Je n’écris plus ou si peu depuis quelques mois. Pourtant l’envie ou devrais-je dire le plaisir d’écrire est toujours bien présent. Ce goût que j’ai découvert quand j’ai ouvert ce blog, voilà bientôt 6 ans, cette appétence à l ‘écriture que je ne soupçonnais pas, m’a d’abord surprise puis enchantée.
Mais, plus de 420 posts et un million trois cent mille vues plus tard (merci à tous !!!!), l’inspiration s’est un peu tarie, l’actualité du cancer n’appelle pas de réaction de ma part, à l’exception de ce trop fameux droit à l’oubli qui m’a fait sortir de mon silence et sur lequel j’ai écrit, ce n’est probablement pas un hasard, le dernier article en ligne. Droit à l’oubli, droit d’oublier son cancer, son histoire, droit de passer à autre chose ? Et comme je le disais dans « ce n’est qu’un au revoir », la vie qui apporte son lot de surprises chaque jour, m’a amenée vers d’autres activités toujours en lien avec la maladie qui me prennent presque tout mon temps. Peut-être aussi que l’idée d’être cantonnée au statut de « blogueuse cancer » a commencé à me lasser.
Et puis, mes amis, et surtout un auteur, un certain Nicolas, onco-psychologue à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy à Villejuif, m’ont redonnée l’envie ! Parce que mes proches veulent que je continue même si peu, même en pointillé. Parce que Nicolas que j’avais rencontré pour sa thèse sur les blogs parlant du cancer, m’a fait parvenir le manuscrit qui en est tiré. Son analyse de ce site – le pourquoi, le comment – m’a obligée à me pencher sur toute cette merveilleuse histoire. Le pourquoi des mots, de mon engagement, de la fin… Le comment du début, de la montée en puissance, de mon combat… Du coup, je me suis interrogée : avais-je vraiment envie de clore ce chapitre si important de ma vie ? Le temps qui me manque pour revenir vous voir constitue-t-il une raison suffisante pour stopper nette cette aventure ? Finalement, tous les arguments que j’avance pour justifier cette fin ont-ils un réel fondement ?Ai-je tout dit ? Ai-je tout partagé avec vous ?
Ecrire peut être douloureux, comme un accouchement. La page blanche, un clavier, un sujet ne suffisent pas, en tout cas pour moi. Certains posts, les plus personnels sans aucun doute, ont vu le jour en quelques heures, comme en transe, portée par une écriture quasi automatique … D’autres plus techniques, m’ont demandé du temps, de la recherche pour analyser l’actualité, me forger mon opinion. Dans les deux cas – le premier parce que je me dévoilais chaque fois un peu plus, le second par le travail qu’ils me demandaient – j’ai peiné, souffert comme lorsque l’on met un enfant au monde.
D’ailleurs, je parle souvent du blog comme de mon bébé. Cet enfant a grandi, avec et au delà de moi, au delà des mes espérances d’alors, et, aujourd’hui devenu adulte, il vole de ses propres ailes, comme tous les enfants. Mais comme tous les parents, on continue à les aimer, à les chérir, à les voir, sans les conflits du temps de l’adolescence, sans les enjeux de l’éducation, pour le plaisir de partager de bons moments trop courts pour nous, mais si tendres. Et les commentaires que je reçois tous les jours, et auxquels je réponds tardivement, je m’en excuse, me ramènent à ces pages toujours avec un grand plaisir.
Lorsque j’ai discuté avec Nicolas, je lui ai parlé de tous ces nouveaux blogs que je lis avec joie. Une nouvelle génération de femmes qui s’investissent, publient, commentent, partagent leur souffrance, leurs cris, leur envie de s’en sortir ou simplement vous informent de ce qui se passe dans la planète cancer. Je veux croire que vous n’êtes pas, que je ne vous ai pas abandonnées car sur la toile vous trouvez d’autres blogueuses qui écrivent pour vous et qui vous soutiennent à leur tour. (Voir une liste non exhaustive en bas d’article)
Car que serait un blog sans lecteur ? Parce que je ne crois pas qu’on écrive seulement pour soi, (en tout cas dans mon cas), et, comme je le disais à Nicolas, je n’ai pas l’impression de rentrer dans la catégorie des auteurs pour qui l’écriture est thérapeutique. Parce que j’ai écrit toutes ces années pour d’autres, pour être lue, pour aider, soutenir, échanger, informer …. Pour vous.
On donne beaucoup de soi en couchant ses mots sur la toile mais on reçoit tellement plus.
Je ne vous promets pas d’écrire à nouveau avec le rythme effréné qui a été le mien. Je ne vous assure pas de réagir systématiquement aux informations et actus de tout genre qui vont encore davantage encombrer ma boite mail dès le début octobre. Je vous promets simplement de revenir de temps à autres auprès de vous afin de partager mes états d’âme, des infos ou juste pour prendre de vos nouvelles car, je l’avoue, vous m’avez manqué ….
Je vous embrasse tendrement.
Catherine Cerisey
Un grand merci à Nicolas pour son écoute et sa sensibilité et à mes amis toujours si présents qui croient en moi.
Si je vous manque un peu aussi
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