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François Hollande, le 7 septembre 2015, lors de sa conférence de presse I Photo ©AFP PHOTO / ALAIN JOCARD - AFP
François Hollande a précisé, ce matin à l’Elysée, la vision de la France sur la question des réfugiés, en appelant à une conférence internationale sur le sujet. Sur les 120.000 personnes que la Commission européenne prévoit désormais de répartir entre les 28 pays de l'Union Européenne, la France s'est engagée à accueillir 24.000 personnes sur les deux prochaines années. Le président de la République a annoncé avoir proposé à l’Allemagne de prendre en charge, dans les prochaines semaines, 1000 réfugiés passés par la Hongrie et arrivés ces derniers jours. Il a aussi appelé à l’organisation d’une conférence internationale sur les réfugiés, qui pourrait se tenir à Paris.
Les quotas sont-ils nécessaires ? - S’expliquant sur les motifs de son changement de position au regard des quotas de réfugiés, que la Commission voulait dès le mois de juin dernier mettre en place en Europe, le président a expliqué qu’on ne pouvait limiter l’accueil de réfugiés à des quotas puisqu’il s’agissait d’un droit, le droit d’asile. Il a aussi motivé ce changement de position par le manque de bonne volonté des autres partenaires européens. "Au Conseil européen, nous avons passé une partie de la nuit à discuter de ce sujet en juin, et le débat a porté sur le volontariat des pays, pour 40.000 réfugiés identifiés. Or seulement 35.000 réfugiés ont été accueillis. Alors on ne peut en rester là, s’il y a plus de réfugiés, il faut d’autres solutions" a expliqué François Hollande. Alors qu’une réunion est prévue mi-septembre sur la mise en place de ce nouveau système, le président a prévenu que "le Conseil européen devrait être saisi si la Commission n’arrive pas à former un consensus" entre les différents pays. Il a aussi fustigé certains pays européens au travers de références suffisamment claires. "Il y a des pays qui voudraient accueillir certains et pas d'autres au nom de critères ethniques ou de religion. Il y a des pays qui voudraient bâtir des murs" a évoqué le chef de l'Etat, interrogé sur le cas de Viktor Orban qui estime que le changement d’attitude de l’Union Européenne risque d’attirer encore plus de migrants.Slovaquie et Hongrie en ligne de mire - François Hollande a rappelé les cas de la Slovaquie, dont les dirigeants ont estimé qu’ils acceptaient d’accueillir les réfugiés s’ils étaient chrétiens. Il a également ciblé la Hongrie, qui a construit une barrière de barbelés sur sa frontière avec la Serbie. Globalement, les pays d’Europe centrale se montrent peu solidaire afin d’accueillir des réfugiés. "Qu’est-ce que ces pays auraient pensé au moment de la chute du mur nous avions dit : ne venez pas, restez la ou vous êtes, attendez. Non nous leur avons dit : nous sommes dans le même ensemble, venez, venez en Europe". Ce discours est toutefois confronté à la réalité. Le 14 septembre prochain, le conseil justice et affaires intérieures extraordinaire réunira les ministres de l'intérieur de toute l'Union Européenne, au Luxembourg. Par ailleurs, la France va démarrer des vols de repérage en Syrie afin d’opérer des frappes contre Daesh. "Chaque guerre appelle une nouvelle guerre", a dit Dominique de Villepin (Le Figaro, 20 janvier 2015).FG