Arthur, souviens-toi...
C'est une plage de sable où chante la mer,
Accrochant follement aux vagues des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit creux qui mousse de rayons.
Un enfant jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais courant bleu,
Dort ; il est étendu dans le flot, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les lichens, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Océan, berce-le chaudement : il a froid.
Les embruns ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous amers au côté droit.