Avant de partir en tournée dans toute la France, Anne Roumanoff est à l’Alhambra pour 100 représentations de son nouveau spectacle «Aimons-nous les Uns les Autres».
A 21 heures tapantes, en toute simplicité, Anne Roumanoff fait son entrée sur la scène de l’Alhambra. Le sourire aux lèvres, avec ce haut rouge qui l’a rendu célèbre, elle se lance dans son nouveau spectacle «Aimons-nous les Uns les Autres». En seulement quelques minutes, le constat est sans appel : la cuvée Roumanoff 2015 est savoureuse et prouve s’il le fallait encore que l’humoriste trouve toujours le bon mot. Celui qui fait mal et réfléchir.
Sans temps mort, Anne enchaîne les personnages haut en couleurs. Et souvent inédits. Elle incarne une militante populiste, conseillère municipale de Cucugnan, une touriste américaine indignée des Parisiens, une mère « confrontée » au mariage gay de sa fille, une femme frappée de phobie administrative ou encore une prêcheuse de sans-dents… Un programme surprenant, déluré mais toujours avec un brin de subtilité.
UN HUMOUR PLUS ACERBE, UNE ÉCRITURE PLUS MATURE
Dans «Aimons-nous les Uns les Autres», pour le plus grand plaisir de ses fans, l’humoriste a également fait la part belle à ses personnages emblématiques. Ils retrouveront les toxines de la coach de vie, les plateaux de tournage des émissions de télé-réalité et bien sûr les critiques assassines de «Radio Bistrot».
Après 1h45 de spectacle, il est temps de baisser le rideau. Avec «Aimons-nous les Uns les Autres», Anne Roumanoff frappe où ça fait mal, tentant d’éveiller les consciences et de bousculer les préjugés. Elle semble plus politisée, plus engagée. Son humour paraît plus acerbe, son écriture plus mature. Comme à l’accoutumée, l’humoriste oscille entre rires et émotion et ose aborder les sujets d’actualité comme la crise des migrants, la liberté d’expression, le terrorisme, la religion ou encore le Front National sans jamais le nommer.
Pour son dernier sketch, Anne a choisi une fable quelque peu cocasse. Il sera question d’un coq et de deux pigeons… Une métaphore du pouvoir. Un one woman show brillant du début à la fin.