J'ai pu voir il y a quelques semaines de cela « Red Rose »Sepideh Farsi qui sort demain dans les salles, et qui revient d'une très belle façon sur les soulèvements populaires de 2009 en Iran (mouvement qui aura embrasé les rues de Téhéran, malheureusement durement réprimé par le régime) à travers un très joli récit mélangeant à la fois fiction et approche plus documentaire,
Cette belle ’histoire de rencontre entre Ali et Sara, deux générations et deux visions de l’Iran aussi proches que divergentes, qui vont se retrouver entre les quatre murs d'un appartement pendant les événements de 2009 est certes une histoire de trajectoires individuelles qui ont fait et continuent de faire l’Iran d'aujourd'hui à travers le destin de deux individus qui symbolisent deux moments importants de l’Histoire de l’Iran, la révolution de 1979 et la contestation de 2009.
Mais red rose est aussi et surtout le formidable récit d'une belle histoire d'amour entre deux êtres à la fois complémentaires et différents.
Cette formidable histoire d’amour universelle, met en avant l’envie de vivre libre, mais tout en rappelant malgré cette obligation de rester confiné dans les cloisons des appartements
Le dispositif pourrait être théatral, il est au contraire vibrant d'émotion et de force. Il faut dire que ce film n'a pu se réaliser en Iran, il a été tourné en Grèce avec des acteurs iraniens et il montre après les mésaventures de Jafar Panahi combien il est difficile d'être réalisateur en Iran et le courage et la pugnacitié qu'il faut à ces hommes et femmes cinéastes pour parler de leur pays au monde entier tout en parvenant à méler à la fois l’intime et l’universel.
La réalisatrice , à l'instar de ses deux formidables comédiens Mina Kavani ( aux faux airs de Mélanie Laurent ce qui ne gâte rien) et le très subtil Vassilis Koukalani, sont désormais dans l’impossibilité de retourner dans leur pays, encourant un trop grand risque suite à ce qui me semble pourtant être plus une belle oeuvre romanesque et sentimental qu'une vraie charge politique.
Oeuvre courageuse et audacieuse, autant par son projet que par son contenu, la cinéaste Sepideh Farsi prouve avec RED Rose qu'il faudra compter avec elle, et avec tout ce cinéma iranien plein de rage et de vitalité.