La sélection de la semaine : Titeuf, Sherlock Holmes Society, Paul à Québec, Supers, Tyler Cross, Isabellae, Musashi, Aliénor Mandragore, L’école de Pan, Magda Ikklepotts, Les soeurs Moustaches, Séki, Space Sérénade, Ocelot et Orgies Barbares

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour ce premier week-end du mois de septembre, Case Départ vous propose une petite sélection. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : le nouveau de Zep, le deuxième volet de Sherlock Holmes Society, la réédition du sublime Paul à Québec, : un album jeunesse de Maupomé & Dawid, la deuxième aventure de Tyler Cross, un nouveau cycle d' de Raule & Gabor, la biographie de : le maître escrimeur japonais du 15e siècle, la nouvelle série Rue de Sèvres : Aliénor Mandragore, L'école de Pan : des apprentis super-héros sur une île, le deuxième volet de Magda Ikklepotts, MissPaty propose le deuxième tome des Sœurs Moustaches, Space sérénade : une recueil d'histoire rétro-futuriste coquin, : un album animalier pour le jeune public, le quatrième volume du Joueur du Grenier et un album pour adultes : Orgies Barbares. Bonnes lectures.

Titeuf

Alerte, alerte ! Titeuf veut devenir adolescent ! Le petit garçon espiègle à la mèche blonde veut faire plaisir à ses deux prétendantes, Ramatou et Nadia, en grandissant un peu. Pas simple de vouloir des poils de moustache ou de zizi, d'avoir des boutons d'acnée, le plus rapidement possible. Aidé de Manu, Hugo et François, il se lance dans un pari insensé. Bienvenue en adolescence est le quatorzième volume de Titeuf, un album signé Zep.
Résumé de l'éditeur :
La vie de Titeuf est bien bousculée ! Lui qui avait jusqu'ici l'habitude de se prendre des baffes avec les filles doit maintenant choisir entre deux prétendantes : Nadia ou Ramatou. Une situation à s'arracher les cheveux ! À moins que... et s'il avait 2 amoureuses à mi-temps, comme fait le papa de François avec ses 2 emplois ? Mais il n'y a que les gamins pour penser à ce genre de solutions. Il est temps de grandir un peu, de passer à l'étape supérieure... l'adolescence : ce moment bizarre où l'on commence à embrasser les filles sur la bouche. Il paraît même qu'on a le corps qui se transforme... un peu comme Hulk, quoi ! Sauf que devenir ado, ça ne se commande pas. Un beau jour, ça vous tombe dessus, comme ça, sur le coin de la mèche ! Il doit quand même bien y avoir un moyen d'accélérer les choses, non ? Il n'existe pas des pilules pour ça ?...

Dans cette histoire longue, Titeuf est confronté à l'adolescence, un stade de la vie la plus importante pour lui. Même s'il connaît déjà quelques trucs de grand, il ignore comment devenir adolescent. Il faut souligner que Zep fait subir un drôle de dilemme à son héros : quelle amoureuse choisir ? Nadia, qu'il connaît depuis l'enfance, son amoureuse secrète qui le renvoie souvent balader ou Ramatou, la nouvelle, grande métisse ? Cette dernière lui demande de grandir. Il prend alors cela au premier degré et décide d'être déjà ado ! Sans sa célèbre mèche, il essaie tour à tour de se procurer de la testostérone, faire pipi dans une bouteille pour vérifier si les spermatozoïdes sont déjà là, demander de l'aide au chat pour obtenir ses premiers poils de moustache, se dessiner des boutons, prendre une démarche blasée et parler avec une voix chevrotante (comme les lycéens qu'il a observé) ou encore tenter deux amoureuses à mi-temps.

