Chronique : Au plus près du soleil

Publié le 09 septembre 2015 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Tragédie dérangeante, poids des secrets, engrenage pernicieux, Au plus près du Soleil, la dernière réalisation d’Yves Angelo (Les âmes grises, Voleur de vie, le Colonel Chabert) sème le trouble, captive, décontenance tout au long de ce thriller social sur fond de justice, à découvrir dès aujourd’hui au cinéma.

Sophie (Sylvie Testud), juge d’instruction, auditionne un jour Juliette (Mathilde Bisson), pour des faits d’abus de faiblesse sur son amant. Elle se rend compte après enquête que la prévenue est la mère biologique de l’enfant qu’elle a adopté. Loin de se dessaisir de l’affaire, Sophie s’acharne contre cette femme.

Olivier (Grégory Gadebois), son mari, désapprouve son attitude et entre en relation avec Juliette sans lui révéler sa véritable identité. Mais la jeune femme découvre qu’Olivier est le mari de sa juge. Elle ne comprend pas ce qu’il cherche, lui ne peut plus lui révéler la vérité…

Récit filmé en plan séquence, caméra à la main, sur un rythme nerveux, sans musique, dicté par des plans serrés soutenus, comme pour être au plus près des personnages et de leurs désirs, le spectateur se retrouve comme témoin silencieux d’une histoire tragique dont personne ne sortira indemne.

En quête de vérité, chacun des protagonistes, se retrouve peu à peu pris dans un engrenage où la raison n’aura plus de prise avec les événements. Un mensonge en entraîne un autre, la logique vole en éclat, les émotions gouvernent, tyrannisent jusqu’à ce qu’une vérité abrupte s’impose.

Issue épouvantable au point d’en provoquer un haut le cœur insoutenable, Au plus près du soleil, se révèle d’une intensité troublante, viscérale, mise en scène avec talent et fort bien interprété. Sylvie Testud impose avec ingéniosité un jeu tout en retenue aux cotés d’un Grégory Gadebois, impénétrable et d’une sublime Mathilde Bisson, révélation envoûtante, charismatique et bouleversante de ce long métrage.