- Nous sommes tous coupables. L'effet d'entraînement de la société sur l'homme est colossal. Notre inconscient est formé par elle, et elle prend en charge notre vie. Comment voir ses errements ? Le seul moyen de ne pas finir criminel est d'éviter que la société ne déraille. Les vrais criminels sont ceux qui ont créé les conditions du déraillement. Il aurait été utile de demander comment il s'était passé. Et comment faire pour qu'il ne se reproduise pas. Cela explique peut-être pourquoi le procès Eichmann a été ce qu'il a été : les gouvernants du monde n'avaient pas envie d'être jugés. Ils sont au dessus des lois.
- Contrairement à ce que dit Hannah Arendt, je ne pense pas qu'il y ait des gens qui jugent mal et d'autres bien. Nous avons perdu la capacité de juger. Tout l'enseignement que nous recevons nous note sur notre façon de régurgiter ce que l'on nous a fait avaler. La critique est interdite.
- Quant au jugement collectif, il me semble, comme elle le dit, devoir obéir à la logique anglo-saxonne : juger, collectivement, c'est créer la société que l'on veut, donc de nouvelles lois. De ce fait, la loi a un effet rétroactif.
Magazine Société
Du livre d'Hannah Arendt, je tire plusieurs idées :