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"La contemplation n'est pas une considération des œuvres de la nature, ni une réflexion sur les passages des Saintes Écritures ou des Pères, ou des vies des Saints, ou des livres spirituels, ni la méditation de la vie et de la mort du Sauveur du monde, ni une haute spéculation sur les attributs de Dieu. Ce n'est pas non plus une variété de raisons dans la volonté, ni un ressouvenir des choses pieuses dans la mémoire, ni une fiction d'images et de figures dans l'imagination. Ce n'est enfin ni tendresse ni douceurs ni sensibilités, mais une vue simple et amoureuse de Dieu présent, appuyée sur la foi que Dieu est partout et qu'il est tout....La contemplation est une oraison qui a le privilège d'être perpétuelle et de se pouvoir faire partout. Il faut à la vérité se prescrire une ou deux heures par jour, durant lesquelle on se dégage de toute occupation et de toute affaire, pour vaquer particulièrement à ce saint exercice. Toutefois, au milieu même des affaires et des occupations, on peut contempler, plus moins attentivement, selon l'esprit, le naturel et la profession d'un chacun. Car comme la contemplation n'est que la vue simple et amoureuse de Dieu présent par le secour de la foi, l'esprit n'est pas occupé de pensées ni de raisonnements, et il ne perd pas sa liberté de s'appliquer à ce qu'il lui est nécessaire de connaître et de considérer de temps en temps, dans le commerce et pour les nécessités de la vie. Il suffit alors de sentir Dieu en la pointe de l'esprit...N'est-il pas vrai que la quantité des objets qui s'offrent à nos yeux à tout moment, ne nous empêche jamais de voir la lumière ?"François Malaval, La belle ténèbre, 1670, pp. 91-92Les Torrents de Madame Guyon en audio, un classique de l'école du coeur :