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Un petit roman tunisien a déguster avec curiosité

Par Citoyenhmida

Tout m’a attiré dans ce petit livre sorti en 2009:

> le titre assez mystérieux: L’HEURE DU CRU;

> l’auteur : Azza FILALI , que j’ai d’abord pris pour une marocaine, malgré un prénom pas du tout marocain, avant de découvrir qu’il s’agit d’un médecin hospitalier tunisien, romancière ayant déjà à son actif quelques titres.

> le format choisi par les éditions tunisiennes ELYZAD : les 180 pages en format 11×19 donnent à ce livre une espèce de légèreté qui rend son contact physique “sympathique”. On peut penser que ce critère est puéril mais j’aime bien les livres qui tiennent bien en main.

heure-du-cru

Dès les premières pages, l’auteur nous emmène dans un univers assez particulier : j’ai mis un certain temps à m’apercevoir que le narrateur était tunisien, plus exactement tunisois, que l’action se déroulait à Tunis, dans un quartier plutôt favorisé de la capitale, que les protagonistes étaient des tunisiens. Je ne sais pourquoi je plaçais tout cela dans une banlieue pavillonnaire parisienne, pas une banlieue dure et à problèmes !

Le narrateur, sa fille, leurs déplacements, leurs relations, le jeune homme qui sera finalement le héros du roman, son père, le professeur atypique, le directeur qui organise des “autodafés des cancres”, le lycée, tout est en porte-faux avec ce que nous imaginons de la Tunisie, même cette Tunisie sous Ben Ali, présentée par les médias comme moderne, parfois même avant-gardiste.

Pourtant, on croit à ces personnages, à ce décor, à cette histoire – tant de fois abordée par tant d’autres – d’écrivain en panne d’écriture qui veut retrouver l’inspiration en s’inspirant de la vie d’un adolescent mal dans sa peau.

Cette construction multiple et assez complexe est menée dans une écriture limpide et légère, malgré la gravité des situations.

Quelques pages du roman sont d’une valeur littéraire certaine ! Surtout celle qui décrivent le retour de l’adolescent dans la Bizerte de son enfance et sa sortie en mer avec son oncle-patron pêcheur et ses cousins! Peut-être que dans ces pages, Azza FILALI se départit de son coté moderniste et redevient tunisienne!

En tous cas, ce petit roman se laisse lire avec délectation et une curiosité certaine.


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