Colonnes

Publié le 05 septembre 2015 par Aelezig

Une colonne est un support vertical dont le plan est un cercle (colonne cylindrique) ou un polygone régulier à plus de quatre côtés (colonne polygonale). Elle se distingue du pilier (section carrée) et du pilastre (section carrée, encastré dans le mur, uniquement décoratif).

Elle est composée d'une base, d'un fût et d'un chapiteau. Dans l'architecture classique (inspirée par l'Antiquité gréco-latine), les proportions et les ornements de ces éléments sont régis par les ordres architecturaux. Elle soutient souvent dans l'architecture antique et classique un portique en façade.

L'ordre grec

L'aspect des colonnes se classe en trois styles :

  • L'ordre dorique est le plus ancien (seconde moitié du XIe siècle  avant JC). Les colonnes doriques se caractérisent notamment par leur chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût orné de 20 cannelures et par l'absence de base.
  • L'ordre ionique se caractérise notamment par son chapiteau à volutes, par son fût orné de 24 cannelures et par sa base moulurée.
  • L'ordre corinthien est caractérisé par une décoration essentiellement constituée de feuilles d'acanthe.

Le nombre de colonnes en façade varie selon les temples, il peut être distyle (deux colonnes), tétrastyle (quatre), hexastyle (six), octostyle (huit) comme le Parthénon, décastyle (dix) ou dodécastyle dont le seul exemple connu est le temple d'Apollon à Didyme.

Egypte

  • Ordre palmiforme : de l'Ancien Empire égyptien, ces colonnes sont très massives. Le chapiteau comprend 9 feuilles de palmier ligaturées. Le fût est lisse. La base est simple.
  • Ordre proto-dorique : du Moyen Empire égyptien, ces colonnes sont très massives. Le chapiteau géométrique très simple se confond avec l'abaque. Le fût possède des cannelures. La base est très petite ou totalement inexistante.
  • Ordre lotiforme : en forme de lotus fermé.
  • Ordre papyriforme : Il se manifeste à partir du Moyen Empire. Les tiges sont ligaturées sur le chapiteau et se prolongent dans le fût. L'abaque peut contenir un cartouche. La base est simple.
  • Ordre campaniforme : Il existe à partir du Moyen Empire. Le fût est lisse, mais peut être couvert de bas reliefs. Le chapiteau s'évase en forme de cloche inversée couvert de bas relief (quand le bas relief représente des papyrus, on l'appelle parfois « papyrus ouvert »). La base est simple. L'abaque ne se voit pas d'en bas, car le chapiteau évasé le dissimule.
  • Ordre hathorique : Le chapiteau représente la déesse Hathor vue de face sur les 4 côtés. Le fût est lisse, mais peut être couvert de bas-reliefs. La base est simple. L'abaque est assez grand.

Rome

  • Ordre toscan : contemporain de l'ordre dorique grec, il est très simple.
  • Ordre composite : il mêle des éléments des trois ordres grecs.

Histoire

Des auteurs anciens comme Vitruve pensent que les colonnes primitives sont des arbres bruts, non façonnés ou au contraire des poutres issues du tronc ou des grosses branches, poussant l'analogie à voir dans l'écorce de l'arbre les cannelures sur les fûts. D'autres imaginent que les premiers Égyptiens conçoivent leurs colonnes en roseaux liés.

Toutes les civilisations importantes de l'âge du fer du Proche-Orient et de la Méditerranée ont utilisé des colonnes. L'architecture de l'Égypte antique est une des premières à employer de nombreuses colonnes. La stylophilie, du grec stylos, « colonne » et philia, « qui aime », désigne la caractéristique d'utiliser plus de colonnes que le poids du plafond en nécessite... Elles sont parfois gravées pour raconter une histoire. Généralement en bloc de granit empilés, elles présentent une base arrondie vers le haut, un fût représentant une tige florale plus ou moins stylisée et un chapiteau aux formes variées.

Les Égyptiens, les Perses et d'autres civilisations de l'Antiquité se servent des colonnes comme support des toits à l'intérieur de leurs édifices, utilisant plutôt des murs décorés de reliefs ou de peintures à l'extérieur. La civilisation gréco-romaine en fait un usage aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, notamment au niveau des portiques.

Au début du Moyen Âge, les architectes réemploient les colonnes antiques puis l'architecture byzantine, romane et gothique abandonne progressivement les ordres classiques pour adopter des formes propres.

Ces ordres grecs et romains réaparaissent dans l'architecture Renaissance, classique alors que l'architecture baroque privilégie les colonnes torses, salomoniques et que le romantisme du XIXe siècle fait appel aux styles néo-gothiques et néo-romans.

Avec l'évolution des techniques et des matériaux, la colonne contemporaine, « souvent perçue comme le symbole révolu d'une culture académique, continue pourtant à exister essentiellement sous la forme du segment vertical d'une structure complexe visant à libérer le plan ». En acier, béton, maçonnerie ou toujours en bois, en pierre, elle est rarement décorée et ne joue plus qu'un rôle structurel.

D'après Wikipédia