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RMC Run Tonic, première du nom

Publié le 10 septembre 2015 par Emmanuel S. @auxangesetc

Dimanche dernier, je me suis laissé embarquer par Christian sur la RMC Run Tonic. Un 10k de rentrée, en plein Paris, dans le quartier d’Austerlitz. Il s’agissait d’une première édition. Le créneau de cette course était simple mais finalement atypique: courir en musique et revivre, le temps du parcours, les super tubes des années 80 à nos jours. Plutôt sympa comme concept.

Les animateurs vedettes de RMC étaient présents. Amusant de voir les « têtes » des voix que l’on entend dans nos émissions favorites.

Qui dit Christian, dit joëlette. Je me suis donc paré de jaune, couleur des Dunes d’Espoir (clic), pour courir avec un enfant handicapé. Nous étions 2 équipes, avec quelques personnes de Décathlon venus spécialement pour découvrir une course différente: courir pour un autre que soi. Il y a quelques « CDC-runners »: Christian, Yann, la chinoise et moi. La chinoise, c’est Céline. Elle est aussi chinoise que vous et moi, avec quand même des origines asiatiques. Elle n’est pas seulement là parce qu’on court dans le 13ème arrondissement à deux pas du quartier asiatique. Mais cela ne l’a pas empêchée de se faire chambrer par tout le monde. Mais ça fait rire les enfants. Et Christian aussi. Oui, donc tous les enfants, petits et grands

:)

Côté organisation, je dois dire que c’était un peu la cata: 1h10 de retard pour le départ, un 10k qui se tranforme en 7,5k, parcours modifié à la dernière minute, et donc l’absence de délimitation du parcours dont l’orientation a été confiée aux seuls bénévoles.

Il faut dire aussi que les dieus du stade étaient contre les organisateurs: un parcours à modifier suite à l’injonction de la préfécture de Paris 3 jours avant le jour J (pour cause de migrants installés sur le parcours initalement prévu, et refus politique de les déloger), désistement en masse des bénévoles, préfecture de Paris qui vérifie la sécurité du parcours le matin même à 9h (pour un départ à 10h…). Bref, pas idéal pour parfaire une première édition.

L’essentiel était de faire plaisir aux enfants après tout. Pour cela, l’organisation et son speaker ont mis plusieurs fois les Dunes à l’honneur. Ce sont donc sous les applaudissements d’une foule en colère délire que l’on peut s’élancer en premier. A nous la route ouverte par deux cyclistes de la police. Cela ne m’arrivera jamais (ndlr: d’être en premier), autant en profiter!

Les coureurs prennent le temps de nous encourager en nous doublant. C’est amusant de voir d’ailleurs que ce sont surtout les premiers à doubler (hors élites ou potentiels vainqueurs qui ne perdent pas leur souffle à encourage qui que ce soit) qui nous encouragent et prennent le temps de la discut’. Plus on se fait rattraper, et moins les gens parlent avec nous. Curiosité du runner parisien.

Avant même le départ, les regards surpris des participants participent magnifiquement à la sensibilisation au handicap, sublimée par des « c’est génial », « tu as vu ce qu’ils font » ou autres exclamations du genre. Cela fait plaisir de voir que les gens sont finalement touchés par cette action et donc par le handicap des enfants.

Sur la course, il ne manquait que l’ambiance. Entre les coureurs fatigués d’avoir attendu aussi longtemps pour un prix du dossard élévé, et finalement l’absence quais-totale d’ambiance, le coeur n’y était plus. Pour nous, c’était différent. Grâce à Christian, nous étions invités, donc le prix n’entre pas dans mes critères de « jugement » de cette course. Mais du coup ça a quand même un peu plombé l’ambiance. Et comme le parcours a été modifié, les sonos étaient absentes, donc pas de musique alors que c’était là tout le thème de la course. Là encore, une petite déception bien sûr.

En tout cas, on s’est bien marré, les enfants ont été félicités et encouragés. Les gars de Décathlon ont été marqués par cette première expérience de course en joëlette. L’objectif est donc rempli. Et pour moi, cela m’a permis, le temps d’une course, d’oublier cette photo insoutenable qui a ravivé en moi une cicatrice terrible, cette photo qui m’empêche de dormir depuis maintenant une semaine et qui hante mes nuits. Rien de pire qu’un enfant mort, cette innocence volée, cette vie qui s’arrête si tôt, de manière si injuste.

Pour couronner le tout, comme à chaque course, c’est touchant. Dans le bon sens du terme car l’action est purement désintéressée et voir la joie de ces enfants est quelque chose de vraiment exceptionnel. Mais cela demande aussi beaucoup d’émotions de voir une joie si simple et si honnête, comparée à un quotidien si compliqué pour eux, de savoir qu’une heure de course leur apporte tellement de bonheur alors que cela ne nous demande finalement qu’un peu de temps et de sueur. Il me faut, comme toujours, du temps pour m’en remettre.

A l’arrivée, l’organisation, en bons commerciaux, précisait que le dossard pour la prochaine édition était offert aux participants. Et ça, ça mérite d’être souligné car tout organisateur n’aurait pas eu le même égard pour ses convives. J’espère donc que les coureurs sauront apprécier le geste et comprendre les difficultés extérieures qui ont mis à mal cette première édition. Il est toujours difficile d’avoir une première organisation parfaite.


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