PÉKIN 2008 • "Nous ne faisons pas travailler les enfants !"
Une organisation indépendante accuse quatre entreprises locales liées au comité olympique chinois de faire travailler des enfants. Réfutation immédiate du comité qui promet de faire toute
la lumière... mais sans donner de délai.
AFP
La réputation des Jeux ne sera pas ternie par des entreprises irresponsables qui violeraient le droit du travail, ont martelé les organisateurs des Jeux olympiques de Pékin. Des
entreprises de la province du Guangdong ont en effet récemment été accusées de faire travailler des enfants.
Chen Feng, directeur adjoint du département marketing du Comité d'organisation de Pékin pour les XXIXes Jeux olympiques (BOCOG), a
déclaré ne pas avoir trouvé de preuves des accusations lancées par Play Fair 2008, une association qui milite pour le respect du droit du travail international.
"Les déclarations faites par ces entreprises et le rapport de Play Fair 2008 ne sont pas concordantes, a déclaré Chen Feng. Les quatre entreprises citées ont nié faire travailler des
enfants, mais nous allons poursuivre notre enquête jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Et, si ces accusations s'avèrent fondées, les contrevenants seront
sévèrement punis."
Le BOCOG va s'appuyer sur les gouvernements locaux pour mener à bien son enquête, a déclaré M. Chen. Il a ajouté que Pékin s'intéressait de près à cette affaire et avait enjoint aux quatre
entreprises de s'expliquer.
"Nous ne voulons pas que l'image des Jeux olympiques soit ternie par des entreprises qui violent le droit du travail. Toutes les entreprises qui sont liées de près ou de loin aux Jeux
olympiques de Pékin doivent se rendre compte que leurs agissements en matière de droit du travail, de protection de l'environnement et de contrôle de la qualité ont des répercussions sur
l'image et la réputation des JO de Pékin."
Selon Sun Weide, un porte-parole du BOCOG, ces quatre entreprises – qui fabriquent des produits dérivés : casquettes, sacs et papeterie – ont clamé leur innocence et rejeté ces accusations.
"Mais, bien entendu, nous avons besoin d'approfondir l'enquête", a-t-il dit, en ajoutant que le BOCOG n'avait pas fixé de délai précis.
Dans un rapport publié dimanche dernier, intitulé "Pas de médaille pour les Jeux en matière de droit du travail", Play Fair accusait quatre entreprises du Guangdong, dans le sud de la
Chine, de faire travailler des enfants de 12 ans dans leurs usines de produits dérivés pour les JO de Pékin, et d'y imposer des journées de travail de quinze heures, sept jours sur sept,
pour seulement la moitié du salaire minimum chinois.
M. Chen a élargi la question en promettant de mettre un terme aux contrefaçons qui inondent déjà la capitale à tous les coins de rues et dans les stations de métro. "Nous avons remarqué
qu'il y avait un problème de contrefaçon, a-t-il déclaré. Ces objets ont été fabriqués dans des usines illégales. Nous savons où elles sont et nous allons prendre des mesures judiciaires,
en collaboration avec les autorités industrielles et commerciales."
M. Chen a également tenu à rappeler que le BOCOG avait intensifié ses efforts afin de protéger les intérêts des sponsors. Lors de la compétition, il sera interdit aux athlètes de faire la
promotion d'autres marques que celles des sponsors officiels. "Ainsi Liu Xiang, Médaille d'or aux derniers JO, ne pourra pas faire de publicité pour Nike avec qui pourtant il est sous
contrat", a-t-il précisé.
Shi Jiangtao
South China Morning Post
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Source : http://www.courrierinternational.com