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Vive émotion dans le monde après la mort du docteur schweitzer

Publié le 04 septembre 2015 par Halleyjc

VIVE ÉMOTION DANS LE MONDE APRÈS LA MORT DU DOCTEUR SCHWEITZER (La Croix du 7 septembre 1965) 

 Par Lucien Guissard

Un homme blanc vient de mourir en Afrique noire et le monde entier, par la voix des personnalités les plus éminentes, sans distinction de religions, de nationalités, d’idéologies, veut lui exprimer son admiration et sa gratitude.

Cet homme aurait pu faire ce que l’on appelle une brillante carrière : il lui suffisait d’employer les dons remarquables qu’il avait reçus de Dieu pour être tout ensemble professeur, écrivain, orateur, musicien.

Mais il était aussi médecin et son âme religieuse avait entendu l’appel des missions protestantes. Il choisit de se dévouer à l’humanité souffrante en Afrique.

Ce n’est pas le chemin qui conduit à la gloire humaine et si le nom d’Albert Schweitzer est maintenant honoré à l’égal des noms de héros, il fallut la longue patience qui fit sortir Lambaréné de son obscur destin ; fallut l’obstination que donne la certitude du bien.

Oubliant les trompettes de la renommée qui accompagnent parfois indiscrètement les grands hommes, oubliant les controverses suscitées par la pensée et par les méthodes du théologien et du médecin, l’opinion mondiale retient avec émotion l’exemple d’une vie consacrée à soulager les souffrances humaines.

Que cette vie d’Européen se soit donnée sur le continent africain est un symbole de fraternité bien fait pour édifier, notre époque. Albert Schweitzer témoignait pour une religion d’amour et l’hommage qui lui est rendu rassemble dans une même dette d’honneur tous les missionnaires du christianisme qui, aujourd’hui comme hier, et souvent dans l’humilité de l’anonymat, portent au loin le message de la charité.

Albert Schweitzer fondait toute sa philosophie personnelle sur le respect de la vie. Peut-être n’utilisera-t-on pas de manière abusive son exemple en disant que cette philosophie, vieille pourtant comme le christianisme lui-même parce qu’elle enseigne le respect de la personne et de la création, a encore besoin d’être mise en pratique.

L’histoire contemporaine n’a pas été économe de vies humaines, sacrifiées par millions dans les guerres, menacées par millions si l’arme atomique n’est pas mise au ban de l’humanité.

Prix Nobel de la paix, Albert Schtweitzer ne pouvait, sans réprobation, envisager une guerre atomique et il sut user de sa grande autorité morale en faveur de la paix.

Avec lui disparaît un de ces hommes exemplaires qui nous consolent de nos indignités mais qui nous rappellent à d’incessants devoirs.

Lucien Guissard


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