- La photo d'un petit mort susciterait un émoi mondial. Or, il y a partout au Moyen Orient des drames humains, et on n'en dit rien. L'émotion est-elle une bonne façon de régler des questions aussi graves ? A ce sujet, je m'interroge sur ce que signifie être un photographe : je ne pense pas que, rencontrant un enfant mort, j'aurais pour réflexe de le photographier.
- J'entends qu'il est inconvenant de parler des causes de cet afflux de réfugiés. Or, elles semblent bien être liées à la gestion du monde par les élites occidentales. Il est, d'ailleurs, étrange que si peu de gens sentent leur conscience concernée par des décisions qui ont provoqué des drames humains effroyables.
- Etrangement, les peuples européens sont traités comme des coupables par leurs élites. Ne pas accueillir ces réfugiés est être sans cœur. Mais insulter une population est-elle une bonne façon de susciter sa solidarité ? Ne serait-il pas préférable 1) de commencer par reconnaître que les politiques de nos élites ont été, pour le moins, maladroites, 2) de compatir un rien avec les difficultés des Européens ?
J'entends parler France Culture de la crise des réfugiés. Je me demande si son traitement du sujet ne dessert pas sa cause. Et ne crée pas un fâcheux précédent.