Il est un genre d’articles que l’on prend un plaisir particulier à préparer ici, sur Electrocorp. Ceux qui nous ramènent aux origines de notre projet, à l’essence de notre magazine et du collectif. Nos actions sont protéiformes, mais elles servent toutes un même objectif : offrir une vitrine médiatique aux tendances et projets qui émergent dans le microcosme des musiques électroniques, afin de les accompagner dans leur envol. Et ces années à l’affut pour amplifier les plus excitantes des convulsions qui agitent la sphère électronique n’ont fait que rendre notre plaisir de la découverte plus intense encore.
C’est donc avec délectation que l’on vous présente notre dernier crush en date : le duo Infinite Fields qui vient de signer sa première sortie sur le jeune label « vinyl only » Quanta Records. Les deux parisiens, qui se paient donc le luxe de voir leur premier EP « Fractions of Time » édité directement sur vinyle, y proposent trois productions qui balaient un large faisceau du spectre techno et donnent un aperçu enthousiasmant des influences et du caractère bien trempé qui définissent déjà leur univers. Avec ses samples estampillés « 08 financial crisis », son BPM enlevé et ses synthés very old-school, le main track « WFS » dégage des relents du Detroit des pionniers et des préoccupations qu’ils exprimaient via leur musique, sans oublier un bel impact forcément dancefloor. Le morceau est d’ailleurs idéalement servi par un clip aussi excité et flippant que sa bande-son, réalisé par les soins de Grama (mention spéciale à la photographie).
La face B démarre avec le bien-nommé « Zygomatiques », probablement notre track préféré du skeud. Exit Detroit, le goudron et la pizza, ici on est plutôt sur un combo rooftop et soleil couchant, option chaudes caresses des derniers rayons du jour sur le visage. Là où « WFS » dégageait une énergie hyper authentique tout en restant très brut de décoffrage, « Zygomatiques » impressionne par la qualité de sa production et la force tranquille qui s’en dégage. Au-delà de la minutie du détail qui s’y fait sentir, le morceau crée l’alchimie grâce au bel équilibre qu’il atteint entre sa volonté d’occuper l’ensemble du spectre sonore et le soin qu’il prend à ne pas s’éparpiller, pour mieux nous envelopper d’une chaleur cotonneuse. La techno des grands espaces dans un cocon.
« Slow Suicide » continue dans la même veine et laisse carte blanche aux synthés analogiques, dont les nappes mélodiques distillent un bon petit groove d’été indien, qui laisse présager de belles choses pour la suite des aventures naissantes d’Infinite Fields. Deux petits bonhommes à ne pas perdre de vue…
L’EP est disponible là et là, et chez les disquaires parisiens La Source et Techno Import, le marseillais Extend & Play et chez Subwax à Barcelone. Show some love !
Electrocorp met en jeu deux vinyles du premier EP d’Infinite Fields sur Quanta Records. Pour en avoir un, il suffit d’envoyer nom et prénom par mail avec pour objet « Infinite Fields – Quanta Records » à electrokorporation@gmail.com. Les gagnant(e)s seront désignés mercredi 9 septembre. A vos claviers !