Les peuples colonisés, occupés, tentant déséspérément de faire entendre leur voix, ont utilisé le verbe, la poésie, le roman plus que l’image, me semble-t-il. Et quand ils parviennent à produire films ou photos, au Viet-Nam par exemple, ce sont en général des images militantes, guerrières, engagées. Le dominant, lui, a abondamment documenté la vie quotidienne du colonisé : administrateurs et missionnaires ont rempli des albums de photos exotiques, orientalisantes ou de bons sauvages.
Le Gazaoui Taysir Batniji (n°2 : de la série Mer, et n°3 : de la série les Pères) et la Hiérosolymite Rula Halawani (n°1 : Un homme âgé plaisante avec un baigneur de la piscine publique du vilage de Kubar, et n°4 : La récolte des olives) exposent de telles images sur le Pont des Arts jusqu’au 30 juin. D’autres sont à la Maison des Métallos, dont je reparlerai.