marquée pour la vie et les toiles trop audacieuses de Schiele, l'artiste se voit obligé de quitter la ville, pour s'installer avec sa compagne aux environs de Vienne. L'accueil de l'artiste n'y est guère plus ouvert : la profusion des dessins à caractère érotique de Schiele, couplée à des soupçons de détournement de mineurs à son encontre, conduisent à son arrestation en 1912. Il passe vingt et un jours en détention provisoire. Au procès, le juge le condamne à trois jours supplémentaires pour outrage à la morale publique en exposant dans un lieu public accessible aux enfants des œuvres outrageantes aux bonnes mœurs, le détournement de mineur n'étant cependant pas retenu. Une centaine de ses peintures, majoritairement des nus, sont confisquées par le tribunal départemental. En prison, Schiele crée une série de treize tableaux illustrant les difficultés et l'inconfort d'être enfermé dans une cellule.
En 1913, Schiele rompt avec Wally et voyage en Carinthie et à Trieste. Il loge quelque temps chez sa mère à Vienne, avant de trouver un atelier, où il travaille jusqu'en 1918.
Sur l'intervention de certains personnages reconnaissant son talent, il est dispensé du service armé, et fait son service de guerre dans l'administration. Il peut ainsi continuer de peindre, et d'exposer en Autriche, Allemagne, et Scandinavie. Quatre jours avant son service de guerre, il épouse Edith Harms, sa voisine, le 17 juin 1915, inaugurant ainsi une période moins tourmentée de sa création. Le 21 juin, il commence son service à Prague, accompagné d'Edith qui s'installe à l'hôtel. Elle le suit aussi à Jindrichuv Hradec, où il suit son instruction de base. Schiele est ensuite placé aux environs de Vienne comme soldat de garde, et obtient la permission de passer son temps libre dans son atelier à Vienne. À partir de mai 1915, il exerce la fonction de clerc dans un camp de prisonniers en Basse-Autriche, où il réalise quelques portraits d'officiers détenus. Il est transféré en 1917 dans l'Intendance impériale et royale de Vienne.
Le 6 février 1918, Klimt décède. En mars doit se tenir la 49e exposition de la Sécession viennoise, qui aurait dû être présidée par Klimt. Schiele se charge alors de l'organisation. Il expose 19 huiles et 29 dessins. L'exposition rencontre un franc succès : une part importante de ses œuvres est vendue, et Schiele obtient des commandes de portraits de personnalités, ce qui lui permet de louer un second atelier pour ses grands formats.
Le peintre n'a pas le temps de réaliser la plupart de ses commandes : le 28 octobre 1918, sa femme, alors au sixième mois de sa grossesse, décède de la grippe espagnole, qui se répand alors dans tout Vienne et fait des millions de victimes en Europe. Egon Schiele meurt de la même maladie trois jours plus tard, le 31 octobre 1918.
Egon Schiele a également écrit des poèmes.
D'après Wikipédia