Encore une fois, l'auteur suisse livre un album tendre, subtil, intelligent, soulevant des thématiques dures, fortes et contemporaines. Si l'amour est toujours présent depuis le premier volume de Titeuf, cette fois-ci, le héros y est vraiment confronté de manière directe. Comme à son habitude, Zep délivre ses messages grâce à un humour toujours bienveillant, jamais méchant. Dépassé par le succès de sa série, il est à noter que Titeuf c'est : 20 millions d'albums vendus en 20 ans, une série traduite en 25 langues (qui cartonne en Allemagne), une série animée sur France 3 (quatrième saison prévue en 2016), un film en 3D en 2011, des objets dérivés par milliers et une exposition plébiscitée à la Cité des Sciences et de l'Industrie en 2009 et 2014 (Le guide du zizi sexuel).

On aime, on adore, on plébiscite : longue vie à Titeuf !

Sherlock Holmes Society

Après un premier tome d'une très grande qualité et qui nous avait beaucoup enthousiasmé, Noires sont leurs âmes est le deuxième volume de l'excellente série S herlock Holmes Society, mis en image par Eduard Torrents sur un scénario de Sylvain Cordurié.

Résumé de l'éditeur :
Bien décidé à découvrir les criminels qui se cachent derrière le drame de Keelodge, Sherlock, de retour à Londres, poursuit ses investigations. Comme son frère Mycroft l'a écarté de l'affaire, il ne dispose que de peu d'éléments pour faire avancer l'enquête. Elle prend toutefois un tournant décisif quand, remontant la piste du poison, le détective se retrouve face à un certain Edward Hyde, un petit homme répugnant, menacé de mort par ceux-là même qui ont condamné le village.

De nouveau Sylvain Cordurié propose une histoire accrocheuse et alléchante. Le mélange des genres (Sherlock Holmes et des zombies) pouvait paraître incongru mais se révèle une excellent idée. Il faut souligner que le scénariste détourne les codes du polar sans jamais dévoyer l'univers de Conan Doyle. De plus, la rencontre du célèbre détective et de Mister Hyde est intéressante, tendue et explosive. Leur alliance forcée réserve d'ailleurs quelques surprises. Alors que Stéphane Bervas nous avait charmé dans le premier volet par une très belle partie graphique, le trait réaliste d'Eduard Torrents est aussi bon, même s'il est différent, mais cela ne gêne en rien l'enchaînement des deux tomes, au contraire. Son dessin est soigné et d'une grande précision pour les personnages, mais aussi les décors et les costumes. Une très belle réussite !

Paul à Québec

Les éditions La Pastèque ont décidé de rééditer Paul à Québec de Michel Rabagliati, pour accompagner la sortie en film de ce merveilleux album. A lire ! à relire ! à découvrir ! une pépite !!!

Pour terminer la lecture de la chronique sur Comixtrip, cliquez ici.

Supers

Comment se fondre dans la masse, sans faire de vague, lorsque l'on est des enfants super-héros ? Arrivés de la planète Tsih, orphelins, ils décident de vivre comme tous les terriens, au prix de dilemmes et sacrifices. Voici le résumé de la nouvelle excellente série jeunesse proposée par les éditions de La Gouttière, mise en image par Dawid sur un scénario de Frédéric Maupomé.
Résumé de l'éditeur :
Mat, Lili et Benji, trois enfants réfugiés d'une autre planète, ont été abandonnés sur Terre par leurs parents. Dotés de super-pouvoirs, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. Tiraillés entre le désir de mener une vie normale parmi les humains, la peur d'être découverts et, pour les plus petits, l'envie de découvrir qui ils sont et ce dont ils sont capables, cette nouvelle rentrée des classes sur Terre s'annonce des plus mouvementées !

