La guerre du cash est déclarée, mais pas pour vous le voler... enfin pas tout de suite.

Publié le 09 septembre 2015 par Goldfisher
Mesdames, si il devient de plus en plus évident que l’abolition du cash est une réalité qui prend forme, il n'en n'est pas moins que les raisons qui motivent ce mouvement n'en demeurent pas moins mécomprises. (j'entends par là méconnue et/ou incomprises).

Certes le raccourci le plus facile - et donc emprunté par la plupart- consiste à se méfier que le passage au "tout électronique" met le fruit de votre labeur à la merci des sous-traitants du système ainsi qu'aux donneurs d'ordres: les banques, les États et ses ministères de plus en plus gourmands et d'une société bureaucrate dont l'Administration devient la seule raison de vivre.

"ils vont vous voler vos économies !"

Ce à quoi ils répondent: "il n'y a que les criminels qui ont quelque chose à cacher qui utilisent encore du cash !"
etc.

La vraie raison qu'on peut identifier lorsqu'on creuse un peu plus est d'une toute autre nature.

L'abolition de la libre-circulation des instruments monétaires, vu que c'est de cela qu'il s'agit, dessert un but bien plus vicieux. 

Dans les dernières années, nous avons expérimenté le miracle des QE. Quand je dis nous, je devrais plutôt désigner nos élites toutes puissantes, parce qu'en ce qui nous concerne, peu en ont vraiment vu la couleur. 

Le résultat est que nous somme maintenant au sommet d'une masse monétaire colossale dont l'effet secondaire logique serait de faire décoller l'inflation. Or à la surprise générale, il n'en n'est rien. 

La magie a fait effet: on a enfin trouvé la pierre philosophale: celle qui arrive à inverser les mécanismes naturels. Les oiseaux de mauvaise augure peuvent aller se faire battre ailleurs. C'est nous qui sont les plus forts !

Pour les vrais économistes (pas les éclownomistes) la raison est simple: pour que l'inflation ne décolle pas, il suffit de ralentir la vélocité monétaire au fur et à mesure qu'on augmente sa masse.

Pour les non-érudits: il suffit de ralentir la vitesse de circulation de la monnaie dans les mêmes proportions qu'on en imprime davantage.
A l'époque, j'avais expliqué cela ici : http://www.the-goldfisher.com/2015/06/bulle-de-velocite-ce-train-la.html
Pour ceux qui ne veulent pas aller voir l'autre article. voici le graphique publié par la Fed ici

Aucun média ne vous parlera jamais de cette donnée.

Comme vous pouvez le voir, ils y sont bien arrivés à la ralentir la vitesse de la monnaie. Elle est au plus bas depuis près de 60 ans !

Le hic, c'est qu'avec autant de cash en circulation, la vitesse peut décoller à chaque instant. Et dès que ça va se produire, l'inflation détonnera version Hiroshima mon Amour puissance Kawasaki Nikkei tous bien au fond, Banzaï !

En d'autres mots: chaque billet de banque en circulation est une goutte de nitroglycérine qui menace tout leur château de cartes. Pour continuer à emprunter, il leur faudra continuer à imprimer. Et pour continuer à imprimer, il faudra ralentir le tout sinon bardaf, c'est l'embardée.

Et donc voilà comment ils vont gagner 5 à 10 ans en limitant progressivement l'usage du cash. 

En passant au "tout électronique", il leur suffira de tourner un bouton pour ralentir la vitesse de circulation du cash. Notez bien qu'ils ont déjà commencé en rallongeant les délais d'exécution des virements. La panoplie de mesures pour ralentir la circulation monétaires est largement plus large dans une monnaie majoritairement électronique que dans une économie basée sur les échanges physiques.

Ma conclusion est donc que la limitation du cash jusqu'à sa disparition est la suite logique des QE massifs que nous avons connu dans les années post-2008. Et le but poursuivi est d'empêcher les économies d'imploser en prenant entièrement le contrôle de ses flux monétaires.

Cependant, nous ne sommes pas dupes ici. On sait que ça ne marchera pas. Tout simplement parce que:

1. la monnaie est la propriété de celui qui la gagne. L'histoire a démontré que toute tentative de contrôle a mal fini. La seule chose qui change maintenant c'est qu'on a des zordinateurs, des tablettes et des zaille-fones.

2. A la première éruption solaire d'envergure, tout le système grille et tout le monde se retrouvera instantanément sans argent.

3. Une fois le point de rupture atteint, la vélocité du dollar (et des autres monnaies papier liées) va tomber à zéro d'un seul coup tout simplement parce qu'il aura cessé d'être utilisé. Plus personne n'en voudra. Ce sera un retour à une autre forme de monnaie contrôlée et détenue par les agents économiques (peuple, entreprises).

4. Une crise majeure risque de faire effondrer tout cela. N'oublions pas que c'est un château de carte qui ne tiens qu'à la seule hypothèse du : "toutes Choses étant égales par ailleurs". Il y a déjà deux guerres civiles aux portes de l'Europe, une troisième ne surprendra personne. La crise des migrants pourrait très bien dégénérer et déséquilibrer tout ce système qui ne tient plus qu'à un fil.

5. Différents moyens, différents forbans: les bandits de grands chemins ont laissé place aux hackers grassouillets qui pianotent devant leurs écrans. Vos monticules de monnaie virtuelle n'intéressent pas uniquement que les banques et les États: les vilains méchants voleurs le veulent aussi et ils ont généralement une longueur d'avance sur vous (tout comme les brigands des forêts l'étaient).

6. Ils vont gagner du temps mais pas la guerre. En appliquant de telles mesures, ils ne font qu'amplifier les conséquences catastrophique de manière exponentielle à chaque année qu'ils gagnent à fuir en avant. On sait tous bien qu'une économie 100% électronique ne peut marcher que si l'endettement de l'État est inexistant ou stable et que tout le monde gère son budget comme il faut. Ce qui est loin d'être le cas. Et ce le sera tant qu'ils ne se seront pas résolus à l'apprendre dans les écoles, mais ça c'est un autre débat.

Au final, j'ai décidé de moi aussi éliminer tout recours au cash dans mon existence. Au mois autant que faire se peut: je convertis mes espèces en or et en argent métal. Point barre.

On vous aura prévenus !