En ce Monde, il y a des gens qui se paient une tranche de vie bien plus grosse que celle de les tous les autres réunis qui se contentent de miettes.
" Quelle étrange chose que la propriété, dont les hommes sont si envieux ! Quand je n'avais rien à moi, j'avais les forêts et les prairies, la mer et le ciel ; depuis que j'ai acheté cette maison et ce jardin, je n'ai plus que cette maison et ce jardin. "
La citation appartient à Alphonse Karr ( là est une notion de propriété intellectuelle). Étrange chose où les hommes s'accaparent de mots comme s'il s'agissait de petites propriétés mises bout à bout qui finissent par constituer une vaste étendue. Napoléon, un homme singulier considéré par certains comme un dictateur, avait plein de bon sens, denrée aujourd'hui rare, disait : " l'abus de la propriété doit être réprimé toutes les fois qu'il nuit à la société ". La dimension de cette idée va au-delà des frontières, elle englobe forêts, prairies, mers, océans, les éléments naturels, air, eau, terre ...
En définitive la propriété est un crime autorisé dans une société où l'auteur du délit rentre sans honte dans la société dans laquelle il jouira de privilèges, peu lui importe si la propriété nuit à l'humanité toute entière, à la vie elle-même, à l'ensemble du vivant, y compris à la flore et la faune. Selon Saint-Ambroise de Milan, " l a nature a engendré le droit de communauté ; l'abus a fait le droit de propriété ", or le principe est poussé à l'extrême. Il y a des individus qui vont jusqu'à mettre sous scellés la nature par le brevet déposé. Si pour le papillon, la propriété, c'est le vol, pour Pierre Joseph Proudhon, " l a propriété, c'est du vol ". Sans aller en ce sens, l'on peut relativiser comme Jean Rostand : " Si la propriété n'est certainement pas le vol, le superflu est à coup sûr l'assassinat ", c'est justement le scénario qui se déroule en ce moment même sur notre planète que l'on assassine. Les individus poussent les bornes sur des territoires de cette planète pour pomper son sang, arracher sa chair, et n'entendent pas les discours des auteurs de la même oreille, pour l'exemple du moment c'est la Russie qui convoite les territoires de l'Antarctique qui " fond comme neige au soleil ".
Sur les possessions, les heureux détenteurs des titres s'octroient le droit de vie ou de mort, et Antoine de Saint-Exupéry mort, pas question d'écouter ce bavardage du passé où il dit, " l a terre, nous n'en héritons pas de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants ", pas question d'usufruit aux générations futures avec la charge de rendre en fin de comptes de pareille quantité, qualité ou valeur, qu'elles se contentent du trognon de pomme jeté sur un sol brûlé, souillé, devenu stérile.Gracchus Babœuf avance que " la propriété est odieuse dans son principe et meurtrière dans ces effets ", or nous sommes dans un système économique caractérisé par la concentration de gros capitaux pour promouvoir la production et les échanges commerciaux à tout prix ; ce que l'on nomme capitalisme rejoint encore toujours la propriété, ce qui est le drame du siècle, la première source de conflits, du réchauffement climatique, des invasions de migrants, de l'extrémisme ...