Cette étude menée par des chercheurs de l’Université d’Edimbourg plaide en faveur de l’efficacité de la varénicline (Champix®/Chantix®) pour arrêter de fumer et en faveur de l’absence des effets indésirables déjà documentés. Ses conclusions, issues de l’analyse des données de santé de plus de 150.000 fumeurs » dédouanent » le médicament au point d’appeler l’Agence américaine FDA à revoir la notice.
Champix est un médicament sur prescription utilisé pour aider les adultes à arrêter de fumer. Champix agit en bloquant les effets de la nicotine sur le cerveau. La varénicline (Champix® ou Chantix® aux US) autorisée en 2006 sur le marché américain entraîne un certain nombre d’effets indésirables signalés et documentés, dont les risques de troubles psychiatriques, de suicide, ou d’effets cardiovasculaires. La FDA avait informé, dès juin 2011, d’une augmentation possible du risque d’événements cardiovasculaires et la notice du produit avait alors été mise à jour.
La recherche, internationale, menée par des équipes de l’Université d’Edimbourg, de l’University College London et d’autres instituts, a pour la première fois analysé simultanément les différents effets secondaires suggérés, à partir des données de santé de 164.766 fumeurs britanniques anonymes.
Les participants avaient reçu soit une prescription de varénicline (Champix®) (n=51.450) soit de bupropion (Zyban®) (n=6.557) pour arrêter de fumer ou avaient recours aux substituts nicotiniques (patchs, gommes ou pastilles) (n=106.759). Ces participants ont été suivis pendant 6 mois afin d’évaluer l’impact du traitement sur leur santé.
L’analyse constate que les participants » sous » varénicline ou bupropion
· n’ont pas plus de risque de crise cardiaque que ceux qui utilisent les substituts nicotiniques.
· Pas plus de risque de dépression ou d’automutilation.
Précisément,
· ni le bupropion, ni la varénicline ne sont associés à un risque accru d’événement cardiovasculaire ou neuropsychiatrique (RR< 1),
· la varénicline a été associée à un risque significativement réduit de
· maladie cardiaque ischémique (HR : 0,80),
· d’AVC (HR : 0,62)
· d’insuffisance cardiaque (HR : 0,61),
· d’arythmie (HR : 0,73),
· de dépression (HR : 0,66),
· d’automutilation (HR : 0,56).
L’un des auteurs, le Pr Daniel Kotz, de l’Université de Düsseldorf met en regard la perte d’espérance de vie de 3 mois, pour chaque année de tabagisme et le rapport positif bénéfice-risque de la varéciline. Le Pr Aziz Sheikh, Université d’Édimbourg confirme » qu’il est très peu probable que la varénicline ait des effets néfastes sur la santé cardiaque ou mentale » et appelle l’Agence américaine Food and Drug administration à revoir son avertissement de sécurité.
En conclusion, rappelons ces récentes données sur le médicament, apportées par un bilan de l’Université de Californie – San Diego publié dans la revue de référence, Tobacco Control qui révèlent son peu d’impact sur la vitesse à laquelle les fumeurs s’arrêtent de fumer. Ces récentes données, basées sur le suivi de près de 40.000 fumeurs montrent en effet que si le recours au médicament a augmenté d’environ 2,5% en 7 ans, le taux de sevrage lui, est resté stable.
Source: Lancet Respiratory Medicine 05 Sept, 2015 DOI: 10.1016/S2213-2600(15)00320-3 Cardiovascular and neuropsychiatric risks of varenicline: a retrospective cohort study
Autres étudessur Champix®/Chantix®