Un petit coup de gueule inhabituel, et personnel aujourd’hui. Je suis un peu triste et en colère. Rien de grave, mais bon, fait chier.
J’habite à la campagne, dans un très beau village, au calme et en pleine nature, préservé de l’hyper urbanisation (de moins en moins certes, mais avec un PLU tout de même assez restrictif). Assez bourgeois de réputation, tendance pour les résidences secondaires des gens friqués de la capitale et d’ailleurs (Christine Laguarde y était en villégiature le week-end dernier), mais qui respecte contrairement à d’autres son quota de logements sociaux. A l’école, dans mon village de riches comme disent les jaloux du coin, on trouve plus de mixité sociale, et c’est très bien comme ça, que dans les banlieues ou en centre ville. N’en déplaise à la gauche morale, c’est ici en milieu rural que la mixité fonctionne le mieux. Car nos amis parisiens du week-end qu’on croise en bottes Aigle (parce que la campagne, c’est sale) et en Barbour de chasse le dimanche matin à la boulangerie ne mettraient jamais leurs enfants à l’école ici. Mais je m’égare…
Sous la neige, ça donnait ça… La forme parfaite
@desperatecouchpotatoe
Dans mon joli village à la campagne, il reste quelques terrains à bâtir. En lotissement, pas très sexy pour ceux qui cherchent une maison de vacances. Pas très abordables non plus pour les primo-accédants. Donc ils ne trouvent pas preneurs. Alors quand un propriétaire, comme ma voisine, met en vente un bout de son jardin (constructible) avec quelques terres agricoles à côté (non constructible mais avec assez de surface pour faire un parc), dans un rue au calme au milieu des champs, ça se vend beaucoup plus facilement que de la parcelle de lotissement. Et pour une belle petite somme. Bref, je vais avoir un nouveau voisin.
Sur son terrain, il y avait un arbre. Un arbre magnifique. Genre l’arbre parfait. Un énorme chêne, du genre de ceux qu’on voit sur les dessins, avec de magnifiques énormes branches, équilibrées à la perfection de part et d’autre du tronc. Mon futur voisin aurait même flashé dessus quand il a visité le terrain paraît-il. C’est pour ça que je ne m’inquiétais pas vraiment hier quand j’ai vu les tronçonneuses de compète commencer à l’élaguer. Mon beau chêne parfait. Quand le terrain a été vendu je craignais pour cet arbre. Une merveille de la nature. Mais il l’avait trouvé beau aussi m’avait dit la voisine. Planté depuis des siècles dans un coin du terrain non constructible, parfait pour ombrager un petit espace de leur gigantesque jardin, parfait pour cacher leur propriété des passants dans la rue. Tu vas me dire des chênes, ça court les rues à la campagne. C’est vrai. J’en ai même fait couper à mon voisin de derrière, qui lui en a une forêt entière. Mais celui là, il était vraiment magnifique. Alors j’ai du mal à comprendre. Comprendre qu’on ne puisse pas faire la différence entre quelques chênes parmi les autres, et celui-là. Parce que lui sur son terrain, des arches moches il en a plein. A commencer par le sapin tout cramé qui fait face à ma maison.
Je ne suis pas une grande écologiste dans l’âme, juste ce qu’il faut, mais là, tu vois j’ai carrément les boules. Je ne l’avais même pas pris en photo, juste dans des prises de vues globales. Et ce matin en passant devant, mon arbre n’avait plus une branche. Mon bel arbre parfait.
Et ça, tu vois, ça m’énerve.