Après l’excellent Atar Gull et un premier tome de « Tyler Cross » aux allures de one-shot, Fabien Nury, Brüno et Laurence Croix nous surprennent avec un deuxième volet qui ravira de nouveau les amateurs de polars noirs.
Après une histoire de gangsters transposé dans une ambiance western sur les bords du Rio Bravo, Fabien Nury nous plonge dans un univers carcéral pour un récit d’évasion. Le personnage principal de cette histoire totalement indépendante est donc à nouveau Tylor Cross, mais le célèbre braqueur froid et calculateur se retrouve cette fois coincé dans le pénitencier d’Angola en Louisiane suite à un braquage raté. Si ses chances de survie dans cet endroit gangrené par la mafia sont minimes, la probabilité d’une évasion réussie semble encore bien inférieure…
« Angola n’est pas une prison. Sa vocation n’est pas d’enfermer les criminels, encore moins de les réhabiliter. Angola est une entreprise. Son unique raison d’être est de rapporter de l’argent, et à cet égard, c’est une entreprise modèle.»
L’intrigue, finalement assez classique, reprend les ingrédients classiques du genre, mais est à nouveau servie de mains de maître par ce trio parfaitement huilé. L’histoire offre tout d’abord des personnages au caractère bien trempé auxquels Fabien Nury parvient à donner beaucoup d’épaisseur grâce à une psychologie soignée aux petits oignons. Il y a ensuite cette narration en voix-off, légèrement cynique, qui accompagne brillamment les déconvenues et les pensées du héros. Entre un directeur sans pitié et un clan de mafieux aux couteaux bien aiguisés, les auteurs proposent un récit dépourvu de défauts, mêlant violence, corruption et chasse à l’homme.
« – Mon patron ne veut pas d’argent? Il veut votre pardon, et euh, un ou deux services…
– Commence par les petits services c’est le plus facile. »
Ajoutez à cela un découpage cinématographique d’une efficacité redoutable, ainsi que le dessin au style tellement caractéristique de Brüno et vous obtenez un des albums incontournables de 2015, que vous retrouverez inévitablement dans mon Top BD de l’année.
Si vous appréciez cette saga je vous conseille également de lire la série « Parker » de Darwyn Cooke, qui propose également des récits indépendants, mettant en scène un gangster froid et calculateur dans une ambiance polars noirs des années 60.
Ils en parlent également : Belzaran