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MONDE > Crise migratoire : Aylan, "l’humanité échouée"

Publié le 04 septembre 2015 par Fab @fabrice_gil
L’image d’Aylan, mort sur les plages turques, a provoqué émotion et indignation à travers l'Europe.

MONDE Crise migratoire Aylan,

Aylan Kurdi I Photo ©Pixel GRG

Il s’appelait Aylan Kurdi. Il avait trois ans. Il est l’enfant de "l’humanité échouée" ("KiyiyaVuranInsanlik", comme l’ont titré les journaux turcs). La photo de son corps sans vie, allongé sur le sable face contre terre, a fait le tour du monde depuis mercredi, suscitant l’indignation. Un drame qui, plus que tout autre, pourrait pousser les dirigeants européens à agir rapidement concernant la crise des migrants, "la plus grave crise depuis la Seconde guerre mondiale". Ce bambin syrien kurde, originaire de Kobané, ville à la frontière turque longtemps assiégée par Daesh, tentait avec sa famille de rejoindre l’île de Kos (Grèce), depuis la station balnéaire de Bodrum. L’objectif était de partir au Canada, où l’une de ses tantes habite depuis plusieurs années. Sa famille avait semble-t’il fait appel à des passeurs. Quatre d’entre eux, de nationalité syrienne, ont été arrêtés hier. Soupçonnés d’homicides et "trafic d’immigrants", ils devraient être présentés devant un tribunal dans cet après-midi. Nilüfmir Demir, photographe qui a pris l’insoutenable cliché, a expliqué : "Nous avons d’abord vu le corps inanimé du plus petit garçon, puis celui de son frère aîné. En les photographiant, j’ai simplement voulu refléter le drame de ces gens. Imaginez que c’était votre enfant, noyé en essayant de fuir la guerre en Syrie pour la sécurité dans l’Union européenne". Ce tweet, accompagné de la photo tragique et diffusé mercredi après-midi par Peter Bouckaert, chargé des situations d’urgence à Human Rights Watch, a été très rapidement relayé, notamment par les médias britanniques. La photo est devenue le symbole de la crise migratoire, et, par ricochet, de l’impuissance de l’Union européenne à régler cette situation. Peut-elle modifier le cours de l’Histoire, comme on l’attribue à certaines photos chocs dans le passé, au Vietnam ou en Cisjordanie ? "Je ne pense pas", estime Michel Setboun, photojournaliste expérimenté, "je crois qu’elle vient seulement à un point nommé quand la situation est mûre"
L’émotion suscitée par l’image d’Aylan atténuera-t-elle les divisions en Europe, notamment entre l’Est et l’Ouest ? Entre ceux qui prônent la fermeté et ceux, peu nombreux, qui militent pour la solidarité, rien n’est acquis. Sur la "répartition" des migrants, la chancelière Angela Merkel a déclaré hier soir être d’accord avec François Hollande, sur le principe "de quotas contraignants". Des "propositions communes" sur le retour des migrants irréguliers dans leur pays d’origine, le soutien et la coopération nécessaires avec les pays d’origine et de transit, vont être formulées. Les discours se succèdent, comme les vagues de ces milliers de migrants, et les drames qui en découlent. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé hier les pays européens d’avoir transformé la Méditerranée... en "cimetière de migrants".FG

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