Le pitch : Jérémie, alias King Automatic, est un big band à lui tout seul. Au retour d’une tournée, il apprend la mort de sa tante Marie. Farfouillant dans le grenier de celle-ci avec Gilou, son frangin, ils découvrent un 45 tours des années cinquante d’un certain Johnny Jano, ainsi qu’une carte postale dudit Johnny adressée à une certaine Rose. Sur le Teppaz, tourne-disques antédiluvien, Johnny Jano hurle son rockabilly, Havin’ A Whole Lot of Fun : renversant ! Sur la carte postale, ces mots : « For Rose, lovely. Johnny », et une adresse : Rosa Menechetti, East Main 124, New Iberia, Louisiana. Rose ! La grand-mère de Jérémie et Gilou, soi-disant disparue sans laisser de traces. Un secret de famille. Quinze jours plus tard, les deux frères débarquent en Louisiane, l’adresse du dernier domicile connu de Rose dans une main, une Fender Vintage de 67 dans l’autre. Au numéro 124 de East Main street, la porte s’ouvre…
Coté scénario, on reconnaît immédiatement la touche habituelle de Baru. La construction pourrait se comparer à un bon gros morceau de rock : une mise en place assez longue, sur une petite moitié de l’album, s’apparente comme une intro dans un bon morceau avant d’envoyer « la sauce ». Quand Baru reprend un de ses sujets de prédilections, la musique, il arrive à créer une ambiance, à faire entrer le lecteur sur le devant de la scène.
Cet album marque le retour de Jano, après dix ans d’absence. Après les deux premières pages joliment dessinées par Baru, on se rend rapidement compte que Jano n’a rien perdu de son talent ! Fidèle à sa façon de traiter les personnages, tous ont une tête d’animal, son style caractéristique donne du corps à cet ouvrage. Il arrive à restituer l’ambiance particulière du Bayou, et à nous faire vivre des scènes de concerts criantes de vérité.
Un bel album réunissant deux grands noms de la BD, qui fait du bien aux yeux et aux oreilles ! A noter que dans la première édition, un vinyle est offert, chose assez rare pour être signalée.