CHINON (Indre-et-Loire)

Publié le 07 septembre 2015 par Aelezig

Voilà une petite ville que je connais bien, puisque mes enfants habitent à côté. Elle vaut le détour, si vous avez l'occasion !

Chinon fait partie du Val-de-Loire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco au titre des paysages culturels depuis 2000. A 47 km au sud-ouest de Tours, construite sur les coteaux de la Vienne, sa vieille ville est composée de petites rues plutôt en pente, tandis qu'un quartier, « les Hucherolles », plus résidentiel, s'est posé sur un plateau. Sur les hauteurs domine le vieux château, qui surplombe la ville.

Les hauteurs de la face Sud de ce saillant escarpé abritent des habitations troglodytiques extrêmement anciennes. Très tôt, son extrémité Ouest est fortifiée, probablement par les Gaulois, et sans aucun doute par les Romains. L'archéologie locale indique la présence à Chinon d'une importante agglomération gallo-romaine protégée par des défenses permanentes.

Saint Mexme (Maxime) fonde à Chinon un couvent de moines cloitrés dont il est le premier abbé. Autour du monastère, la population se regroupe.

À la mort du roi mérovingien Clotaire Ier (VIe siècle), la Touraine passe à son fils Siegebert. Le comte de Touraine, Thibault le Tricheur fait restaurer la forteresse en 950.

En raison de la position stratégique de la ville, les comtes de Touraine, et après eux les comtes d'Anjou, ne confieront jamais Chinon à un de leurs vassaux et en conservent toujours l'administration via des gouverneurs. Henri II Plantagenêt, pour sa part, en fait une de ses résidences favorites, répand ses bienfaits sur la ville et lui apporte la prospérité qui accompagne le train de vie d'une cour royale. La population augmente. Les ponts sont renforcés, des digues construites, ce qui favorise le développement du faubourg Saint-Jacques sur la rive gauche de la Vienne. De nouveaux couvents sont fondés.

S'étant rendu maître de Chinon, le roi de France Philippe Auguste fait restaurer les fortifications. Chinon devient pour lui une place frontière face au Poitou rebelle. C'est à Chinon que la couronne de France rassemble ses troupes, c'est là que le roi reçoit ses féaux, c'est de là qu'il lance ses expéditions militaires. C'est là qu'il reçoit la soumission de ses adversaires.

Sous Philippe le Bel, la forteresse est utilisée comme lieu de détention.

Avec Charles VII débute une page d'histoire. Le Royaume de France est dans une situation très grave. Henri VI, roi d'Angleterre, se dit aussi « roi de France » ; Charles VII n'est que le « roi de Bourges » quand, en l'an 1427, il installe sa petite cour à Chinon. L'année suivante, il y réunit les États Généraux des provinces du Centre et du Sud encore soumises à son autorité. Il faut organiser la défense d'Orléans, assiégée par les Anglais et les Bourguignons.

Fin février ou début mars 1429, c'est à Chinon que Jeanne d'Arc rencontre le roi pour la première fois. Elle le persuadera de lui confier l'armée qui va délivrer Orléans, amorçant ainsi le renversement des forces en présence pendant la guerre de Cent Ans.

Chinon reste le siège de la cour jusqu'en l'an 1450, puis on l'abandonne. Toutefois, le château retrouve un éclat furtif en l'an 1498, quand le roi Louis XII y reçoit le légat du pape, César Borgia, venu lui porter la bulle de son divorce. Le roi se sépare en effet de Jeanne de France, fille de Louis XI. Il n'avait que 14 ans quand ce dernier la lui avait fait épouser. Une double bosse, la hanche coxalgique, un aspect simiesque expliquent le peu d'empressement de son époux durant les vingt-trois années de leur union... Quand meurt Charles VIII, Louis devient roi et doit, selon le testament du défunt, épouser sa veuve Anne de Bretagne. Il a pour elle une vive inclination et entend se débarrasser de Jeanne au plus vite... Ce nouveau mariage unit la Bretagne à la couronne de France ; double raison pour que le roi célèbre par des fêtes magnifiques l'arrivée de la bulle libératrice...

Le cardinal Richelieu jette son dévolu sur Chinon et, non sans peine, en devient possesseur. Le château reste dans sa famille jusqu'à la Révolution. Il est très mal entretenu : fortifications et bâtiments commencent à s'effriter. Sous Napoléon, la ruine s'accentue.

Chinon et son château font aujourd'hui l'objet de réparations et de consolidation.

La ville ancienne se développe autour d'un axe est-ouest, la rue haute, au pied du coteau et donc à l'abri des crues de la Vienne. De nombreux bâtiments remontent au Moyen Age, en particulier au XVe siècle, date à laquelle la présence de la cour royale a favorisé un important développement urbain.

La statue équestre de Jeanne d’Arc, œuvre du sculpteur Jules Roulleau, a été inaugurée le 13 août 1893 par l'amiral Henri Rieunier, ministre de la Marine.

Le développement de Chinon a été grandement aidé par la construction de la centrale nucléaire de Chinon, située à Avoine, ville voisine.

En 2012, la commune comptait environ 8000 habitants.

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D'après Wikipédia