TITRE : La Dictature Aléatoire
AUTEUR : Gabriel ARLYS
EDITIONS : Boz’Dodor
Résumé :
599…
599 années après Ka…
L’an 2753 après Jésus-Christ selon le décompte utilisé dans l’ancien monde...
Dans la cité d’Anse-la-belle, la civilisation Zéphyr vit en harmonie avec la nature depuis près de six siècles. Cette utopie écologique fut permise grâce à l’avènement de la « puce ». La puce détermine aléatoirement la durée de vie de chaque Zéphyr, entre 40 et 60 ans, réglant ainsi les problèmes de surpopulation, de retraite, d'impact sur l'environnement...
En 599, alors que la civilisation Zéphyr s'apprête à quitter Anse-la-belle pour la transition de fin de siècle, Noa Larsen, un Zéphyr connu et apprécié de tous, va dépasser le seuil fatidique des 60 années de vie. A l'intérieur d'un monde socialement et écologiquement parfait, est-ce que ce dysfonctionnement passera inaperçu ? Ou, est-ce que le bonheur, même collectif, se révèlera n'être qu'un point d'équilibre instable ?
Mon avis :
Je remercie les éditions Boz’Dodor pour leur confiance et je suis vraiment ravie de ce partenariat avec eux. La Dictature Aléatoire est la troisième œuvre que je lis de cette maison d’éditions.
Ce roman m’a surpris et ce sur plusieurs points. Tout d’abord l’intrigue. Nous sommes dans un style de dystopie (à mon sens) puisque nous sommes en 2753 soit 599 années après qu’une épidémie ait ravagée la planète. C’est fur et à mesure de la lecture qu’on comprend les règles mises en place et la « frayeur » de l’épilogue. J’ai apprécié de découvrir le début de cette nouvelle civilisation que sont les Zéphyrs, mais j’ai surtout aimé que ce ne soit qu’un rappel.
Ensuite viennent les protagonistes. Je n’ai pas trouvé de personnage principal et je ne me suis pas attachée à eux. Tous ont leur importance et la narration nous permet d’avoir une vision d’ensemble. Evidemment, Noa est sous les feus des projecteurs puisque dans cette société, il est impossible de vivre plus de 60 ans. Or Noa a passé le cap de ses 60 ans. Viennent ensuite sa famille (sa femme, sa fille Calista et son fils) et Chris, son voisin épris de Calista mais dont la fonction lui interdit une vie de famille. C’est cet évènement : la non-mort de Noa qui sera déclencheur d’un désir de rébellion contre le système.
Cette nouvelle société est régie par un groupe de 5 personnes qui se transmettent les noms de leurs prédécesseurs, et possède un bon nombre de lois afin d’éviter que la planète soit à nouveau surpeuplée. Le désir de privilégier la Nature est louable mais cela va à l’encontre des libertés de l’Homme. Bref, en tant que lectrice, j’ai eu l’impression de me retrouver entre deux étaux et dans l’incapacité d’avoir un avis et de prendre parti. Alors je me suis laissée portée par le récit, témoin passive de ce mouvement de société.
J’ai pris plaisir à lire cet ouvrage même s’il m’a fallu les premiers chapitres pour bien entrer dans le sujet. D’ailleurs l’objectif de ces chapitres est justement de mettre en avant les bases de cette société Zéphyr, les raisons de son existence et les objectifs. Et il faut dire que les idées développées sont percutantes ! N’a-t-on pas en Chine la politique de l’enfant unique ? Par contre imposer un « rôle » à chacun, un géniteur pour les enfants (afin d’éviter les risques de tares), une mortalité entre 40 et 60 ans, euthanasier les « éléments défectueux » peuvent paraître ignobles. Mais dans la logique d’une société parfaite en adéquation avec le respect de la Terre, elles sont acceptées… par presque tout le monde.
Je n’ai rien à redire sur la plume de l’auteur. On se laisse emporter sans aucun soucis et on sent le travail effectué pour avoir créer ce monde futuriste. Ce fut une lecture instructive (si je peux dire) mettant en valeur l’Homme et ses désirs.
Extrait :
"- Mais je ne peux pas faire autrement, on peut déjà s'estimer heureux, je suis le seul Zéphyr à avoir vécu 60 années pleines. De toute manière on ne me laissera pas le choix. Une fois que le Cercle de décision sera au courant, Reto Erding me fera exécuter, car je représente un danger pour la continuité de la civilisation.
- Alors on ne dira rien, tu pourras rester ici avec nous, avec moi. Et puis rappelle-toi, le discours de proclamation de la civilisation Zéphyr énoncé par le premier Reto Erding, celui qu'on nous enseigne à l'école. Il insiste bien sur l'importance du hasard, des phénomènes aléatoires. C'est le hasard qui a conféré l'immunité contre Ira mopasavensis à nos ancêtres. Pour toi c'est la même chose, c'est le hasard qui a fait que ta puce ne marche pas, c'est indépendant de ta volonté. Mais je crois que c'est un signe, je pense que tu seras le renouveau de la civilisation Zéphyr."
- N'y pense pas ma belle, ils ne prendront jamais un tel risque. Rappelle-toi l'article XIV de la charte : Les 14 premiers articles ne pourront ni être supprimés, ni même être modofoés. Et dans les premiers articles de la charte il est inscrit que chaque citoyen Zéphys devra mourir entre 40 et 60 ans. C'est irréversible."
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