A l'occasion de l'anniversaire du personnage d'Anastasia Steele, ce 10 septembre, l'auteure du roman Cinquante Nuances de Grey, EL James, a souhaité, comme elle en a l'habitude, faire un cadeau à ses fans et a posté, sur ses réseaux, un extrait inédit mettant en scène Ana et Christian. On y découvre Ana qui est en train de lire un roman.
Pour lire en version originale c'est ICI.
Traduction (merci de créditer la page FB de La Trilogie Cinquante Nuances de Grey (Fifty Shades) d'EL James
Ana jeta un coup d'oeil à sa montre . Christian l'attendait à la maison dans une demi-heure. Peut-être devrait-elle rentrer à la maison plus tôt ? Non... Qu'il attende ! Elle sourit et tira de la pile branlante un manuscrit au hasard et commença à lire.
C'est sa langue qui attira d'abord son attention. Elle était petite et rose et s'activait à lécher les gouttes de glace fondue qui dégoulinaient le long du cône. Elle essaya de les capturer avec de petits et coups délicats en pointant la langue entre ses phalanges mais elle menait une guerre perdue d'avance. Alors elle remonta d'un grand coup le long du cornet par dessus ses doigts.
Putain. Son sexe durcit de façon inattendue. Il fronça les sourcils et s'agita sur son tabouret. Il essaya de porter son attention ailleurs et fixa son café tiède. Mais le plaisir enfantin sur son visage, ses yeux sombres et brillants, et la façon dont la brise d'été jouaient avec ses longues mèches chatains attira irrésistiblement son regard à nouveau de l'autre côté de la vitre du café.
Elle vérifia que personne ne faisait attention à elle sur la jetée. C'était une chaude après midi de septembre, un vendredi et il n'y avait pas grand monde. Elle mordit l'extrémité du cône, colla ses lèvres au petit trou et aspira. Elle le fit avec tant de force que toute la vanille glissa dans le vortex ainsi créé.
A cette vue, tout son corps s'immobilisa. Les quelques touristes qui passaient disparurent et il fut lui aussi aspiré dans le vortex, sous son charme. Son corps se tendit à nouveau.
Elle leva les yeux, soudain consciente que quelqu'un l'observait et elle croisa les siens à travers la vitre. Les verts contre les bruns. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et le fixa audacieusement. Il voulait détourner le regard mais il était comme prisonnier, pris en flagrant délit en train de la mater comme un ado gourmand. Oui. C'était ce qu'il faisait. Il matait cette fille.
- Sympa le spectacle? cria-t-elle.
Il ne parvenait pas à déterminer si elle était en colère, heureuse ou méchante. Il voulait crier en retour. Autant que vous appréciez la glace. Mais il n'en fit rien. Il y avait un couple de personnes âgés qui dégustaient tranquillement leur thé au lait de l'après midi et il ne voulait pas les déranger. Et puis, en plus il était timide.
Elle pencha la tête de l'autre côté.
- Alors ?, cria-t-elle.
Il haussa les épaules, gêné. Elle n'avait pas honte de crier comme ça sur un étranger alors que tout le monde pouvait l'entendre ?
Elle fit quelques pas dans sa direction, toute en longues jambes et petite jupe courte d'été., l'observant à travers ses cils. Elle inspecta de cette petite langue rose l'intérieur du cône et aspira de nouveau l'extrémité. Il était comme envouté. Elle portait un tee-shirt serré, une minijupe en jean et des ballerines, elle était mince mais pulpeuse, très pulpeuse. Il s'agita de nouveau sur son siège. Elle finit de dévorer le cône mais un dernière goutte de glace fondue glissa le long de sa main jusqu'à son poignet. Sans le quitter des yeux, elle la lécha et déposa un baiser sur chacun de ses doigts quand elle eut terminé. Il étouffa un gémissement. De la même main, elle lui fit un petit signe.
Il répondit instinctivement, puis il fronça les sourcils et baissa son bras.Elle éclata de rire, rejetant la tête en arrière. Elle riait de lui ? Avec lui ? Il ne savait pas mais son rire était communicatif et il sourit. Elle lui répondit de la même façon, pour une raison inconnue elle tapa ses mains l'une contre l'autre et prit la direction du café.
Merde, elle vient ici.
