Énorme travail accompli par Monsieur Pierre BARDIN sur La population noire dans le Paris du XVIII ème siècle et paru dans Généalogie et Histoire de la Caraïbe 1/38
Voici un court extrait de ces pages :
En guise de conclusion, je reconnais bien volontiers que cette recherche avait ses limites, mais j’assume qu’une étude plus approfondie de ces deux dépôts d’archives, pratiquement ignorés, apporterait, pour la période concernée, un autre éclairage sur les faits, les relations, le comportement, loin des clichés actuels, devenus des vérités intouchables, à l’égard de milliers de personnes issues de l’esclavage, venues de gré ou de force, vivre en France, mais qui ne constituèrent jamais, bien au contraire, un danger pour les Institutions, et se fondirent le temps passant dans l’ensemble de la population.
A retrouver sur http://www.ghcaraibe.org/articles/2015-art20.pdf
Et comme cela ne suffisait pas voici Natifs d’outre-mer au service du Roy par le même Pierre Bardin dont voici sa conclusion :
Il ne peut en être question, tant il est vrai que cette étude avait ses limites. Dans le temps dont je disposais, il était impossible d’inventorier la totalité des régiments d’infanterie (102 rappelons-le, un dixième seulement a été inventorié) ainsi que ceux des formations de cavalerie. Impossible non plus d’aller à Aix en Provence, aux Archives d’outre-mer, consulter les registres des régiments coloniaux formés dans les îles à partir de 1773. Cependant cette trop courte étude aura permis de constater une égalité totale de traitement administratif entre tous ceux qui s’enrôlaient quelles que soient leurs origines, blancs ou noirs. Je n’ai relevé aucune mention pouvant mettre en évidence quelque ségrégation. Un seul cas retenu, plaisantant sur la couleur : « Scipion dit La Neige… ». L’admission à l’Hôtel des Invalides était totalement inconnue sauf de quelques spécialistes. Quant à savoir quels étaient les rapports d’homme à homme, ceci est une autre approche, puisque l’on sait qu’ils peuvent être parfois très compliqués. Cependant il est permis de croire qu’ils étaient certainement moins discriminatoires que dans les îles. En effet, les paysans venus des provinces du royaume soumis aux droits et aux bons vouloirs des seigneurs ou des ecclésiastiques (taille, dîme, etc.), Généalogie et Histoire de la Caraïbe 23/24 manifestaient une hostilité visible contre l’esclavage. Les cahiers de doléances rédigés pour les Etats Généraux le démontreront. Que devinrent tous ces hommes à la fin de leur engagement ? Ils s’installèrent définitivement dans le royaume, célibataires, ou fondèrent une famille comme le prouvent les mariages trouvés. Il y en eut certainement d’autres. Il reste maintenant à espérer que quelque thésard ou doctorant en recherche de sujet, trouvera aux archives de la Défense à Vincennes, aidé par un personnel compétent, de quoi sortir de l’oubli, et loin des clichés actuels, tous ces jeunes hommes venus de gré ou de force des plus lointains horizons, servir « Dieu et le Roy », ou la République la Révolution venue, Français à part entière.
Bien entendu les amoureux du Chevalier de Saint-Georges et du Général Dumas savent qu'ils trouveront dans ces pages de recherche des informations inintéressantes.
Ouvrages Consultés :
- - Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne – direction Erick Noël – Editions Droz – 1er Tome : Genève 2011 – 2ème Tome : Genève 2013,
- - Claude Ribbe – Alexandre Dumas – Le dragon de la Reine – Editions du Rocher – Paris 2002,
- - Lucien Abenon – La vie des troupes réglées à la Guadeloupe – Bulletin de la Société d’Histoire de la Guadeloupe – n°36 – 2ème trimestre 1978,
- - André Corvisier – Les soldats noirs du maréchal de Saxe – Revue d’Histoire d’Outre-Mer – n°201 – 4ème trimestre 1968, - G.H.C. n°238 – juillet août 2010 – page 6402
- – Soldats des Antilles et d’Afrique au XVIIIème siècle. Engagement le 6 décembre 1766 de François Scipion dit La Neige, natif du Sénégal,
- - Pierre Bardin – Joseph de Saint George le Chevalier Noir – Editions Guénégaud – Paris 2007.