Cet album est formidable ! Riche d'intentions, de volonté de faire passer de belles valeurs, Supers est agréable, sympathique et surtout extrêmement enthousiasmant. Comme à son habitude dans ses albums précédents ( Anuki, cinq volumes avec Stéphane Sénégas), Frédéric Maupomé propose un aventure intelligente, drôle et rythmée. Teintée de fantastique, cette magnifique fable pour les plus jeune est portée par un trio de personnages attachants : Mat, Lili et Benji ne sont pas des enfants comme les autres, ce sont des super-héros. Orphelins et seuls sur Terre, ils doivent se débrouiller pour le quotidien sans jamais dévoiler leur secret. Se comportant comme tous les autres enfants, ils n'utilisent jamais leur pouvoirs devant les humains. Pour cela, ils inventent des histoires, mentent pour ne pas être démasqués et donc échapper à leur placement dans un foyer. Leurs super-pouvoirs, ils les doivent à leurs parents qu'ils ne connaissent pas vraiment, des habitants de la planète Tsih.

Vouloir être comme tout le monde, cela à un prix : celui du mensonge et de la dissimulation. Le plus jeune, Benji, lui ne veut pas se laisser faire, utiliser ses pouvoirs contre les injustices dont son frère est le sujet. Non dénué d'humour, l'histoire aborde des thématiques idéales pour les plus jeunes lecteurs : les liens familiaux (ici, ils les vivent par procuration avec leurs parents absents), la différence entre les êtres, la révolte contre les injustices, le dépassement de soi, dépasser les codes et les règles, les brimades et humiliations à l'école (professeur, élèves) ou encore le passage rapide de l'enfance à l'adolescence voire l'âge adulte (ils doivent se débrouiller seuls, gérer le quotidien au mieux). Tous ces questionnements sont mis en scène de manière intelligente et subtile à travers les sentiments paradoxaux éprouvés pas les trois enfants. Cette histoire est aussi un très bel hommage à Superman. En effet, la vie des trois petits héros ressemblent à celle de Peter Parker (orphelin, super-héros ne pouvant pas utiliser ses pouvoirs devant les humains dans son enfance, brimé à l'école par quelques camarades, son irrésistible envie d'aider son prochain et réparer les injustices).

De nouveau, Dawid nous enchante par ses planches d'une belle tendresse et sensibilité. Nous avions découvert tout son talent grâce à Passe-Passe, Dessus-Dessous (les deux albums avec Delphine Cuveele, La Gouttière) et confirmé dans cette histoire. Son dessin d'une grande modernité est idéal pour retranscrire l'ambiance de douceur et d'action de l'album. Son découpage et ses cadrages lui permettent de livrer des pages d'une très grande efficacité et très poétique.

Tyler Cross

Résumé de l'éditeur :
Changement de décor total pour la sabreuse rouquine ! A présent qu'une Suiko mourante a révélé à Isabellae la véritable nature de leur destin familial, l'épéiste a fait voile vers la terre originelle, l'Irlande. Ses parents celtes lui réservent un excellent accueil : en effet, quoi de mieux qu'une combattante émérite à l'heure où tous les peuples s'affrontent pour le contrôle de l'île ? Mais rien n'aurait pu la préparer à l'ennemi qui dort sous le tombeau de 500 rois...

Pour terminer la lecture de la chronique, cliquez ici.

Isabellae

Nous avions fermé le troisième tome sur la mort de Suiko par sa sœur Isabellae. Il fallait donc pour Raule imaginer une nouvelle quête pour son héroïne, en changeant l'univers. Après le Japon, l'Irlande du 12e siècle et ses paysages verdoyants, ses châteaux, ses guerres de clans. En amenant ses personnages dans ce pays, cela lui offre de nombreuses possibilités et de portes à ouvrir dans son histoire. De plus, la jeune rouquine va croiser Jean sans Terre, au moment où il a un soif immense de pouvoir. Les chefs de clans ont décidé de s'unir pour faire échec à ce souverain anglais qui souhaite conquérir l'Irlande. La petite histoire dans la Grande Histoire. Isabellae est accompagnée de Lorcan, un prince et entrent dans le château de Trim. Après avoir tué quelques gardes, ils délivrent le père de l'Irlandais, le roi du pays. A peine sortis, ils retrouvent les compagnons d'arme de la jeune fille : Qiang, Masshiroi et Jinku.

