Les deux nouvelles, L’ensemenceur et Les huit enfants du vizir Fares Ibn Meïmoun, composant Le prophète et le vizir publié par les éditions Dystopia, m’ont été conseillé par un ami très proche au bon goût littéraire largement reconnu. Ces récits du couple Rémy sont remarquables par leur cohérence et leur étroite imbrication l’un dans l’autre. La langue y est riche, élaborée, et poétique. Elle offre au lecteur un conte oriental savoureux et coloré dont il serait dommage de trop révéler l’intrigue, si bien posée par nos auteurs.
L’amoureux des belles lettres y trouvera rapidement son compte, le lecteur en mal d’exotisme ou de magie s’en délectera tout autant. Pourtant… pourtant… comment vous avouer que j’ai fini par me lasser des mésaventures de notre prophète, trop impatiente de découvrir une chute qui m’a finalement échappée. Si L’ensemenceur m’a tenue en haleine jusqu’au bout, je n’ai pas su adhérer aux péripéties des huit enfants du vizir et en ai tristement perdu le fil, essentiellement par manque de concentration et d’attention. Le prophète et le vizir nécessite d’avoir l’esprit totalement disponible, et de pouvoir y consacrer de longues plages horaires. L’ouvrage a beau être court, 156 pages, la lecture est dense et lente, et les détails significatifs nombreux. Une immersion complète s’impose afin d’apprécier au mieux toute l’étendue et toute la qualité du travail de recherche, de structuration et d’écriture des auteurs.
Le prophète et le vizir – Yves et Ada Rémy
Dystopia, 2012, 156 p.