Quelques instants plus tard, elle se tenait devant lui, les joues rosies, de gêne ? D'excitation ? Il ne savait pas. Elle était plus jolie et plus âgée qu'il ne le pensait.
- Bonjour, dit-elle en lui tendant la main qu'il savait devait être toute collante. Il eut un coup au cœur en pensant à son petit garçon.
- Salut, répondit-il. Il saisit la main tendue et la secoua légèrement.
- Tu es un Yankee ?
- Je suis Américain, oui.
- Est-ce que j'ai gagné un café après mon petit spectacle ?
Il était étourdi, assis mais étourdi.
- Bien-sûr.
Il fit un signe à la serveuse qui s'ennuyait et elle s'approcha de nouveau.
- Deux cafés, s'il vous plait ;dit-il.
- Un cappucino et un americano, coupa Miss Glace, en lui souriant ironiquement
La serveuse la regarda avec un brin de dégoût et fila vers le comptoir.
- Alors que fait un séduisant Américain sur la jetée de Southwold au milieu de l'après midi ?
Séduisant ? le mot flatta son égo fragile.
- Des affaires, essentiellement.
-Tu as l'air de revenir de la pêche, dit-elle sur un ton joueur.
- Aujourd'hui pêche. Je vous en prie, asseyez-vous.
Il trouvait étrange qu'elle ait été aussi audacieuse pour se présenter et exiger un café et qu'elle hésite maintenant à prendre un siège.
Elle s'assit sur le tabouret à côté du sien et il put ainsi examiner son charmant visage. Elle était dans le début de la vingtaine, pas dans l'adolescence comme il l'avait cru au départ. Sa conscience et sa libido poussèrent un soupir de soulagement mais elle demeurait cependant trop jeune. Trop jeune pourquoi ?
- Que fais-tu quand tu ne pêches pas ? Demanda-t-elle, ses yeux sombres emplis de curiosité et en jouant avec la chaine autour de son cou.
- Je regarde des jeunes femmes manger des glaces.
Elle arqua un sourcil.
-Tu as l'air de dire que c'est cochon.
Il sentit son visage s'enflammer. Qu'est-ce qui lui avait pris de dire ça ? Peut-être que c'était à cause du bout de sa langue qui sortait de sa bouche pour humecter ses lèvres. Cela le fit durcir une fois
de plus. Il piqua de nouveau un fard devant la réaction de son corps. Mais quel âge j'ai ? Quatorze ans ?
-Vraiment, dit-il, sa voix était rauque.
-Oui, vraiment. C'est à cause de ma technique ?
Il cligna des yeux plusieurs fois. Elle le draguait ? Pour de vrai ?
- Jaime bien le léchage, répondit-il , stupéfait de l'aisance avec lequel il entrait dans son jeu.
- Tout le monde aime ça, dit-elle en souriant.
- Oui comment pourrait-il en être autrement ?
- Comment bon sang cette conversation avait-elle pu tomber en dessous de la ceinture aussi vite ?
Son sourire s'élargit et il ne put s'empêcher de l'imiter.
- Tu as l'air d'être un solitaire.
C'était si évident ?
- Je voyage seul, dit il.
Elle se pencha vers lui et regarda autour d'elle avec un air de conspiratrice avant de le regarder dans les yeux. Sa respiration se bloqua dans sa gorge à sa proximité.
- Bien. Parce que tu as l'air d'être aussi un homme qui a besoin d'une bonne baise.
Le temps s'arrêta... Il avait bien entendu ? Elle avait dit « baise » ?
- Je vous demande pardon Madame ?
- Tu as très bien entendu. Elle sourit.
Il la regarda, rendu muet par la stupéfaction. Tous les idées préconçues qu'il avait sur son innocence s'écroulèrent dans un petit tas à ses pieds.
- Allez viens, oublie le café, dit-elle. Baiser c'est mieux que pêcher. Et tu as l'air d'en avoir autant besoin que moi. C'est ton jour de chance.
Le téléphone d'Ana vibra sur son bureau, interrompant sa lecture. Un message de Christian.
A la maison. Maintenant.
Ton cadeau d'anniversaire t'attend.
Ce n'est pas une invitation.
Ana sourit, un délicieux frisson courant le long de son dos et elle répondit :
J'arrive, Mr Grey.