Dès les premières pages, les sabres fusent et les morts s'accumulent. Le récit de Raule est dans la veine du premier cycle : fort, alléchant et accrocheur. Complots et bagarres sont nombreux, Isabellae et ses amis vont alors aider des chefs de clan contre les Normands et les Anglais. Comme pour les premiers volumes de la série, à peine la mise en place de l'intrigue posée, le fantastique vient se glisser dans les pages et apporter son lot de surprises. En effet, le scénariste apporte subtilement cette fantasy, sans en faire un album fondé uniquement sur cela. Le rapport entre l'histoire, l'action et le fantastique est donc très équilibré.

De nouveau, Gabor réalise une partie graphique très réussie. Il faut souligner que le dessinateur espagnol a un sens inné du mouvement, quasi cinématographique. Son trait réaliste est d'un grande clarté et une belle lisibilité.

Musashi

Le légende de Miyamoto Musashi est déclinée en bande dessinée par les éditions Budo. Pour cela, Sean Michael Wilson a construit lui même l'adaptation de son propre roman sur ce grand maître du sabre, aidé par Michiru Morikawa pour la partie graphique.
Résumé de l'éditeur :
Miyamoto Musashi (1584-1645), le samouraï légendaire, est connu dans le monde entier comme un grand maître de sabre, un chercheur spirituel, et l'auteur du classique Le livre des Cinq Roues. Cette version graphique nous raconte sa vie étonnante. C'est à la fois un récit vivant d'une période fascinante dans le Japon féodal et le portrait d'un courageux samouraï qui a combattu avec les idées philosophiques et spirituelles qui sont aussi pertinentes aujourd'hui qu'elles l'étaient en son temps.

Après Le livre des cinq roues et Le sermon du Tengu, Sean Michael Wilson met en scène l'enfance, l'adolescence et les premières années de l'âge adulte de Miyamoto Musashi, plus connu sous le surnom de Grand maître des sabres. Pour cela, il convoque Miyamoto Iori, le fils adoptif du samouraï pour conter son histoire. Même si celui-ci ne connaît pas tout - il existe des zones d'ombres pendant sa vie - il se fait une joie de le faire à Yonemura, un ami de son père.

Résumé de l'éditeur :
" La légende dit qu'au moment où l'on déterre une racine de mandragore, elle pousse un cri si puissant qu'il tue le premier être vivant qui l'entend. " Dans la paisible forêt de Brocéliande, la jeune Aliénor suit l'enseignement druidique de son père l'enchanteur Merlin... jusqu'au jour où le grand magicien est tué, terrassé par le terrible cri d'une racine de Mandragore. Mais le fantôme de Merlin n'entend pas rester mort bien longtemps et ce sera à sa fille de le tirer d'affaire.

Le lecteur découvre donc la vie de celui qui ne se fait pas encore appeler Musashi dans la province de Mimasaka au 16e siècle. Chassé du foyer familial par son père, un grand maître escrimeur, car il avait défié son autorité, il se retrouve chez Dorinbo le moine. Là, il continue son apprentissage en lecture et commet son premier combat contre Kihei. Vainqueur, il met de côté son envie de défier d'autres personnes. Vers l'âge de 15-16 ans, il part, écume les forêts pour renforcer son instinct de survie et son aura commence à augmenter dans toute la province : ses combats rapides lui assurent sa réputation. En 1612, il descend vers le Sud, sur la côte du Honshu et y défie Sasaki Kojiro, maître de sabre. Ce combat reste comme le plus célèbre de ses combats.

