Ces enfants sont exposés à de multiples risques : des outils dangereux, des produits chimiques hasardeux, les morsures d’insectes etc. En plus de ces risques physiques, ils sont contraints à sacrifier leur éducation au profit du travail dans les fermes et dans le pire des cas, les enfants sont également victimes de trafic. Pour lutter contre ce problème, il est important de cerner sa cause fondamentale : la pauvreté des planteurs. Pendant les périodes où les prix du cacao sont bas, les revenus de nombreux producteurs, tombent souvent en dessous du seuil de pauvreté. Ils subissent également les contrecoups d’une faible productivité qui est généralement associée à de mauvaises pratiques agricoles. De même, les producteurs de cacao sont souvent vulnérables aux conditions météorologiques qui impactent la production. Et comme la plupart des petits agriculteurs n’ont pas accès aux crédits, il est difficile pour eux de faire face à des risques économiques et environnementaux. Ces conditions économiques non seulement les incitent à employer des enfants, qui représentent une main d’œuvre bon marché, mais perpétuent également la pauvreté en général.
A ces raisons économiques s’ajoutent des problèmes tels que le manque d’une éducation de qualité, de régulations gouvernementales ou de protection sociale pour les adultes. Depuis quelques années, les différents intervenants dans la production du cacao se mobilisent pour une chaine d’approvisionnement saine qui utiliserait des pratiques durables et fournirait des conditions de travail sûres et pérennes.
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Les programmes de certification seuls ne suffisent pas pour éradiquer le problème du travail infantile dans la production du cacao. Ainsi, même sur une ferme certifiée, il n’est jamais réellement possible de garantir à 100% qu'aucun enfant n’y travaille. Les gouvernements, les infrastructures, les services d'éducation et de santé jouent tous un rôle essentiel dans cette lutte. Pour éradiquer totalement le travail des enfants il est important que tous les acteurs et parties prenantes travaillent de concert. Ainsi, la volonté collective et les actions concrètes de tous les intervenants sont nécessaires pour qu’il y ait un vrai impact. Les efforts sont en cours pour changer la situation. Les planteurs certifiés bénéficient d'une formation et obtiennent des rendements plus élevés. De plus en plus de coopératives sont créées et elles apportent plus d'avantages à leurs membres. Ceci dit, la pauvreté persiste. Certains villages manquent encore d’école. L’accès au marché reste restreint voire inexistant dans certains cas et les agriculteurs dépendent d'un très petit groupe de commerçants pour acheter leur production.
Développer un secteur du cacao plus durable est nécessaire et présente des avantages indéniables aussi bien pour l'industrie que pour les agriculteurs. Pour ce, il faut que les rendements augmentent et que surtout l'industrie s’engage à récompenser, promouvoir et encourager le commerce durable. Sinon, il n’est pas exagéré de dire que le chocolat va bientôt se transformer en un produit de niche et coûteux, et ne serait plus ce petit plaisir qui peut être apprécié tous les jours.
A propos de l'auteur : Han de Groot est directeur exécutif d'UTZ Certified.