Inde : vaste mouvement de contestation contre la réforme du code du travail

Publié le 03 septembre 2015 par Enjeux.info @enjeuxinfo

Par Talia Stiegler - 03/09/2015 | 1:05

L'appel à la grève d'une journée lancé par dix grands syndicats a été suivi hier mercredi par près de 150 millions d'Indiens selon les organisateurs. Ce mouvement était une protestation spécifique contre le projet d'assouplissement du code du travail du Premier ministre Narendra Modi.
Cette grève est la plus importante qu'ait connue le pays depuis deux ans. Il a frappé particulièrement les banques publiques, le secteur minier et manufacturier et les transports. Le mouvement s'est déroulé globalement dans le calme à l'exception de quelques heurts entre la police et des activistes dans l'Etat du Bengale occidental, où les syndicats ont une forte assise. A Calcutta, la capitale de l'Etat, la police a chargé à coups de bâton des manifestants et délogé des femmes grévistes qui effectuaient un sit-in. Des activistes ont lancé des pierres et vandalisé des voitures. Une trentaine de personnes ont été arrêtées. L'association des Chambres de commerce et d'industrie indiennes a évalué à 3.3 milliards d'euros le coût des arrêts de travail.
Bien que le nombre de manifestants n'ait pu être confirmé de source indépendante, l'ampleur de la contestation est un coup sévère porté au Premier ministre indien. Les manifestants protestaient contre les réformes économiques du gouvernement décidées dans le cadre d'un plan de relance de la croissance économique qui, au deuxième trimestre, a ralenti plus fortement que prévu, à 7% contre 7.5% sur le trimestre précédent. Le gouvernement indien souhaite notamment assouplir les conditions d'embauche et de licenciement pour stimuler l'emploi et relancer la croissance et limiter le droit de grève. Les syndicats craignent que ces réformes du marché du travail soient néfastes pour l'emploi. De plus en plus contesté, le gouvernement a déjà cédé il y a quelques jours sur une réforme de la propriété foncière favorable aux entreprises, dont les détracteurs estiment qu'elle aurait fait du tort aux agriculteurs.