Alors que les deux précédents mangas de Wilson étaient basés sur la philosophie et les préceptes du anciens chinois (celle de Musashi dans Le livre des cinq roues) et donc parfois un peu délicats à la lecture, Musashi est plus facile d'accès, simplement parce que c'est une biographie. Entre les faits réels ou inventions, la légende du plus célèbre escrimeur permet de passer un excellent moment. A travers ce destin hors du commun, l'auteur écossais happe le lecteur pour ne plus le lâcher : combats, méditation et multiples influences, tous les ingrédients sont réunis. Il faut souligner que la toile de fond (le Japon féodal du 16e et 17e siècles), dépayse lui aussi. Entre Mikados, Shogunats et samouraïs, l'imaginaire des occidentaux est en éveil. Ces coutumes et traditions sont très prisées de ces derniers.

La partie graphique conçue par Michiru Morikawa est intéressante et très réussie. Son dessin agrémenté de tramages qui définissent les ombres et les costumes est particulièrement abouti. Il est à noter que l'illustratrice japonaise possède un vrai sens de l'action et des combats.

Aliénor Mandragore

Il y a Merlin, le fameux enchanteur, ici âgé, bougon, qui s'écoute parler et qui n'arrive pas à intéresser sa fille à ses cours sur les champignons. Pour l'instruire, il aime l'emmener dans la forêt enchantée mais elle n'est pas conquise par la mycologie. Rêveuse, elle n'a aucun don pour la magie. Elle est attirée par une mandragore, et par une malheureuse circonstance, le cri de la plante, tue son père. Mort, Merlin ne veut pas se laisser faire, tentant le tout pour le tout. Harcelé par l'Ankou, il ne veut pas rester un fantôme. Surtout que celui-ci est plus ronchon que l'original.

Alors que le premier volume d' Aliénor Mandragore est à peine dans les bacs, que Sévrine Gauthier planche déjà sur le scénario du deuxième. Il faut souligner que cette nouvelle série jeunesse a énormément d'atouts, qu'elle ravira les petits mais aussi les plus grands. Dans la même veine que Le chant d'Excalibur (Arleston et Hübsch, Soleil) sans le côté grivois ou la folie de Kaamelott (série télévisée d'Alexandre Astier), les deux auteurs dézinguent la légende musclée, fantastique et morale d'Arthur. Thomas Labourot livre de magnifiques planches. Son trait d'une belle lisibilité est d'une grande efficacité. Le dessin de l'auteur de Troll entre 2003 et 2006 (Morvan, Sfar & Boiscommun, Delcourt) est idéal pour restituer cette atmosphère amusante de la série.

L'école de Pan

Après le formidable premier tome d' Espions de famille (de Thierry Gaudin et Romain Ronzeau), les éditions BD Kids continuent de nous enthousiasmer avec L'école de Pan, une série jeunesse où les super-héros sont les personnages principaux. Tels les X-Men ou Superman, les adolescents de cette île sont des supers-héros mais encore apprentis. Dès le début de l'album, Mäelle Fierpied nous plonge dans l'atmosphère joyeuse et amusante de l'histoire en présentant l'ensemble des personnages : les trois héros, Bilal passe-muraille, Félix garçon-chat et Aglaé fille chauve-souris ; mais aussi les professeurs ainsi que les autres élèves. Soit une vingtaine de héros de papier qui ont des supers pouvoirs proches des héros de Marvel (la directrice qui a le même don que Tornade, Ambre la fille invisible, Loïc le garçon élastique, Tobias la torche humaine ou Andrew le garçon-roc).

Construit par petits chapitres de huit-dix pages chacun, la scénariste propose des mini-récits faits d'enquête, d'action et teinté de beaucoup d'humour. Il faut souligner que l'univers riche créé et les différents personnages peut augurer de nombreuses thématiques et histoires. Comme ils sont apprentis, les jeunes lecteurs pourront facilement s'identifier à un ou plusieurs d'entre-eux ; car comme les enfants, ils sont en période d'apprenants.

Connu pour son travail sur les séries Raph et Potetoz (Glénat) ou Chambres noires (Vents d'ouest), Yomgui Dumont livre de belles planches. Ses personnages sont élégants, élancés et son trait d'une belle lisibilité, idéal pour le jeune lectorat.

