La génomique bactérienne et humaine interagissent. De la génétique de l’hôte, dépend en effet le rôle aujourd’hui reconnu dans le métabolisme et l’obésité, des milliers de milliards de bactéries du système digestif. C’est ce que démontre cette étude du Joslin Diabetes Center. Les conclusions, à paraître dans la revue Cell Metabolism, contribuent à décrypter un peu plus, le rôle crucial de certaines communautés de souches bactériennes sur la sensibilité à l’insuline et autres paramètres métaboliques. Elles participent ainsi à la recherche sur la modulation thérapeutique du microbiote.
Le Dr C. Ronald Kahn, directeur des études au Joslin Diabetes Center et le P Mary K. Iacocca professeur de médecine à Harvard rappellent que la relation entre le microbiote intestinal et le risque de diabète de type 2, d’obésité et de syndrome métabolique est aujourd’hui bien documentée. De précédentes études, majoritairement sur l’animal, ont montré qu’une transplantation de microbiote d’humains ou d’animaux obèses à des receveurs sains, pouvait entraîner l’obésité ou le diabète. Mais ici, les chercheurs mettent en évidence la manière dont les gènes de l’hôte interagissent avec les gènes microbiens pour favoriser le développement de ces troubles.
La génomique bactérienne et humaine interagissent : Les chercheurs montrent qu’une souris génétiquement prédisposée à l’obésité devient résistante à la prise de poids après transplantation de microbiote intestinal d’autres souris non obèses. Ils identifient certaines souches bactériennes au rôle positif ou négatif dans le diabète, l’obésité ou les troubles métaboliques, en fonction, en partie, du bagage génétique de l’animal hôte. En bref, la génétique de l’hôte participe aux effets positifs ou négatifs du microbiote sur la santé. Ainsi, certains animaux, et probablement certains humains, développeront un syndrome métabolique beaucoup plus avec certaines communautés bactériennes que d’autres.
» Designer » un probiotique : L’idée est donc d’identifier les bactéries responsables dans différents modèles génétiques animaux, pour identifier les bactéries susceptibles de servir les mêmes fonctions chez l’Homme : » L’objectif en fin de compte serait d’obtenir un cocktail de microbes purifié et optimisé pour le traitement de l’obésité ou du diabète « . Ainsi, dans cette étude, les chercheurs identifient déjà environ 3.000 bactéries différentes dans l’intestin de la souris, dont environ 300 sont assez abondantes, ce qui leur permet d’identifier les connexions entre communautés bactériennes spécifiques et troubles spécifiques. Car il s’agit plutôt de » groupes de bactéries » plutôt que de souches individuelles, qu’il s’agira de "design-er" sous forme d’un probiotique.
Source: Cell Metabolism Sept, 2015 (In Press) via Joslin Diabetes Center Genetic Factors Drive Roles of Gut Bacteria in Diabetes and Obesity
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