Critiques Séries : Mr. Robot. Saison 1. Episode 10.

Publié le 03 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

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SEASON FINALE


Hier je lisais un article au sujet de Mr. Robot qui disait que cette série est un « succès » (critique) estival surprenant et cet article tente de donner une explication : Mr. Robot est une série qui n’aurait jamais dû fonctionner, stylistiquement parlant : un pilote à la narration longue et lente, diffusée sur USA Network qui est complètement déphasée par rapport au style de cette série et ce qui a donné à cette série son attrait c’est Rami Malek. L’article explique en long et en large que Mr. Robot ne peut pas fonctionner sans Rami Malek comme Orphan Black sans Tatiana Maslany et je pense qu’ils ont raison. La façon dont Rami Malek a personnifié la série de sa prestance est très unique, aucun autre acteur dans le rôle ne pourrait être aussi bon que lui car il est le casting parfait. L’article rappelle alors qu’il est toujours important de choisir le bon acteur pour le bon rôle sans quoi on ne peut que se retrouver avec une série médiocre. Sans Rami Malek, Mr. Robot ne serait rien du tout. Mais parlons du dernier épisode de la saison, sensé donner envie de revenir. Car c’est aussi l’une des forces de cette série, de nous donner à chaque fois envie de revenir car l’ambiance est toujours suffisamment mystérieuse pour que l’on ait envie d’en faire encore et encore plus. Cette histoire de révolution est une occasion de parler de ce qui anime chacun de nous et notamment Elliott. De quoi pourrait-il avoir envie de se libérer par exemple ?

De son passé c’est certain, de ce qui le ronge depuis des années. Quand il a dit qu’il voulait sauver le monde, il le croyait vraiment mais c’était probablement plus son monde que celui des autres. La façon dont le héros est enchaîné émotionnellement est très intelligent de la part du scénario. C’est une série très psychologique (parfois même psychédélique comme elle nous l’a démontré lors d’un épisode au milieu de la saison). Elle veut nous parler des conséquences du passé sur le futur pour quelqu’un qui psychologiquement n’est pas forcément très stable. En effet, Elliott est un peu autiste finalement, et plus on apprend à le connaître, plus on a envie d’en savoir plus à son sujet. Elliott a un monde complexe que Mr. Robot tente de délier petit à petit, d’un côté c’est son envie de vivre une vie sans faire de mal à personne (et surtout à lui même, et de l’autre c’est aussi son besoin de vivre au travers de ses diverses personnalités). C’est assez fou tout de même. Mais Elliott a aussi besoin de changer le monde afin de se changer lui-même (ou en tout cas de penser que cela pourrait le changer par la même occasion). On ne sait pas du tout ce qui va se passer avec Elliott l’année prochaine même si la série donne envie de revenir et semble avoir quelques pistes. Au départ, le créateur de la série tentait uniquement de faire son second long métrage et finalement il a atterri dans le monde des séries.

Mr. Robot n’est donc pas une création comme les autres. On l’a bien vu et c’est aussi ce qui a fait ressortir cette série au milieu de tout un tas de choses qui se ressemblent. Mr. Robot (et UNreal) étaient les bonnes séries de cet été car justement elles sortaient du lot. Ça les a beaucoup aidé, sans regarder de plus près la qualité intrinsèque de ces deux séries. Elliott tente de faire disparaître tout le monde en insistant sur le fait que Mr. Robot et la famille n’existent pas, que tout cela n’est qu’un rêve qu’il a imaginé. La fine ligne entre réalité et rêve au sein même de Mr. Robot me fascine car la série n’a de cesse de nous plonger dans la tête de son héros et de nous embrouiller avec. Accessoirement, les autres personnages n’ont pas vraiment une grande place dans l’histoire comme Angela (qui a pris un job à Evil Corp, mais elle ne sait pas encore ce que cela veut dire). Elle est dans les relations publiques et il y a forcément quelque chose d’intéressant là derrière. Au delà d’Angela, c’est aussi Darlene qui, en l’absence mystérieuse de Tyrell Wellick est pour le moment l’image la plus proche de celle d’Elliott dans cette histoire de révolution. Darlene a un monde bien à elle aussi et je me demande bien comment va être structurée la saison 2. Finalement, cette saison 1 s’achève de façon mystérieuse, comme toute la série a déjà pu l’être. Pas de moment jaw-dropping comme précédemment mais quelques bonnes surprises, notamment la séquence précédent les crédits qui est seulement dédié à mettre en place la saison 2.

Note : 8.5/10. En bref, fin réussie pour série aussi étrange que fascinante.