Titre original : A Nightmare on Elm Street Part 2 : Freddy’s Revenge
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jack Sholder
Distribution : Robert Englund, Mark Patton, Kim Myers, Robert Rusler…
Genre : Horreur/Épouvante/Suite/Saga
Date de sortie : 26 février 1986
Le Pitch :
Peu de temps après leur installation dans la maison qui a vu la jeune Nancy combattre Freddy Krueger, le croquemitaine de Elm Street, la famille Walsh fait face à des phénomènes étranges. Ron tout particulièrement, qui rêve toute les nuits du tueur griffu. Freddy, qui a décidé de prendre sa revanche, en possédant le pauvre lycéen afin de le forcer à tuer à sa place…
La Critique :
Appâtés par le succès des Griffes de la Nuit, de Wes Craven, les gens de New Line, qui débutaient alors dans le business des films de cinéma, mirent rapidement en chantier une suite. Wes Craven ayant décidé de poursuivre sa route de son côté, c’est Jack Sholder qui fut chargé de la garde du « gentil » Freddy Krueger, afin d’orchestrer sa revanche tant attendue. Une bonne idée, tant le personnage ultra charismatique ne pouvait pas se limiter à un seul long-métrage, mais une bonne idée sabordée.
Le truc de la possession est, depuis le carton de L’Exorciste, de William Friedkin, un thème récurrent dans le cinéma d’épouvante. On possède à toutes les sauces et tant pis si ça ne cadre pas. Malheureusement, c’est tout à fait ce qui se passe avec ce Freddy 2, alias La Revanche de Freddy, et son adolescent habité par Freddy Krueger par on ne sait trop quelle magie perverse.
Tout commence pourtant comme d’habitude. Des jeunes gens se retrouvent piégés par Freddy, dans un cauchemar. Un des jeunes se réveille en hurlant, trempé de sueur, dans sa chambre et va au lycée en essayant de cacher son malaise. Au fur et à mesure que le récit progresse, Freddy se dévoile un peu plus chaque nuit et au bout d’un moment, le film dérape. Cette fois-ci, le tueur veut pénétrer notre réalité, histoire de pouvoir trucider de pauvres quidams, sans attendre qu’ils s’endorment. Parce que c’est chiant de devoir attendre et puis avec ces histoires de mec qui patiente dans l’ombre des rêves, tout le monde se gave de café et de coca. La société est insomniaque et Freddy, qui vient de se relever après avoir pris une méchante branlée par Nancy dans le premier volet de ses aventures, ne veut pas attendre. Ron, le mec qu’il a choisi pour abriter son esprit déviant, est donc condamné à se transformer en Freddy chaque nuit. Un peu comme un loup-garou, sauf qu’ici, il n’y a pas de poil, et la lune n’a aucune importance.
C’est bien joli tout ça, mais à l’écran, la cohérence en prend un sale coup dans l’aile. Au début tout va bien, mais une scène provoque une réaction en chaîne fatale. Une séquence qui voit le héros se promener, un peu comme un somnambule, dans un club SM gay, dans lequel il rencontre son prof de gym. Ce dernier, loin de se démonter, décide d’amener son jeune protégé dans le gymnase du bahut et de lui faire faire des tours de terrain de basket, avant de l’envoyer à la douche. Le tout habillé comme un des Village People (on vous laisse deviner lequel). À noter que le prof en question est interprété par Marshall Bell, un second rôle connu du cinéma américain qui se retrouvera quelques années plus tard, un mutant accroché au bide dans Total Recall.
Alors qu’on ne sait plus trop quoi penser de ce nouveau mode opératoire, Freddy décide de s’inviter à une fête au bord d’une piscine. Il fait cuire les saucisses (véridiques), fait bouillir l’eau (peut-être pour faire des pâtes) et déboule toutes griffes dehors au milieu des convives qu’il bousille les uns après les autres. Tout ça après être sorti du bide de Ron, le jeune possédé… Franchement, il faut suivre. Surtout qu’en chemin, grosse erreur, Freddy à perdu son gant. Maintenant, les griffes lui sortent directement des doigts. D’une scène à l’autre, et non, on ne sait pas trop pourquoi. Tout ce que l’on sait, c’est que le gant fut dérobé pendant le tournage. L’équipe n’en avait-elle qu’un seul en stock ? Peut-être…
À trop vouloir se démarquer du premier épisode, La Revanche de Freddy se tire une belle balle dans le pied. Il n’exploite jamais correctement son personnage et, plus grave, laisse de côté l’imagerie des rêves, que Craven avait si bien illustrée à l’écran, en invitant Krueger dans la réalité. Pour autant, tout n’est pas négatif. Surtout quand on pige que ce film n’arrivera pas à la cheville de son prédécesseur. On peut toujours se marrer avec les réparties de Freddy, toujours en forme grâce à Robert Englund, et certains effets, même si ils n’ont pas beaucoup de sens, ont de la gueule.
Souvent, quand on parle de saga à rallonge, les producteurs s’arrangent pour attendre un peu avant de foncer dans le mur. Là non, ils y sont allés directement. En touchant presque le fond, Freddy Krueger ne pouvait que se relever pour la suite des événements. Et effectivement, c’est ce qu’il fera…
@ Gilles Rolland