Magda Ikkelpotts

Pour ce deuxième volume de Magda Ikklepotts, François Debois a été rejoint par Pascale Belorgey pour l'élaboration du scénario rafraîchissant et léger. Comme pour le précédent tome, l'histoire fantastique divertissante, plaît. Placé dans un univers contemporain teinté de magie, le récit est truffé de références et de clins d'œil aux récits du genre : les comics américains tel X-Men pour les supers pouvoirs des personnages à cacher du reste du monde, mais aussi Magda, alter ego d'Harry Potter, avec Magpïe son corbeau comme le célèbre magicien avec Hedwige sa chouette ; la jeune fille est elle aussi orpheline, élevée par sa tante. Lorsqu'elle était un bébé, ses parents furent aussi assassinés et son don fut révélé ce jour si funeste. En enfin, les êtres doués de pouvoirs sont aussi persécutés par les gouvernements.

Magda essaie de se fondre dans la masse et de ne plus se faire remarquer. Néanmoins, elle tente d'approcher Zanèche, un drôle de gourou, afin qu'il lui enseigne la magie. En attendant, elle commence un nouveau travail dans une bibliothèque, mais cela est délicat pour la jeune magicienne : loin des petites combines, elle n'arrive pas à se faire à l'autorité et à un job peu passionnant. Surtout qu'elle doit aussi continuer sa collaboration avec la police et plus particulièrement avec Milo du CNSS (Centre National de Surveillance des Sorcières).


L'histoire accrocheuse et pleine de rythme est portée par une très belle partie graphique de Krystel. Son trait est délicat et magique, lui permet de restituer une ambiance poétique parfois sombre mais teinté d'un petit humour bienvenue. Un cahier bonus de 6 pages est adossé à l'album, qui permet au lecteur de découvrir les étapes de création d'une planche, des recherches pour la couverture et des secrets concernant les auteurs.

Résumé de l'éditeur :
Rumi est une élève studieuse et sérieuse... Mais elle a un gros problème ! Son problème, c'est Séki ! C'est qui ? Ben, Séki, son voisin de classe ! Cet énergumène aussi stoïque que génial passe son temps à... tuer le temps ! Parce que les cours, c'est vraiment pas son truc. Alors il préfère bricoler, s'amuser, découper, inventer... faire tout ce qui lui passe par la tête sur son bureau, qui se transforme alors en véritable table d'expérimentations ! Difficile alors, pour la pauvre lycéenne, de rester concentrée, alors que son voisin s'agite dans tous les sens, sans jamais se faire prendre par les professeurs. Le pire dans tout ça, c'est que quand l'imagination de Séki déborde " un peu " trop, c'est toujours sur elle que ça retombe... pour le plus grand plaisir des lecteurs !!

Les sœurs Moustaches

Le mystère de la vieille souche est la deuxième aventure des Sœurs Moustaches, un album signé MissPaty et édité par Sarbacane.
Résumé de l'éditeur :
Alors que l'orage gronde, les sœurs Moustaches profitent de la nuit pour jouer à se faire peur. C'est rigolo !... Jusqu'à ce que Papy évoque l'existence d'un fantôme chapardeur qui rôde près de la vieille souche, et effraye jusqu'aux plus courageux des habitants de la forêt. Un vrai fantôme ? Voilà un défi à la mesure de notre trio, aussi curieux que téméraire ! De clairières en sous-bois, de crevasses en tunnels, les trois sœurs vont percer le mystère de la vieille souche et lui faire livrer tous ses secrets. (Et gare à l'ermite fou fou fou !).

