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Je ne veux pas d'une passion, Diane Brasseur

Par Laurielit @bloglaurielit

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Je ne veux pas d'une passion.

Tu ne veux pas d'une passion?

Non. Il ne veut pas d'une passion. Et elle, veut-elle d'une passion?

Voilà c'est dit, il lui a donné rendez-vous dans le café "Les Rêves", celui du quartier, celui-là même où ils s'étaient embrassés sur la banquette du fond. Elle est arrivée. Il y avait une dame avec son enfant à l'entrée. Il lui a dit "Je ne veux pas d'une passion". Il est parti. Elle a commandé une bouteille de champagne et pour faire le deuil, a assemblé des bouts de son histoire d'amour, qui venait de se terminer là. Chaque chapitre est un bout de leur histoire, de leur découverte intellectuelle, sensuelle, physique. Ces petits bouts parfois insignifiants mais qui construisent tant. Ces chapitres s'alternent avec des souvenirs de la narratrice avec son père. Ce père avec ses mains (très présentes dans le livre) si atypiques, si grandes, protectrices, maladroites. Ce père un peu pittoresque, très attachant...ce père avec qui elle entretient un lien si fort. Les deux histoires se chevauchent, s'alternent, parfois sans lien, dans un espace-temps différent et emmène le lecteur dans les pensées profondes de la passion.

J'ai beaucoup aimé replonger dans l'univers de Diane Brasseur, découverte avec son premier roman "Les fidélités". J'aime la sensibilité de cette auteure, j'aime sa précision (c'est vraiment une de ses grandes forces je trouve), j'aime ce regard assez dur qu'elle peut poser sur elle-même et cette clairvoyance sur notre société. Il est encore question d'une histoire d'amour comme vous l'aurez compris dans ce deuxième roman mais c'est une toute autre histoire, un tout autre regard porté sur la relation amoureuse car cette fois il est bien question de deux amours, l'homme censé être "le bon" et son père. Cela m'a rappelé par moment le style de l'écrivain Laurence Tardieu quand elle parle de ses parents, notamment le cri d'amour à son père dans La confusion des peines. Avec justesse et encore une fois en arrivant à contourner les clichés, Diane Brasseur marque sa différence dans le traitement d'un tel sujet glissant. Cette histoire fera sans aucun doute écho à de nombreuses situations des jeunes femmes d'aujourd'hui. Personnellement j'ai été un peu moins touchée par ce sujet que celui de son premier roman et je m'attendais à un petit rebondissement ou explication mais dans ce livre comme dans la vie, tout ne s'explique pas toujours et se vit. C'est donc tout simplement dans la tête de la narratrice que le lecteur se retrouve avec ses questions, sa tristesse, ses souvenirs. On en ressort un peu sonné, un peu ivre et mélancolique. Une plume à lire et suivre sans aucun doute.

Une lecture que je partage avec ma Stéphie.

La chronique de Sophie.


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