Alors que dans le premier volume, Madame Effraie, la factrice, avait perdu son sac de lettres, cette fois-ci, elle a eu peur d'un petit fantôme et a perdu sa casquette. Décidément, elle est maladroite ! Non loin de là, dans la maison de Papy, les Sœurs Moustaches attendent l'histoire qui fait peur de leur grand-père. Arrivent alors en urgence les animaux de la forêt qui sont apeurés et qui viennent chercher le gardien. Quelques minutes plus tard, Madame Fauve, la renarde, demandent aux trois petites filles de venir avec elle sauver son fils Tim tombé dans un trou près de la vieille souche d'arbre. Aidées d'une corde, elle descendent pour trouver le renardeau. Elles tombent alors nez à nez avec un drôle de vieille homme : l'ermite...

Le récit teinté de fantastique de MissPaty est construit comme une belle fable pour les jeunes lecteurs. Cette aventure-enquête pour retrouver Tim ressemble aussi à une quête initiatique où les trois héroïnes rencontrent un homme étrange, très vieux, qui vit dans un terrier propret et charmant. Ayant recueilli le renardeau, il les invite dans son petit appartement. Un peu fou, bavard, il est affublé d'une grande barbe violette qui traîne par terre et de grosses lunettes. Hymne à la vie et à la différence, l'histoire réunit des personnages différents mais ô combien attachants. Entre les petites filles (une ressemble à un chat, la plus petite à des yeux roses et la plus grande aux cheveux roses et aux bois de cerf), Papy et un bestiaire sympathique, tout est réuni pour faire passer un bon moment de lecture aux plus petits. Les relations entre les hommes et les animaux se déroulent tout en douceur et en parfaite harmonie.

Résumé de l'éditeur :
Stéfie cherche l'âme soeur. Mais elle a un coeur d'artichaut. et est amoureuse d'une gravure de mode. Elle vit donc sa vie sentimentale au travers des soaps romantico-futuristes qu'elle écrit et dans lesquels elle dévoile des fantasmes qui ne vont sûrement pas l'aider à choper le prince charmant. à moins qu'il n'ait 5 bras et vienne de beltigo du Centaure, bien sûr...

Le gros point fort de l'album est la partie graphique proposée par MissPaty. L'univers fantastico-poétique est magnifiquement mis en image par l'auteure. Découpage dynamique, dessin moderne et personnages singuliers permettent de composer des planches d'une grande fraîcheur.

Séki, mon voisin de classe

Alors que le succès de L'élève Ducobu (Zidrou et Godi, Le Lombard) est un mystère de l'édition pour moi, au même titre que Les Profs (Pica et Erroc, Bamboo), Akata a acquis la licence de Séki mon voisin de classe, sorte de version plus intelligente et plus amusante que le héros des deux premiers auteurs. Succès public au Japon avec plus de 3 millions d'exemplaires vendus, Tonari no seki-kun, plonge le lecteur dans le quotidien de deux lycéens : Séki, inventeur fou, maniaque du bricolage et des matériaux en tout genre ; et Rumi, sa voisine de classe, bonne élève. Intelligent, le jeune adolescent n'écoute jamais aucun cours au grand dam de sa camarade qui ne comprend pas pourquoi il passe son temps à imaginer des trucs plus fous les uns que les autres. Fulminant, contenant sa colère, elle est toujours étonnée qu'aucun professeur ne le voit, ne lui dise, ne le sanctionne ou ne le renvoie.

Le manga est donc un enchaînement de mini-récits concernant une invention de Séki. Parfois bien amené, les gags sont assez inégaux, ne faisant pas réellement rire à chaque fois. Le pari risqué de Takuma Morishige est donc de trouver une multitude d'inventions pour alimenter son histoire. Il faut souligner que la partie narrative est assez astucieuse puisque c'est par la narratrice Rumi, que l'on découvre les objets imaginés par Séki par ses pensées et ses dialogues ; l'adolescent ne parlant quasiment jamais. Le lecteur ressent donc toutes les émotions qui traversent l'esprit de sa camarade mais de lui on ne sait rien, on devine et encore ! C'est donc là que se trouve la limite de l'exercice : Qui est-il ? Pourquoi ne parle-t-il pas ? Que ressent-il ? Pourquoi se comporte-t-il ainsi ? Pourquoi imagine-t-il ? Pourquoi personne ne lui dit rien ?

Nous refermons le manga, un peu déçu puisqu'il n'est pas toujours amusant et qu'il nous laisse trop sur notre faim. Trop sévère dans notre jugement ? Un peu puisque jusqu'à présent les éditions Akata nous avaient habitué à l'excellence... A voir si le tome 2 est meilleur...

Et pour quelques pages de plus...

Résumé de l'éditeur :
Toujours accompagné de ses inénarrables copains - Sébastien, Realmyope, Usul et les autres - le JDG se confronte cette fois-ci à ses souvenirs sportifs. Ou plutôt toutes les idées de sport à pratiquer qu'il a eues grâce aux jeux vidéo.

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Space sérénade

Nikola Witko et Claude Comète mettent en scène Stéfie, une jeune fille faussement ingénue, éternelle romantique et qui cherche le grand amour. Découpé en 12 chapitres, l'album ne nous convainc pas totalement. Les pages muettes qui ouvrent chaque chapitre (en bichromie rose et noire) sont celles qui nous ont le plus enthousiasmé. C'est donc plutôt inégal au niveau scénaristique.

Délicieusement coquin, comme le souligne l'éditeur, les aventures de cette femme se déroule dans un futur un peu rétro plutôt réussi. En effet, la partie graphique est le point fort de la série, grâce à un dessin moderne et un découpage plutôt rythmé.

Ocelot

Doudou de la Gür Gandine est une ocelot, animal de compagnie d'une starlette de la téléréalité, riche et poursuivie par des paparazzis. A l'aéroport, après un scandale, l'animal est volé par deux employés s'occupant des bagages, sentant qu'il peut leur rapporter gros. Arrivée du Brésil, elle ne connaît que les appartements luxueux. Pourtant, elle va se retrouver sur les toits de Paris en pleine nuit. Après avoir aidé une belle chatte blanche contre des chiens errants, elle va découvrir les rues de la capitale avec de nouveaux amis.

Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël proposent une histoire assez classique qui met en scène des animaux. La dualité chat domestique hyper riche et chats SDF est une belle idée de départ, même si parfois dans le récit le duo de scénaristes se perd dans des facilités. Construite comme une fable simple, l'histoire est basée sur de l'action, un petit humour et des dialogues amusants.

La seule belle idée de Ocelot est que son histoire se déroule à Paris. Cela permet aux jeunes lecteurs de découvrir la ville et de s'y perdre. De nuit ou de jour, les amis du félin peuvent observer les rues de la capitale qui fourmillent et tous ses monuments célèbres.

Agnès Fouquart livre une belle prestation graphique. L'ensemble est très convaincant, agréable et très vivant. Les planches sont très soignées, très abouties et des personnages animaliers réussis. De plus, la dessinatrice possède un réel talent pour les mouvements.

Le joueur du grenier

Néanmoins la partie graphique de PirateSourcil, simple et efficace, est plutôt plaisante. Le dessin influencé des mangas permet de passé un bon moment de lecture.

Orgies Barbares

(album pour adultes)

- Pour une poignée de pièces d'or. Coincées dans une auberge parce qu'elles n'ont plus d'argent pour acheter une équipement et un cheval, Laïs et Shaya essaient de trouver une solution. Cette dernière en a une toute faite : égayer la soirée des clients par leurs charmes...

- Blanche Neige et les 7 pervers. La méchante fée confie une mission à sa disciple Yasmine : retrouver Blanche Neige qui s'est enfuie pour lui offrir une pomme magique. Réfugiée chez les 7 nains en attendant de se marier, la jeune femme croque alors dans le fruit et des bouffées de chaleur arrivent...

- Captive. Nestia, une belle princesse, a été capturée par un gentilhomme désagréable. Enfermée dans un donjon, elle ne veut pas coopérer. L'homme s'en donne à cœur joie pour essayer de la faire changer d'avis...